Alseny Mabinty Camara : ‘’aucun enseignant contractuel ne reprendra le chemin de l’école si…’’
CONAKRY- Les négociations tripartites entre le gouvernement, le syndicat et le patronat risquent de faire face à un blocus. Ce samedi 26 août 2023, la coordination nationale des enseignants contractuels, en assemblée générale, a annoncé son intention de bouder les classes lors de la prochaine rentrée scolaire. Cette décision fait suite à la proposition du gouvernement d’organiser des concours dans les 33 préfectures de la Guinée. Dans un entretien accordé à Africaguinee, Alsény Mabinty Camara, le coordinateur de ce mouvement a dit les dessous dudit concours et la raison de leur opposition pour son organisation.
AFRICAGUINEE.COM : Alors que vos paires du mouvement syndical poursuivent des négociations tripartites (gouvernement-syndicat-patronat), vous avez menacé de bouder les classes. Est-ce que vous n’êtes pas en train de remettre en cause les efforts de vos collègues syndicalistes ?
ALSÉNY MABINTY CAMARA : Nous ne sommes pas prêts à remettre en cause tous les efforts qui sont en train d’être fournis par les représentants du mouvement syndical au niveau de la table de négociation. Tout d’abord, nous le remercions et nous félicitons leur ténacité sur la question des enseignants contractuels. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a plus de trois semaines, ils travaillent par rapport à l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique sans condition. Même eux, ils ne peuvent pas comprendre, qu’on utilise une personne toutes ces années et poser comme condition de son intégration à la fonction publique, la tenue d’un un concours. On a compris comment est-ce que les concours sont organisés (…) C’est de cela qu’on a peur. On est informé de ce qui se passe. Nous encourageons les représentants du mouvement syndical et nous leur demandons de continuer à se battre pour les enseignants contractuels. Nous sommes aussi déterminés à ce que nous finissons définitivement avec la question des enseignants contractuels qui ne fait que perdurer.
Quel est le plan que vous proposez pour lever le blocus ?
La stratégie est simple. Nous, nous leur avons dit qu’on « juge le maçon au pied du mûr ». Donc si toutefois ils veulent réellement recruter les enseignants de qualité qui vont répondre à leurs attentes, qu’ils viennent juger les enseignants en situation de classe. Ce n’est pas à travers un concours organisé où les épreuves peuvent être vendues à l’avance. On a vu comment est-ce que le concours pour l’intégration dans l’armée a été organisé… Donc c’est les mêmes personnes qui organisent les mêmes concours. Nous connaissons leur comportement. Donc nous leur demandons de venir nous évaluer en situation de classe. Mais si c’est le concours où les correcteurs même sont corrompus, ceux qui saisissent les notes sont corrompus, ceux qui les publieront sont corrompus…, c’est une liste qu’on ne peut pas qualifier qui sera publiée.
Si toutefois vos cris de cœur ne sont pas pris en compte, qu’est-ce vous comptez faire?
Déjà l’Etat nous a utilisés pendant une année scolaire et il nous a payés que trois mois. Donc ça veut dire que l’Etat nous doit 9 mois de salaire. Il doit tout d’abord nous payer ces arriérés de salaire. Aucun enseignant contractuel ne reprendra le chemin de l’école si l’Etat nous doit un franc. Deuxièmement, nous leur demandons notre intégration à la fonction publique sans condition.
Dossier à suivre…
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 27 août 2023 14:31Nous vous proposons aussi
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