Sommet de la CEDEAO : Un rendez-vous aux enjeux « décisifs » pour la Guinée…
CONAKRY- Six mois après le top départ du processus du retour des civils au Pouvoir en Guinée, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) vont se réunir le 9 juillet 2023 à Bissau pour un sommet.
Bola Tinubu, le nouveau président du Nigera et ami d’Alpha Condé, fera son baptême de feu. En amont de ce rendez-vous, il a reçu Umaro Sissoco Embalo, qui devra céder son fauteuil à un de ses pairs après un an passé à la tête de l’organisation.
Les Chefs d’Etat de l’organisation régionale passeront à la loupe l’état d’avancement du processus du retour des civils au Pouvoir en Guinée, au Mali et au Burkina Faso. Ces trois pays dirigés par des régimes militaires ont connu des fortunes diverses depuis le dernier sommet extraordinaire tenu à Addis Abeba en février dernier.
Si le Mali s’est doté d’une nouvelle constitution, la Guinée est encore à la traîne, à bien des égards, sur plusieurs points. Le Burkina Faso quant à lui fait face à des défis sécuritaires majeurs.
Dialogue crispé
Pour le cas de la Guinée, la recommandation phare de la Cedeao vis-à-vis des autorités de la transition peine à prendre forme. C’est notamment la tenue d’un « dialogue inclusif », rassemblant tous les acteurs.
Jusqu’à date, l’application de cette résolution rencontre des obstacles. Des acteurs majeurs, réunis au sein des forces vives, sont encore à l’écart de la conduite de la transition. Ils n’excluent pas de reprendre les manifestations dès après le retour des pèlerins au Hajj.
A cela s’ajoute le manque de clarté sur le déroulement du chronogramme de la transition. Aux yeux de plusieurs acteurs, un flou entoure la mise en œuvre du calendrier alors que six (6) mois sur les 24 convenus avec la CEDEAO pour le retour des civils au pouvoir sont déjà consommés.
Sur les 10 points du chronogramme consolidé de la transition, aucun n’a encore été entièrement achevé. Aucune date n’a encore été proposée pour la tenue d’une quelconque élection en Guinée, étape incontournable pour un retour à l’ordre constitutionnel. Bien que le tableau soit peu reluisant en termes d’actions visibles sur le terrain, le Gouvernement « s’enorgueillit » d’être en avance.
« Dans le compromis dynamique signé entre la Guinée et la CEDEAO, les actions qui sont prévues, le gouvernement est en avance en termes d’exécution par rapport aux prévisions qui devaient intervenir dans ce document (…) », temporise un responsable du Gouvernement.
Rapport froid avec la Cedeao
A la mi-juin, une mission technique de la CEDEAO conduite par le médiateur était attendue à Conakry pour évaluer l’évolution du chronogramme de la transition de 24 mois. Mais, contre toute attente, les experts de cette organisation ouest africaine n’ont pas pu fouler le sol guinéen. Justifiant l’annulation de cette mission, les autorités de la transition ont invoqué des raisons de calendrier.
C’est dans ce contexte que les dirigeants de la CEDEAO vont se retrouver à Bissau dans une semaine pour analyser la transition en cours en Guinée. Faut-il craindre de nouvelles sanctions alors que la junte est en quête d’un peu plus de 600 millions de dollars pour financer les activités prévues dans le chronogramme ? Rendez-vous le 9 juillet 2023 à Bissau.
Affaire Suivre !
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023
Créé le 3 juillet 2023 16:41Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: CEDEAO, Transition