L’interview « vérité » de Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du Gouvernement : ‘’Dans un horizon de 5 ans….’’
CONAKRY- Selon les États-Unis d’Amérique, le gouvernement guinéen de transition a fait des progrès significatifs en matière de transparence budgétaire. En plus, le département américain de l’agriculture (l’USDA) a classé la Guinée 2éme pays producteur de riz en Afrique de l’ouest. Comment réagit le gouvernement ? Qu’est-ce qui a prévalu à ces prouesses ? Qu’est-ce que le Gouvernement envisage pour corriger les manquements ? Pour répondre à cette question, Africaguinee.com a interrogé le porte-parole du gouvernement de la transition, Ousmane Gaoual Diallo. Entretien exclusif.
AFRICAGUINEE.COM : Selon le Département d’Etat américain, les autorités de la transition ont fait des progrès significatifs en matière de transparence budgétaire. Comment réagit le gouvernement guinéen par rapport à cette note ?
OUSMANE GAOUAL DIALLO : A chaque fois qu’une autorité est reconnue dans les efforts qu’il fait dans la bonne gouvernance et la transparence, cela est une bonne chose. Les populations aspirent à cela. Ils veulent des gouvernants qui soient transparents par rapport à l’utilisation des choses publiques. La création de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières), les audits qui ont suivi, les effets que cela a produit, les poursuites judiciaires éventuelles, la rectification dans la mise en œuvre, tout ceci c’est dans la bonne direction de la gouvernance vertueuse que les populations attendent. C’est une bonne chose et nous allons continuer à faire ces efforts parce que malheureusement que ce sont des efforts continus.
Cette appréciation vient couronner les efforts consentis. C’est un ensemble d’actions entreprises par le gouvernement sous l’impulsion du président de la transition quant à la transparence dans l’utilisation des ressources publiques.
Qu’est-ce qui a prévalu à cette « prouesse » ?
C’est la volonté du président de renforcer les contrôles dans l’utilisation des ressources publiques, la moralisation de la chose publique, c’est dans ce cadre-là qu’il faut voir la création de la CRIEF. Et, c’est dans ce cadre qu’il faut voir qu’en un an d’exercice, un audit été lancé et des correctifs ont été immédiatement demandés pour que cela puisse avancer puisqu’il faut dire que la mauvaise gouvernance, la mauvaise utilisation des ressources, la prévarication ont été les facteurs quand-même pénalisant pendant les dix années précédentes. C’est quelque chose d’importants.
Est-ce que selon vous, ce rapport favorable à votre gouvernance est une réponse à ceux qui critiquent votre gestion ?
Les uns et les autres n’ont pas toujours les mêmes appréciations. Quand une structure internationale apprécie la gouvernance, elle apprécie sur l’autel d’un Etat responsable qui est en train de mettre en œuvre des politiques publiques qui ont un impact pour la population dans le développement et qui aussi tiennent compte de répondre aux attentes des populations. Mais il y a aussi d’autres acteurs qui analysent cela sous l’angle de leur intérêt, soit sectoriel, catégoriel ou personnel. Ils ne peuvent pas avoir les mêmes appréciations. Pour ce qui est clair, l’immense majorité de nos concitoyens et puis les pays amis, et ceux accrédités chez nous apprécient positivement les actes qui sont posés par le président de la transition et le gouvernement.
Les pays comme les Etats-Unis apprécient les pays sur des angles rationnels, qui tiennent compte des efforts qui ont été faits dans la transparence budgétaire, les efforts qui sont faits pour répondre aux aspirations et aux attentes des populations sur tous plans. Donc il y a un rapport plus neutre.
Maintenant, quant à d’autres acteurs, ils apprécient sur l’angle de l’intérêt personnel et cela ne peut pas correspondre. Dans tous les cas nous tenons compte de toutes les appréciations qui sont faites. Parce qu’un commentaire, une critique même négative est source d’apprentissage, on peut y tirer des leçons parce que quand on est en charge de l’Etat, il ne faut pas satisfaire seulement ceux qui vous apprécient.
Le rapport indique tout de même que le gouvernement n’a pas publié la proposition du budget exécutif dans un délai raisonnable. Quelle réponse comptez-vous apporter ?
Oui, c’est vrai, on a un gouvernement jeune, peut-être qu’on essayera de faire mieux. C’est une des choses qu’il faut améliorer, faire les choses tel que prévu à temps. C’est important qu’on puisse faire les bonnes choses mais qu’on les fasse à temps aussi est mieux.
Selon le département américain de l’agriculture (l’USDA), la Guinée est le second producteur de Riz en Afrique de l’Ouest. Comment en est-on arrivé là ?
Il y a eu l’accroissement de la production, tout le monde a vu le volontarisme avec lequel le chef de l’Etat, président de la transition a impulsé une nouvelle dynamique dans la production notamment en invitant ses ministres à s’impliquer dans la production cela eu un impact parce que la production agricole a été propulsée au-devant des actions prioritaires de l’Etat parce qu’avec un accroissement considérable du budget à l’agriculture. Donc avec toutes ressources-là, et puis il y a des équipements, la libéralisation du secteur, il y eu beaucoup de choses qui sont en train d’être faites dans ce secteur et tout ceci ne pourra que concourir à une amélioration substantielle de la production rizicole.
Mais la question que certains se posent monsieur le ministre, c’est pourquoi malgré cela le prix du riz local reste toujours élevé sur le marché guinéen ?
Ce classement vient rappeler la place de la Guinée comparé à ce que les autres pays concernés produisent chaque année mais ça ne vient pas répondre exclusivement aux préoccupations, aux attentes quant à l’autosuffisance alimentaire. C’est un effort qui est fait mais pour l’autosuffisance alimentaire, on continuera encore à accroire les efforts. Mais ce qui est sûr, si on continue à faire les mêmes efforts comme ce que nous sommes en train de vivre maintenant, d’ici l’horizon de 5 ans la Guinée pourra titiller de façon assez étroite la question de l’autosuffisance alimentaire parce qu’il y a une augmentation considérable du budget consacré à l’agriculture.
C’est un secteur qui est érigé en priorité nationale, l’effort de mécanisation est en train d’être fait, l’accès aux intrants, engrais et aux outils de mécanisation continue à être soutenu par le gouvernement, toutes choses qui pourront nous rapprocher un peu plus de l’autosuffisance alimentaire. Mais à ce jour, on vient juste apprécier l’effort de production agricole, rizicole par rapport aux pays voisins.
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 664 72 76 28
Créé le 1 juillet 2023 13:34Nous vous proposons aussi
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