Bah Oury : «Pourquoi Kouyaté, Faya…et moi avons décidé de faire front commun»
CONKAKRY-Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, Bah Oury a apporté des précisions sur le rapprochement entre lui, Lansna Kouyaté, Faya Milimouno, Siaka Barry. Le leader du parti UDRG a répondu à nos questions.
AFRICAGUINE.COM : Vous, Lansana Kouyaté et Faya Milimouno avez eu un tête-à-tête ce jeudi 08 juin avec les facilitatrices du dialogue inter guinéen. Quel en était le but ?
BAH OURY : Tout ce que je peux dire pour restituer le contexte, depuis le 11 mai certains responsables de coalitions politiques dont monsieur Faya Milimono, M. Siaka Barry, monsieur Lansana Kouyaté (…) nous nous étions retrouvés à suite à notre invitation (au dialogue) pour avoir un entretien informel pour envisager les voies et moyens pour prendre contact avec l’ensemble des coalitions politiques pour un examen objectif, judicieux et constructif de la mise en route de la feuille de la transition.
A la suite de cela, j’ai été mandaté par mes pairs pour écrire aux facilitatrices, pour leur demander de favoriser la rencontre avec l’ensemble des coalitions politiques. C’est dans ce cadre que les facilitatrices nous ont répondu. Nous nous sommes retrouvés ce matin (jeudi 08 juin) pour exposer les motivations de la rédaction de la lettre que nous leur avons fait parvenir.
Quelles étaient les principales articulations de cette lettre ?
D’abord, nous voulons que les coalitions politiques, de commun accord fassent à un examen judicieux et objectif de la feuille de route de la transition pour savoir où est-ce qu’on va ? Où est-ce que nous en sommes ? Et qu’est-ce qu’il faut pour que nous puissions hâter le pas pour avoir une transition apaisée qui nous permettrait de sortir le pays de cette situation. C’est la motivation essentielle.
Maintenant, de part et d’autre avec les facilitatrices et nous, nous avons longuement échangé. Parce que comme vous le savez dans le cadre du dialogue, il y a déjà des structures qui ont été mises en place. A savoir : le Comité permanent de suivi, le Secrétariat technique et d’autres. Donc, il faut envisager de nouvelles initiatives de structuration ou trouver un nouveau format où les acteurs politiques, c’est-à-dire les présidents des coalitions pourraient intervenir, pour pouvoir eux aussi être des acteurs visibles dans la mise en œuvre de cette feuille de route de la transition. Et cela en relation avec des entretiens périodiques que nous devons avoir avec les autorités de la transition. Que ce soit le Premier ministre et ses ministres ou que ce soit particulièrement avec le ministre de l’administration du territoire qui est le chef de file de la mise en œuvre de l’essentiel des dispositions et des processus pour un retour à un ordre constitutionnel dans notre pays.
N’existe-t-il pas un objectif politique derrière ce rapprochement ?
Nous sommes tous parties prenantes du cadre de dialogue. Nous ne voulons pas que ce cadre ne trouve pas une issue heureuse. Nous voulons que les choses puissent être très claires, visibles, transparentes et que ça nous permette d’avoir la transition apaisée que nous souhaitons tous. C’est la raison pour laquelle nous voulons faire comprendre à tout le monde notamment au CNRD, au gouvernement que nous sommes des partenaires dans le cadre de la mise en œuvre de la transition dans notre pays.
Par conséquent, nous devons être suffisamment bien outillés, bien informés des avancées, des obstacles, des contraintes et des difficultés éventuelles que la mise en œuvre pourrait rencontrer. Et qu’ensemble, nous puissions trouver des réponses adaptées ou des solutions pour dépasser les écueils, pour ne pas que nous retombions, dans une ambiance d’immobilisme.
Quel bilan à mi-parcours pouvez-vous dresser quant à l’exécution du chronogramme de la transition six mois après son top départ ?
Je pense qu’il y a des avancées dans certains secteurs. Notamment, comme vous l’avez constaté, nous venons de finir les discussions relatives au débat d’orientation constitutionnelle, qui est quelque chose de très important. Ça c’est le premier aspect. Les autres aspects concernent les dispositions à mettre en place par rapport au recensement général de la population. Je pense que là aussi, il y a des avancées notables. Par rapport, au recensement administratif à vocation d’état civil qui est l’élément clé permettant de mettre en exergue et de mettre en place les dispositifs pour la constitution du fichier électoral à ce niveau-là, nous voulons avoir plus de clarté et d’information pour connaître le niveau d’avancement et les délais impartis pour chaque tâche afin de nous rassurer que les choses avancent. Comme le chronogramme l’indiqué. C’est-à-dire fixé le retour à l’ordre constitutionnel d’ici décembre 2024.
Certains acteurs ont été reçus à la commission de la Cedeao à Abuja. Au cours de cette rencontre, le président en exercice de la Cedea a réaffirmé la nécessité d’ouvrir un dialogue inclusif pour réussir la transition. N’est-ce pas une preuve que la Cedeao reste encore sur sa faim par rapport au cadre de dialogue en vigueur ?
Je ne connais pas comment et pourquoi une délégation dite de la convergence des acteurs politiques pour le changement s’est rendue à Abuja pour rencontrer la CEDEAO. Ça c’est leur propre responsabilité ils ont des objectifs qui leur sont propres. Nous ne sommes pas associés à cette dynamique.
Néanmoins lorsque la CEDEAO réitère toujours le caractère inclusif du cadre de dialogue cela veut dire qu’il y a encore un travail pédagogique à faire auprès de certaines instances africaines. Notamment au niveau du président de la commission des chefs d’État et au niveau des instances de la CEDEAO à Abuja. Parce que de toutes les façons, vous ne pouvez pas imposer à quelqu’un de venir partager votre place. S’il ne veut pas, malgré votre invitation réitérée N fois, il ne viendra pas. Donc, il faut que les choses soient claires. Quelqu’un qui ne veut pas venir, on ne peut pas l’obliger à être de la partie.
A suivre…
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 9 juin 2023 05:54Nous vous proposons aussi
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