Lola : A la découverte de l’IFAN de Ziéla, lieu emblématique chargé d’histoire à l’abandon…
Lola est une préfecture frontalière située dans la région administrative de Nzérékoré (sud de la Guinée), riche en potentiel touristique. C’est dans cette préfecture où se trouvent les Monts Nimba, une montagne qui culmine à 1. 752 mètres d’altitude. C’est le plus haut sommet de la République de Guinée, où une importante quantité de minerais de fer jamais exploitée se trouve enfouie.
Dans la sous-préfecture de Nzo où est située cette richesse floristique et faunistique, l’on trouve plusieurs centres de recherches environnementales relevant du ministère de l’Enseignement Supérieurs et de la Recherche Scientifique mais aussi du ministère de l’Environnement et du Développement Durable. C’est le cas du CEGENS (Centre de Gestion de l’Environnement des Monts Nimba-Simandou), l’IREB (Institut de Recherche Environnementale de Bossou) mais aussi la SMMN (Station Scientifique des Monts Nimba) situé à Ziéla.
La station scientifique des Monts Nimba est une institution à caractère publique placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. Héritière de l’ex IFAN (Institut Français d’Afrique Noire), cette station se trouve de nos jours, dans un état délabré. Sa toiture est décoiffée, les murs en ruine. Ce laboratoire a servi de centre de recherche faunistique mais aussi floristique. C’est à partir de ce laboratoire d’analyse que les minerais de fer ont été découverts au Mont Nimba à travers d’éminents scientifiques venus de la France pour des recherches, nous apprend-t-on.
« On appelle ici la case laboratoire où d’éminents chercheurs sur les Monts Nimba sont passés. Vous avez le bâtiment de Jean Luc Tourrier qui était là à l’époque depuis 1946. Ce laboratoire était axé sur la pédologie et la botanique. C’est ce qui a permis aux éminents chercheurs qui sont venus tel que les Chimel, Guy Le Roi, Hem’s de faire la pédologie à la station scientifique des Monts Nimba. C’est ce qui a permis la découverte du minerai de fer. A l’époque les murs de ce bâtiment ont été faits en moellon, ça été taillé par des villageois riverains qui travaillaient ici.
Imaginez maintenant depuis 1946 jusqu’à nos jours, le bâtiment en squelette existe encore. Seulement quelques parties sont en ruine. Les recherches qu’on menait ici étaient envoyées à Dakar. De là, les données transitaient au medium de Paris. C’est pourquoi la plupart des documents de l’ex IFAN se trouve à Paris », confie Tokpa Chérif, chef section surveillance et sensibilisation de la station scientifique des Monts Nimba.
Lieu historique
Au-delà de la recherche scientifique, l’Institut Français d’Afrique Noire est également un lieu historique. S’est tenue là, une rencontre entre le père de l’indépendance guinéenne Ahmed Sékou Touré et le président ivoirien Houphouët Boigny. C’est dans les locaux de ce vieux bâtiment que les deux hommes se sont rencontrées pour discuter des problèmes politiques des deux pays voisins.
« Historiquement, les président Ahmed Sékou Touré et Houphouët Boigny, se sont rencontrés pour la première fois ici pour discuter des problèmes entre les deux pays. C’est pour vous dire que cet édifice emblématique est chargé d’histoire. Il faut que l’Etat le reprenne pour le rénover, puisque c’est un bâtiment historique », ajoute le scientifique.
De nos jours, les cadres de la station scientifique des Monts Nimba tiennent à la rénovation des l’ex base de l’IFAN dont ils sont héritiers. Ils lancent un appel au gouvernement mais également aux partenaires techniques et financiers pour tout mettre en œuvre pour réactualiser ce labo qui a joué une importance capitale dans l’histoire de la Guinée.
De retour de Ziéla,
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 26 juin 2023 08:05Nous vous proposons aussi
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