Recrutement à la fonction publique : Julien Yombouno apporte des précisions…

CONAKRY-En Guinée, près de 17 000 fonctionnaires ont été extirpés du fichier de la fonction publique. Les autorités de la Transition n’ont toujours pas organisé un nouveau recrutement pour faire remplacer les postes vacants. Pourquoi cette situation?


Devant les conseillers nationaux ce mercredi 10 mai 2023, le ministre du travail et de la fonction publique a donné des précisions. Le moins que l’on puisse dire, ce que le nouveau recrutement n’est pas pour demain. Explications avec Julien yombouno.

« Les gens qui ont quitté la fonction publique, soit c’est des décédés en activité auparavant qui n’avaient jamais été radiés, soit c’est des gens en abandon de postes, soit en position de détachement de disponibilité mais non déclarés et qui continuent à manger à des ateliers ou pour d’autres raisons.

Sur la base du travail préliminaire et à travers des moyens et des méthodes rudimentaires utilisées, avant d’avoir engagé la biométrie qui a commencé avec le pré-enregistrement, nous avons déjà près de 17 000 agents de cette situation », a expliqué Julien Yombouno.

Pour éviter les erreurs du passé, il faut y voir très clair, explique le ministre de la fonction publique. Il annonce que c’est à l’issue de la biométrie prévue en fin août 2023 que le Gouvernement va envisager un nouveau recrutement.  « La biométrie va certainement nous permettre de savoir exactement est-ce-que les 104 000 qu’on a aujourd’hui dont les 99 000 payables et quelques sont vrais ou faux. C’est cela qui va nous permettre de le faire. Donc on va encore garder notre mal en patience », a indiqué le ministre du Travail.

Julien Yombouno admet qu’il y a beaucoup de jeunes diplômés sans emploi, mais dit-il, il faut respecter la Loi. « Chacun de nous est concerné. J’en ai trois qui sont concerné. Ma première fille depuis 2015 elle ne travaille pas. Mais la loi, c’est la loi, elle s’applique à tout le monde. La Loi L027 portant sur le statut général des agents de l’Etat qui stipule à son article 17 : « le mode d’accès aux emplois de la fonction publique reste le concours ». On est d’accord que le concours sera organisé mais de quel concours il va s’agir ? Ce n’est pas peut être comme par le passé. Justement il y a un module dans le cadre du programme FUGAS (fichier unique de gestion administrative et solde) qui est en cours de traitement qui va porter module concours. Beaucoup d’opérations ne seront plus faites en présentielle mais en ligne », a annoncé le ministre, assurant qu’un concours beaucoup plus transparent, équitable et juste sera organisé pour tout le monde. Mais celui-ci ne sera pas massif.

« Nous sommes bien conscients qu’il y a beaucoup de places vacantes, il y en aura aussi après la biométrie. Mais, il faut en savoir exactement ce qu’on a des places vacantes ? Quelle est la masse salariale avant d’organiser un éventuel concours. 

 Les ministères sectoriels ont déjà exprimé leurs besoins qui pourraient être actualisés dès que l’unanimité va se dégager à l’organisation du concours. Ils vont réactualiser les profils poste par poste, on ne va plus faire un concours massif pour dire qu’on va recruter 20 000, même si on va recruter ce nombre, il faut savoir si la santé seulement ne va pas prendre 15 000 dans les 20 000 en fonction de la réalité actuelle. 

Ce sera donc poste par poste, profil par profil selon les besoins remontés par les différents départements et examinés au niveau du ministère du travail et de la fonction publique en lien avec le ministère du budget pour voir les prévisions budgétaires avant d’organiser quoi que ce soit.

Mais tous les postes clés ne sont pas vacants parce que dès qu’un directeur national ou préfectoral… décède, part à la retraite ou muter automatiquement, dans le plan de carrière, celui qui vient logiquement, c’est son adjoint en attendant que l’acte soit pris. 

Il y a des places vacantes certes, elles ne sont pas nombreuses ou réserver à tous les chômeurs. Le ministère du travail et de la fonction publique n’a pas pour mission uniquement de recruter, forcément mais de servir de catalyseur et de facilitateur pour d’emploi à travers le secteur privé en collaboration avec le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi. 

Il y a beaucoup de gens qui sont partis à la retraite mais il y a des voies pour les remplacer au cas par cas, selon des nécessités de service« , a expliqué Julien Yombouno.

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel: (00224) 664 72 76 28 

Créé le 10 mai 2023 21:01

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