Heurts meurtriers à Madina Oula : plusieurs personnes condamnées…

KINDIA- Le 28 juin 2022, dans la commune rurale de Madina-Oula (Kindia), des heurts ont éclaté entre des citoyens. Plusieurs personnes ont été blessées dont  4 par balles et 1 mort sur place au cours des échanges de tirs entre la famille Gnèguèyah et la famille de Dar-es-Salam autour d´un domaine que  chacune réclamait la paternité.

Plus d’un an après ces violences meurtrières, le tribunal de première instance de Kindia a jugé les personnes soupçonnées d’avoir participé à ces évènements. Ce lundi 24 juillet 2023, le verdict est tombé.

« La décision vient d´être rendue, il y a eu plusieurs peines prononcées à l´égard de plusieurs personnes, parce que c’est en fonction du degré de responsabilité et le degré d´implication de chaque personne, c´est ça aussi le principe de la personnalité de la peine. Ce conflit dois-je rappeler, a opposé le district de Dar-es Salam à celui de Sékhousorya tous relevant de la sous-préfecture de Madina-Oula. Alors du côté de  Dar-es-Salam il y a eu deux morts sur le coup et après il y a eu une troisième personne qui a succombé à ses blessures complétant ainsi le nombre de décès à trois.

Aujourd’hui, après une année d´instructions et de jugement, les juges ont délibéré. Il a été retenu contre le fils du président du district de Dar-es Salam les faits d´assassinat parce que c’est lui qui était muni d´armes et à l´audience, plusieurs personnes ont soutenu l´avoir vu avec une arme et des gens ont été tirés. Il a été condamné malgré qu´il est en fuite à une peine de la réclusion criminelle à perpétuité et son père aussi qui est le cerveau a été condamné à la perpétuité. Un mandat d’arrêt a été décerné contre eux que nous allons exécuter dans l´avenir. Dans le même camp il y a sept (7) autres personnes qui étaient membres du bureau du district de  Dar-es-Salam qui ont été condamnés aussi à trente (30) ans de prison mais qui sont tous en fuite, les mandats d´arrêt seront décernés contre eux et on va exécuter. Dans le bureau du district, le secrétaire qui était présent lui est là avec nous, il a été condamné à dix (10) ans de prison malgré que le parquet avait demandé 30 ans. Alors, il y a 17 autres personnes qui ont été condamnées pour des faits d´abstention délictueuse, 3 personnes ont été condamnées à un an de prison et  14 autres personnes ont été condamnées à trois ans de prison,  pour les faits de complicité de séquestration. Il y a deux personnes qui ont été condamnées à trois ans et une personne condamné aussi à trois ans mais qui est en fuite et un mandat d’arrêt a été décerné contre lui que nous  allons  exécuter. Alors au total, 13 personnes ont été acquittées dont  6 personnes de Sékhousorya le village où il y a eu des morts donc il y avait 6 personnes de cette localité qui ont été interpellées au même moment que les autres, mais on s´est rendu compte que ces six ressortissants étaient venus pour sauver les victimes et s´occuper des corps des deux personnes de leur village. Ces personnes étaient à côté des corps et des blessés, ils ont été tout simplement acquittés. Quatre autres de Dar-es Salam ont été acquittés également par le tribunal, ils ont estimé que ces personnes n´en savaient rien. Il y a aussi trois jeunes ressortissants de la Sierra Léone qui avaient été arrêtés à la frontière au moment du mouvement, ils ont été assimilés aux autres et vu qu’ils étaient pas de ces deux localités ils ont été libérés », a expliqué Damou Camara, Procureur du tribunal de première instance de Kindia.

Par rapport à cette décision, le parquet estime ne pas être satisfait.  « On était en train de discuter, on va relever appel et la Cour d’Appel va encore réexaminer cette affaire », a ajouté le procureur. Pour lui, il faut éviter de se rendre justice soi-même, « surtout que le comportement des citoyens de Dar-es Salam a été un comportement comme si c´est un règlement de compte parce qu’ils ne sont pas satisfait des décisions de justice, ils se sont dit  nous-même on va régler notre compte parce qu’ils ont perdu au procès à Kindia ici, ils ont perdu au procès à Conakry donc ils n´ont pas leur façon de régler leur compte, il fallait prendre les armes. Ce n’est pas bien pour un citoyen de ne pas se soumettre à la loi de la République et aux institutions du pays », a dit le procureur près le tribunal de première instance de Kindia.

Il faut noter que c’est dans une localité de « Fossikhouré », dans le district de  Haut-Tamisso à Madina Oula que se trouve ce domaine litigieux. Ces violences ont eu lieu après les échauffourées entre les deux familles protagoniste.

Kindia Chérif Keita

Pour Africaguinee.com. 

 

Créé le 25 juillet 2023 12:21