Cas de la Guinée : Un député français demande des comptes au Gouvernement Macron…

CONAKRY-Le processus du retour à l’ordre constitutionnel est observé de près en France. Face aux incertitudes liées au respect de l’échéancier de 24 mois, délai fixé pour le retour à l’ordre démocratique, un parlementaire français a décidé d’interpeler le Gouvernement d’Emmanuel Macron.


Ce 20 juillet, le député Aurélien Saintoul a interrogé Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation en Guinée. L’élu des Hauts-de-Seine veut notamment savoir si la France envisage de faire une déclaration publique pour rappeler les militaires au Pouvoir en Guinée leurs engagements. Mieux, secrétaire de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l’Assemblée nationale veut avoir la position des autorités françaises sur les revendications des forces vives vis-à-vis de la junte.

« Le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya a renversé le président Alpha Condé. Suite à ce coup d’État, la junte a exprimé sa volonté de s’engager dans un processus de transition démocratique d’une durée de trois années. Ce laps de temps était censé permettre à la junte d’organiser des élections et de mettre en place les bases d’un retour à l’ordre constitutionnel. Des réformes pour refonder l’État guinéen devaient donc être mises en place.

Pour les pays voisins et la Cédéao, ce délai était manifestement trop long et des sanctions ont été prises par ses derniers à l’encontre de la junte. Sur le modèle de ce qui avait été décidé avec le Mali, la Cédéao a négocié avec la junte un délai de transition plus court. Le colonel Mamadi Doumbouya s’est donc engagé à quitter le pouvoir au plus tard au mois de janvier 2025. Il a également promis de ne pas faire partie de l’après-transition », a pointé le parlementaire.

Il poursuit rappelant qu’en mai 2023, l’opposition dans le pays a appelé à reprendre les manifestations pour protester contre le non-respect des engagements pris par la junte. « Très peu de progrès démocratiques ont été faits par les autorités de transition et il semble impossible de percevoir une vraie volonté d’installer un régime démocratique durable », soutient Aurélien Saintoul, fondant sa position sur le fait que d’après lui, l’opposition dénonce la mise à l’écart de la société civile et déplore une répression brutale et réclame la levée de l’interdiction de manifester qu’avait instauré la junte en 2022.

Outre les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ayant fait plusieurs morts, de nombreux opposants ont également été emprisonnés cette dernière année, rappelle le député qui souhaite savoir quelle est la position de la France concernant les revendications de l’opposition en Guinée.

Ce n’est pas tout. Rappelant que plusieurs gouvernements, dont celui des États-Unis d’Amérique, ont incité publiquement la junte à respecter leurs engagements, Aurélien Saintoul veut aussi avoir des précisions quant à la nature du partenariat entre la France et la Guinée. Ses questions sont jusque-là sans réponses.

Toutefois le 13 juillet dernier, veille de la fête nationale de la France, l’ambassadeur de l’hexagone en Guinée avait assuré que Paris va accompagner la transition guinéenne. Marc Fonbaustier avait même annoncé que la France  a classé la Guinée dans sa liste de pays prioritaires.

A suivre…

Africaguinee.com

Créé le 22 juillet 2023 17:15

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