Kindia : Le Bataillon Gangan 9 à l’école des droits de l’Homme…

KINDIA- Les travaux de la session d’information et de sensibilisation sur les droits de l’Homme à l’intention du bataillon Gangan 9 en attente de déploiement au compte de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), ont démarré ce mardi 15 août 2023 à Kindia.


C’est le centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix (CEOMP) de Samoreya qui a servi de cadre au lancement de cette session de renforcement de capacités, en présence des autorités régionales, de la haute hiérarchie militaire et des partenaires techniques et financiers.

Cette initiative est portée par le bureau de ONU Droit de l’Homme en Guinée.  « Rôle et responsabilité des forces armées en mission de maintien de la paix dans la promotion et la protection des droits de l’Homme, la lutte contre les violences basées sur le genre et la promotion du droit international humanitaire », c’est sur ce thème que ces travaux d’information et de sensibilisation ont été lancés.

Présidant la cérémonie de lancement, le représentant du Gouverneur de la région administrative de Kindia, Mamadou Lamarana Ditinn Barry a, dans son discours de circonstance, salué cette initiative, qui selon lui est devenue une tradition chez ONU Droit de l’Homme.

« Cette tradition consiste à outiller les bataillons en attente de déploiement dans les opérations de maintien de la paix, sur des questions aussi importantes que sont la promotion et la protection des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, sans oublier la lutte contre les violences basées sur le genre et le VIH/ SIDA. La maîtrise par les participants des modules qui seront dispensés vont aider à la concrétisation de cette volonté de paix, mais aussi et surtout au renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui ont toujours existés entre les peuples Guinéens et Maliens. C’est pourquoi je vous demande de vous abstenir de tout acte de nature à porter atteinte à la dignité et à l´intégrité physique et morale particulièrement les femmes et les enfants », a-t-il indiqué à l’entame de son propos.

En effet, dira-t-il, étant Casques bleus, tout écart ou manquement à la mission des casques bleus entache non seulement à la Guinée mais aussi et surtout l’organisation des Nations-Unies dans son ensemble. « Je suis d’avance rassuré qu’à l’image des autres bataillons Gangan qui se sont succédé au Mali, le bataillon Gangan 9 honorera aussi les forces armées guinéennes surtout en cette phase décisive de la vie des nations ouest-africaines où les peuples africains reposent leur espoir sur leurs forces armées pour renforcer leur situation sécuritaire », a ajouté le représentant du gouverneur.

De son côté, le représentant du bureau ONU-droit de l’Homme en Guinée a exhorté les futurs soldats d’avoir un cœur courageux, une mentalité ouverte et une compassion inébranlable.

« Vous êtes réunis ici non seulement en tant que nos futurs et éventuels représentants de nos nations respectives, mais aussi en tant que futurs ambassadeurs de la paix et de stabilité mondiale. Depuis plusieurs années, dans le cadre des opérations onusiennes de maintien de la paix, les filles et fils de Guinée se déploient, dans un élan de solidarité, au secours des populations en détresse, confrontés aux affres des conflits armés et aux violations des droits de l’homme. ONU droit de l’Homme s’est assignée pour but d’accroître la connaissance du contingent Gangan 9 sur les droits de l’Homme et en droit international humanitaire afin qu’il puisse contribuer à en assurer la promotion et la protection au cours de son éventuel mission », a-t-il indiqué.

L’équipe des instructeurs est mixte (civilo-militaire).  Elle combine les expertises guinéennes et internationales a-t-il renchéri, tout en se réjouissant de la présence de l’organisation mondiale de la santé à leurs côtés pour apporter son expertise dans le domaine du droit à la santé.

« Votre service en tant que futurs soldats de la paix est une source de fierté pour nous tous, et nous avons confiance en votre capacité à faire une réelle différence dans la vie des gens que vous servirez. Cette éventuelle mission qui vous attend n’est pas seulement une tâche à accomplir, mais une opportunité de faire une différence significative dans les vies de ceux qui vivent dans des régions déchirées par les conflits et souffrances. Notre accompagnement qui se situe dans le cadre global de la coopération entre la République de Guinée et l’organisation des nations unies dans le domaine des droits de l’homme est le témoignage de l’importance de votre mission. Je vous exhorte d’avoir un cœur courageux, une mentalité ouverte et une compassion inébranlable », a lancé Aime Kakolo NTUMBA représentant du bureau ONU-droit de l’Homme en Guinée à l’endroit des soldats.

Plusieurs thématiques seront abordées durant cette formation. Pour Mamadou Saliou Souaré l’un des facilitateurs, l’objectif de cette session de sensibilisation et de renforcement de capacités est d’outiller les forces armées guinéennes sur le droit international humanitaire, les droits de l’Homme sur le rôle et responsabilité en cas de déploiement pour une mission de maintien de la paix.

« Nous allons introduire les droits de l’Homme avec tous principes essentiels, le rôle des personnes impliquées dans la promotion, protection des droits de l’homme et puis on a des thèmes également liés aux violences basées sur le genre. Nous allons étudier le droit international humanitaire, les principes essentiels qu´il va falloir respecter lors des opérations du maintien de la paix », a-t-il expliqué.

Capitaine Adama Hawa Bah, directrice générale du genre et de l´équité du ministère de la Défense est l’une des participantes.  Elle loue le mérite des femmes dans les misions de maintien de paix des Nations-unies.

« Si vous voyez l´implication de femmes sur les terrains d’opérations, c’est pour respecter des droits de l’Homme. Avant, les femmes ne participaient pas au maintien de la paix, mais maintenant elles ont un pourcentage très élevé parce que nous jouons un rôle très important sur les terrains d’opérations. Non seulement, elles empêchent les violations des droits de l’Homme, l’exploitation sexuelle, les viols et en un mot les violences basées sur le genre, mais elles rassurent la population aussi envers ces contingents, ces casques bleus qui sont déployés. C’est très important.  L’implication des femmes sur les terrains d’opérations contribue au respect des droits de l’Homme », a-t-elle indiqué.

Kindia 

Chérif Keita

Correspondant régional d’Africaguinee.com 

Créé le 15 août 2023 22:27

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