Migrants guinéens bloqués au Niger : Le Gouvernement décide de prendre les choses en main…

CONAKRY-Les autorités de la transition ont entendu le cri de cœur des migrants guinéens en situation de détresse au Niger, mis sous embargo de la Cedeao depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.

Dans ce pays désertique, devenu l’une des routes migratoires les plus empruntés, plus de 1000 migrants guinéens sont bloqués. Ils ont sollicité l’intervention de Conakry pour leur rapatriement.  Estimés aujourd’hui à plus de 1200, leur cri de cœur semble entendu.

Interrogé ce jeudi 24 août 2023 par Africaguinee.com, le Directeur Général des Guinéens de l’Etrangers nous a confié que l’Etat guinéen à travers le ministère des affaires étrangères en collaboration avec l’OIM Guinée a pris des dispositions nécessaires pour rapatrier 1200 guinées guinéens qui sont déjà identifiés, d’ici fin octobre 2023.

« On a identifié 1200 migrants. Tous ceux-ci sont déjà programmés pour être rapatriés en Guinée. Pour le mois de septembre, il y aura quatre (4) vols et au mois d’octobre encore il y aura quatre (4) vols. Ce qui fera au total huit (8) vols pour ramener complètement ces 1200 guinéens qui sont identifiés au Niger. Ils seront de retour en République de Guinée d’ici la fin du mois d’octobre. L’Etat guinéen à travers le ministère des affaires étrangères avec ses partenaires OIM ont pris des dispositions et un tableau de planification de rapatriement est déjà validé. Il sera mis en œuvre à partir du 6 septembre 2023. Je précise également que la situation de nos compatriotes qui sont bloqués dans ce pays n’a rien avoir avec la situation politique du Niger actuellement », a expliqué le Directeur Général des guinéens de l’étranger.

Ce haut cadre du ministère des affaires étrangères précise que ces migrants guinéens sont venus un peu partout à travers le Maghreb dans l’intention de rallier les côtes de la Méditerranée et rejoindre l’Europe.

« Le Niger est une zone de transit par excellence par ce qu’il y a l’Algérie, la Libye, le Maroc et le Niger maintenant. Mais, ce ne sont pas seulement des guinéens qui passent par là-bas. Donc ils étaient en situation difficile et ils sont en train de voir aujourd’hui comment revenir au pays parce que leur envie qui était de traverser la méditerranée n’a pas marché. L’OIM a récupéré la majeure partie qui a été identifiée. Actuellement, on est en train de travailler avec l’OIM Guinée et nous sommes certains que d’ici le 30 octobre 2023, ils vont tous revenir au pays. Le ministre Dr. Morissanda Kouyaté a pris toutes les dispositions et il a donné des instructions claires pour que des dispositions nécessaires soient prises pour faciliter le retour des migrants guinéens qui se trouvent au Niger », a ajouté Mamadou Saïtiou Barry.

L’OIM tire la sonnette d’alarme…

Face à la surpopulation dans ses campements et la situation politique au Niger, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appelle à la création d’urgence d’un couloir humanitaire hors du Niger pour les migrants bloqués afin de réduire la surpopulation dans ses centres, où sont hébergés des milliers de migrants, dont beaucoup attendent de rentrer chez eux.

Selon cette organisation, les récentes fermetures de frontières et de l’espace aérien ont aggravé les difficultés rencontrées par les migrants bloqués et ont entravé les opérations d’aide au retour volontaire de l’OIM, tous les vols étant soit reportés, soit annulés pour le moment. En dix jours, de multiples départs destinés à faciliter le retour volontaire de plus de 1 000 migrants, principalement du Mali et de la République de Guinée, ont été annulés ou reportés.

L’OIM ajoute que les inquiétudes continuent de croître à mesure que le nombre de migrants bloqués ayant besoin d’assistance augmente, avec environ 1 800 migrants attendant de l’aide en dehors des centres de transit de l’OIM tandis que les capacités et les ressources nécessaires diminuent pour accueillir de nouveaux migrants dans les centres.

L’Organisation héberge actuellement environ 5 000 migrants dans sept centres de transit stratégiquement positionnés le long des routes migratoires – quatre dans la région d’Agadez et trois dans la région de Niamey, où elle fournit une aide humanitaire d’urgence comprenant l’hébergement, la nourriture, les soins de santé et le retour volontaire vers les pays d’origine. À l’heure actuelle, la capacité de ces centres est dépassée par des centaines de migrants attendant de l’aide à l’extérieur, alerte l’organisation onusienne.

Dossier à ssuivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 24 août 2023 22:07