FAPEL Guinée au cœur des Journées de l’enseignement technique : A la rencontre de son PDG, Aguibou Barry…
CONAKRY- La deuxième édition des Journées de l’enseignement technique couplées aux Olympiades des métiers se déroulent du 26 au 29 avril 2023 au palais du peuple. C’est une initiative du ministère de l’enseignement technique, la formation professionnelle et de l’emploi.
Cette importante rencontre de quatre jours permet aux jeunes apprenants, entrepreneurs et innovateurs d’exposer leurs talents. Habituée à ce type de rendez, l’entreprise FAPEL (Fabrication des Pompes à Eau à Labé), n’a pas voulu se faire conter l’évènement. C’est une des entreprises championnes en Guinée dans le domaine de l’innovation technologique.
Elle est venue exposer son savoir-faire et ses productions made in Guinée. Ce jeudi 27 avril, un journaliste d’Africaguinee.com est allé faire un tour à leur stand sis au 1er étage du palais du peuple. Monsieur Aguibou Barry, PDG de FAPEL Guinée a répondu à nos questions.
AFRICAGUINEE.COM : Parlez-nous de votre entreprise FAPEL Guinée…
AGUIBOU BARRY : FAPEL Guinée est une entreprise de fabrication de Pompes à usage domestique et d’irrigation. Nous fabriquons aussi des asperseurs montés sur Chariots. Récemment, nous avons été appuyés financièrement par le fonds de développement agricole à travers le ministère de l’agriculture sous l’esprit de clairvoyance du président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya qui a insisté sur l’appui de FAPEL.
Nous avons aujourd’hui un produit nouveau qui est le déshydrateur. C’est une machine qui a quatre systèmes en un. C’est-à-dire à gaz, électrique, charbon… Il peut sécher tout ce qui est fruits, légumes, chair (viande, poison). Avec elle, on peut faire des fours pour le pain, des gâteaux (…), nous avons aussi des machines pour les femmes mareyeuses pour sécher les poissons.
Parce que nous savons les difficultés qu’ont les femmes dans le cadre du séchage de poison. Aujourd’hui nous avons une machine très performante. On vient d’installer ce système avec nos partenaires Camerounais au Sénégal, pour la Guinée nous sommes en train de produire ces différentes machines.
Nous avons au sein des FAPEL Guinée, un extracteur de jus de mangue, d’ananas, d’orange, de papaye et de pastèques. L’idée aujourd’hui c’est d’accompagner les femmes, les jeunes afin qu’ils puissent créer eux-mêmes leurs propres entreprises à travers ces machines.
Nous avons une pompe hybride manuelle solaire qu’on est en train d’installer partout en Guinée à travers le service national d’aménagement des points d’eau (SNAPE), l’UNICEF et beaucoup d’autres projets.
Nous avons des machines qui transforment des déchets ménagers en charbon bio pour les cuissons. C’est quelque chose de très important dans le cadre de la protection de l’environnement parce que c’est des charbons qui ne noircissent pas la marmite. C’est plus rapide, ça dure longtemps et moins couteux. Avec toute cette technologie, nous pouvons former des jeunes.
Nous avons une presse à balle mécaniques qui compacte les déchets plastiques. Avec la quantité de déchets qu’on enregistre dans la capitale, cette machine, à travers le partenariat avec ENABEL, nous avons produit une cinquantaine de machines pour ces partenaires dans le cadre du projet SANITA et nous transformons ces déchets plastiques en pavés.
Nous avons des broyeurs pour des produits alimentaires. Pour la première fois en Guinée, nous allons faire des couscous de mangue, fini la pourriture des mangues parce qu’en Guinée, les 60% de mangues pourrissent. Aujourd’hui, on peut faire des couscous de mangues, de poutre de mangue et on peut préparer cette poudre avec d’autres ingrédients, faire des emballages avec.
L’entreprise FAPEL a combien d’employés ?
Nous avons près de 150 jeunes avec un emploi direct. Nous avons des emplois indirects plus de 250. Nous voulons nous installer partout en Guinée à travers l’appui du ministère de l’agriculture, de l’Etat, en général. Le premier ministre même nous a promis d’avoir une vitrine à Conakry pour que toutes préfectures puissent acquérir cette technologie pour développer et surtout aussi former les jeunes.
Aujourd’hui, à travers ces machines les jeunes et les femmes peuvent créer des entreprises. Si vous prenez l’exemple sur les aspirateurs de jus de mangue, vous pouvez faire des petits kiosques ou vous pouvez servir lors des grands évènements, des jus naturels avec des glaçons. Sur ces deshydrateurs, vous pouvez transformer tout ce qui est fruits et légumes séchés et conserver pendant longtemps, tout ceci peut contribuer à la création de l’emploi.
A travers ces nombreuses innovations, avez-vous remporté des prix ?
A travers ces œuvres nous avons remporté plusieurs prix à travers le monde. Je voudrais citer le Prix la France Engagée au Sud que j’ai obtenu grâce à François Hollande dans les années 2016, j’étais parmi les 10 lauréats et la Guinée a été honorée par ce prix. En 2014, nous étions aussi au Salon Solidarité International. Au niveau du salon de solidarité à Paris, vous avez les jardins de l’innovation où pour la première fois, ce Prix est revenu en Afrique et précisément en Guinée. Nous avons remporté aussi le prix de la Startup de l’année 2017 au Maroc. Nous avons gagné différents prix au niveau local à travers des structures nationales.
Quel conseil avez-vous à l’endroit des jeunes qui souhaitent entreprendre ?
Je lance un appel à tous les jeunes de croire à eux-mêmes et se dire qu’en Guinée on peut réussir. Ils peuvent créer leurs propres entreprises et se développer ici. J’ai plus de 250 jeunes que j’ai formés qui ont des entreprises parce que nous sommes aussi dans le cadre des meubles qui n’ont rien à envier à ceux qu’on importe. Nous sommes en train d’installer des meubles à Conakry, des hôtels, des meubles en fers forgé. Ça peut faire 10 ou 20 ans. Il faut croire en soi et se dire qu’on peut bien réussir dans ce pays.
Qu’est-ce que vous pensez de l’organisation des Olympiades des métiers couplées aux journées de l’Enseignement technique ?
C’est une très bonne initiative du ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et l’emploi. Ces journées constituent une occasion pour nous de montrer à la face du monde qu’en Guinée, on a cette technologie. Avec ces différents prix, on contribue à faire connaitre le pays ailleurs. Nous sommes invités dans beaucoup de pays mais nous voulons vraiment montrer à la face du monde, la population de la Guinée que cette innovation, cette technologie est bel et bien fabriquée en Guinée.
Pour celui qui veut avoir vos machines, comment vous joindre ?
Nous sommes Labé mais nous sommes en train d’installer des représentations dans les différentes préfectures dans le cadre des asperseurs montés sur Chariots. Nous sommes à Kindia, à Mamou, Kankan, Faranah, Forécariah, Boké et vous pouvez aussi nous contacter sur le : 622 872 337.
Entretien Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 28 avril 2023 18:05Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Enseignement technique