Bah Oury tresse des couronnes à Macky Sall : « Le fait d’avoir refusé aux sirènes…est une sage décision »

Bah Oury, leader de l'UDRG

CONAKRY-Le renoncement de Macky Sall à briguer un troisième mandat continue de susciter des réactions. L’homme politique guinéen Bah Oury n’est pas resté en marge. Interrogé par Africaguinee.com, le leader de l’UDRG qui connaît bien le Sénégal a salué la sagesse de la décision du président sénégalais. Entretien !


AFRICAGUINEE.COM : Macky Sall a annoncé lundi soir qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle de 2024 au Sénégal. Comment analysez-vous cette décision ?

BAH OURY : Le troisième mandat est toujours problématique et le contexte politique au Sénégal a été tel qu’une candidature pour un 3ème mandat aurait davantage crispé les tensions sociales et politiques dans ce pays. Et ça aurait pu être une source de danger accrue pour la sous-région.

Donc, le fait d’avoir eu la sagesse et la détermination de refuser aux sirènes de ceux qui voulaient l’amener à poser sa candidature, c’est une sage décision dans le contexte actuel. Au-delà des interprétations juridiques, ce qui est plus important, c’est le fait d’avoir renoncé à cette candidature.

L’annonce intervient dans un contexte de tension au Sénégal. Qu’est-ce que cette décision pourrait engendrer comme conséquence au plan interne ?

Beaucoup de facteurs de crises et de tension étaient concentrés au niveau d’une candidature éventuelle à un troisième mandat. Le fait que cela soit écarté pour créer une nouvelle condition politique avec une redistribution des cartes pourrait augurer un tournant extrêmement important du paysage politique sénégalais. Le dialogue politique initié par le président Macky Sall va déboucher sur l’éligibilité de Khalifa Sall et de Karim Wade. Cela redistribue les cartes au niveau du paysage politique sénégalais.

Certains ne s’empêchent pas de faire un parallèle pour rappeler le cas ivoirien où Alassane Ouattara avait solennellement annoncé qu’il ne sera pas candidat pour un mandat. Par la suite, il est revenu sur sa décision. Existe-t-il un tel risque au Sénégal ?

Je ne pense pas parce que la décision du Président Macky Sall est suffisamment murie, elle n’est pas due à des circonstances conjoncturelles. Par contre en Côte d’Ivoire, le candidat était adoubé par le Président Ouattara. Il s’agit de mon ami et condisciple Amadou Gon Koulibaly qui malheureusement a succombé de la maladie qu’il trainait. Ce scenario a ouvert une incertitude qui a amené le président Ouattara à prendre une décision de se porter candidat.

Il faut ranger la décision du Président Macky Sall dans la droite ligne de celle du président Mahamadou Issoufou du Niger. La question du troisième mandat sera en Afrique de l’Ouest sévèrement combattue par les démocrates. Malheureusement, le président Alpha Condé n’a pas eu la sagesse ni l’intelligence politique de comprendre cela.

Serait-il au regret aujourd’hui d’après vous ?

Avec lui, malgré tout ce que nous avions préconisé, les manifestations, ses amis qui étaient intervenus pour ne pas qu’il déshonore les anciens de la FEANF…tous ces efforts, ces pressions n’avaient pas réussi à l’amener à renoncer. Mais en politique, l’éthique qu’on se forge est un paramètre extrêmement important. La projection de l’image qu’on va laisser dans la postérité est un élément décisif qui amène un homme politique à faire des choses que d’autres n’auraient pas fait à sa place. De ce point de vue, le respect de la parole donnée est un élément capital.

A suivre…

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com

Créé le 4 juillet 2023 11:13

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