Niger : Kouyaté désapprouve la démarche de la CEDEAO…
CONAKRY- L’ancien premier ministre guinéen Lansana Kouyaté n’approuve pas la démarche de la CEDEAO dans la résolution de la crise au Niger, théâtre d’un coup d’Etat survenu le 26 juillet dernier. Alors que l’ultimatum lancé par Bola Tinubu et ses pairs expire ce dimanche, l’ancien diplomate de cette institution régionale pense que la Cedeao a faussé l’approche. Pour le leader du PEDN (parti de l’espoir pour le développement national), il ne fallait pas employer le mot force dès au départ.
« En tant qu’ancien de la Cedeao et en tant qu’ancien des organisations de maintien de la paix, je dois vous dire que ce n’est pas du tout facile. Premièrement, quitter le Pouvoir sans le quitter, ça peut créer des problèmes plus graves qu’on le croit. La garde présidentielle qui a fait ce coup d’Etat était celle du précédent président (Mahamadou Issoufou, ndlr). Le Président Bazoum est du même parti que le président Issoufou, c’est une continuation. Le partant a pris des gardes fous (…). Maintenant, il y a eu des anicroches entre la garde présidentielle et le Président Bazoum. A plusieurs reprises, il voulait s’en débarrasser, ça n’a pas marché parce qu’il y avait une sorte d’épée de Damoclès. Ce qui allait sans dire à qui tirerait le premier. Voilà comment le Président a été renversé. Pourquoi diantre, l’armée a rejoint très rapidement le coup d’Etat ? Analysons cela. Lorsqu’on le fait, on verra les profondeurs de cette crise », nuance l’ancien diplomate.
Et d’ajouter : « Quant à la Cedeao, soyez sûrs que les méthodes étaient rodées là-bas. Il ne fallait pas employer l’usage de la force dès le départ. La première organisation qui s’occupe de la paix et de la stabilité du monde, c’est les Nations-Unies à travers le Conseil de Sécurité qui opère d’abord sous le chapitre 6 relatif à la diplomatie (envoi des émissaires, avertissements…). Quand cela ne marche pas, on monte d’un cran en mettant le pays sous embargo. Si cela ne marche pas, en dernier ressort on fait appel au chapitre 7, c’est-à-dire la limite. C’est en ce moment qu’on utilise la force. Mais là, la Cedeao a dit dès au départ que l’usage de la force n’est pas exclu. A la CEDEAO, ça ne se faisait pas comme ça. Le mot force ne venait que quand la commission des États-majors des armées qui contribue en troupes s’implique », a souligné M. Lansana Kouyaté.
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 5 août 2023 20:50Nous vous proposons aussi
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