Dr Makalé Traoré rassure le camp de Sidya, Cellou et cie: « Nous sommes ouverts à porter toutes les revendications aux autorités… »
CONAKRY-Si jusque-là elles se sont battues pour faire adhérer les acteurs politiques à la volonté de dialogue exprimée par les autorités de la transition, les trois facilitatrices du dialogue politique inter-guinéen ont cette fois-ci la lourde tâche de convaincre la junte de revenir sur une de ses décisions très controversées. Face au tollé suscité par le Décret du 09 août dernier, Dr Makalé Traoré, Hadja Aicha Bah et Mme Joséphine Leno ont décidé de prendre les choses en main pour essayer de faire une médiation en vue de trouver un consensus sur le mode de désignation des chefs de quartier et district.
Alors que la polémique liée à cette affaire ne s’estompe pas, les facilitatrices du dialogue politique inter-guinéen ont décidé de s’impliquer pour faire « fléchir » la junte sur cette mesure controversée. Elles vont rencontrer dès ce mardi 22 août les acteurs politiques en vue de recueillir leurs préoccupations, qui seront ensuite répercutées aux plus hautes autorités de la transition. Pourquoi avoir initié cette médiation ? Comment se fera-t-elle ? Africaguinee.com a interrogé leur porte-parole.
AFRICAGUINEE.COM : Face aux nombreuses réactions de désapprobation qu’a suscitée la décision du colonel Mamadi Doumbouya de confier la nomination des chefs de quartiers aux Gouverneurs, qu’envisagent les facilitatrices ?
DR. MAKALÉ TRAORÉ : Le cadre de dialogue qui est permanent et ouvert, est mieux indiqué également pour porter les préoccupations, voire Les contributions ou propositions aux autorités pour qu’elles en tiennent comptent.
Quand on a constaté qu’il existe beaucoup de débats autour de cette question-là, nous pensé, dans le cadre du dialogue, les écouter les acteurs politiques pour porter leurs préoccupations aux autorités.
Ces rencontres vont commencer quel jour ?
Elles commenceront mardi (22 août) et s’étendront jusqu’au samedi. Nous allons faire la collecte de tous les éléments qui seront mis à notre disposition et puis nous allons les porter aux autorités. Puisqu’il y a un arrêté d’application qui doit être pris, pour que cet arrêté prenne en compte les préoccupations des acteurs sociopolitiques.
Est-ce que dans vos démarches de facilitatrices vous comptez saisir le chef de l’Etat sur son décret qui fait l’objet d’énormes critiques ?
Notre rôle n’est pas d’imposer, mais de rapprocher les points de vue, les positions. Pour nous, il est très important de porter auprès des autorités ce qui aujourd’hui préoccupe les acteurs sociopolitiques, et demander aux autorités d’en tenir compte. Notre démarche va dans ce sens.
Pendant ce temps, il y a toujours cette autre frange importante d’acteurs sociopolitiques qui sont absents de ce cadre de dialogue. Qu’en est-il de leur cas ?
Nous leur disons de rejoindre la table de dialogue. D’ailleurs nous continuons à les contacter, à leur écrire. Le cadre du dialogue est là pour tout le monde, nous l’avons dit et répété, à tout moment chacun peut rejoindre le cadre qui est aujourd’hui à la disposition de tous les acteurs sociopolitiques et nous sommes très ouverts à porter toutes les revendications qui se poseront à notre niveau.
Le 6 aout dernier, des acteurs sociopolitiques membres du cadre du dialogue ont décidé de se fédérer autour d’une entité qu’ils ont nommé ‘’Conférence des coalitions politiques et faitières de la société civile. Les leaders de cette entité veulent être impliqués de façon effective au processus en cours. Quelle analyse faites-vous de cette démarche ?
Notre position n’est pas juger les uns et les autres. La facilitation, c’est le rapprochement des points de vue des positions, porter les préoccupations etc. Maintenant, nous sommes en période de recomposition, de refondation, donc le débat est ouvert. On peut pas dire aujourd’hui que les gens ne peuvent pas se réunir, réfléchir (…). Nous, à notre niveau, à un moment donné on a constaté un déficit de communication et, nous avons travaillé là-dessus. Vous avez vu, le mois dernier, il y a une rencontre justement après le comité de pilotage. C’était une rencontre de restitution des travaux aux acteurs sociopolitiques pour qu’ils comprennent à quel niveau se trouve le RGPH, c’est ça notre rôle.
Maintenant que les gens se réunissent en pour discuter, mettre en place une plateforme pour mieux participer au processus de la transition, c’est des démarches normales. Cela ne nous dérange absolument pas et on n’a pas un jugement de valeur là-dessus.
Dans les conditions normales, est-ce qu’il ne revient pas à vous, facilitatrices, d’interpeller les autorités sur ce manque d’implication effective de ces acteurs au processus de la transition ?
C’est pour cela je vous ai dit que nous-mêmes, y compris au comité de suivi qu’il y avait une insuffisance de communication. Nous avons travaillé dessus en alertant les autorités. Par la suite le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation a organisé une rencontre avec les acteurs sociopolitiques et a fait le point, ils en sont sortis satisfaits. Et, aujourd’hui notre démarche c’est de rendre ces rencontres de restitution mensuelle formelle. Ceci va naturellement améliorer la communication entre les autorités et les acteurs sociopolitiques.
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 664 72 76 28
Créé le 21 août 2023 10:19Nous vous proposons aussi
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