Les robinets à sec à Boké : Le calvaire des femmes du quartier Kadiguira…
BOKE- Zone minière par excellence, la préfecture de Boké est en manque d’eau. Un contraste inédit dans une ville qui accueille plusieurs compagnies minières qui paient des redevances à l’Etat. Dans la commune urbaine, ils sont nombreux les habitants qui souffrent le martyr pour s’approvisionner en eau potable. C’est le cas des citoyens du secteur de KOFFIA, quartier Kadiguira.
Chaque jour, les femmes du secteur Koffia forment des files indiennes à la devanture de quelques rares forages et les puits traditionnels aménagés dans les bas-fonds pour avoir cette denrée vitale. Et, la saison pluvieuse est synonyme de calvaire pour plusieurs habitants de Boké.
Dans cette ville appelé zone économique spéciale, pour s’approvisionner en eau, il faut se lever très tôt le matin et surtout être apte et courageux pendant la journée. C’est le quotidien des citoyens de Koffia. Ils n’en peuvent et attirent l’attention des autorités.
« Il n’y a aucune goutte d’eau à la maison, je me demande si les enfants doivent aller à l’école aujourd’hui, parce que nous devons allez chercher de l’eau. Le forage qui était là est en panne, le problème est difficile à Koffia. Si tu ne réfléchis pas bien ton enfant ne va pas étudier. C’est tout un calvaire pour avoir de l’eau pour la cuisson et le linge. Nous partons au bas-fond pour s’approvisionner en eau dans les puits. Là-bas aussi quand vous trouvez que les autres ont puisé, vous êtes obligés d’aménager un nouveau puits avant de puiser », témoigne Halimatou Diassy mère de famille.
Au-delà de ces puits traditionnels, l’espoir des habitants de Koffia repose sur les propriétaires des forages comme dans la plupart des quartiers de Boké. A Yomboya, Dibia et Kadigra par exemple, les mouvements des femmes à la quête d’eau potable se font remarquer en premier par les observateurs tout au long de la journée. Le chef de quartier de Kadiguira reconnait cette difficulté de sa population. Aly Soumah dénonce l’indifférence des responsables communaux. Selon lui, ils ont rangé plusieurs secteurs des quartiers de Boké dans les oubliettes.
Pour apporter une mainforte aux citoyens, les responsables de la SEG à Boké ont procédé au curage du fleuve Batafon, point de départ des installations pour la fourniture de l’eau dans les robinets. Cette action va réduire le calvaire des populations dans la déserte en eau potable. Dans le passé, le fleuve Batafon jouait un rôle majeur dans la fourniture de l’eau même pendant la saison sèche. La donne a changé drastiquement à cause de la baisse du niveau d’eau du fleuve. En plus du manque d’infrastructures routières, écolières, Boké est frappé par le manque d’eau dans les robinets. Un paradoxe saisissant qui contraste avec le qualificatif zone économique spéciale.
Oumar Sory CAMARA
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
A Boké
Créé le 31 mai 2023 16:09Nous vous proposons aussi
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