Condamnation des « bourreaux » de M’mah Sylla : « La voix outre-tombe est entendue… »

Feue M'mah Sylla

CONAKRY- A travers une déclaration publiée ce jeudi 6 avril 2023, les avocats de feue M’mah Sylla, la jeune femme qui a été ‘’violée’’ par des médecins dans une clinique de la banlieue de la capitale guinéenne et décédée à Tunis après avoir subi une 7ème opération en novembre 2021, ont salué le verdict rendu le 04 avril dernier par le tribunal criminel de Mafanco.


Cette déclaration a été lue au siège de l’Organisation Guinéenne pour la Défense des droits de l’Homme (OGDH), situé à Dixinn Bora lors d’une conférence presse organisée à cet effet.

D’après les avocats de M’mah Sylla, cette décision rendue par le TPI de Mafonco devrait être considérée comme une jurisprudence à travers le monde afin de sauver des vies.

« La décision dans l’affaire M’Mah Sylla devrait désormais faire jurisprudence et s’imposer à tous et à toutes, y compris au-delà des frontières de Guinée. Pour une première, la voix outre-tombe est entendue par le juge et la justice de Guinée », a salué l’avocate maître Halimatou Camara. Selon elle, pour une fois la conviction du juge s’est faite au-delà du rapport du médecin légiste.

Collectif d’avocats de M’ma Sylla

« L’innovation la plus marquante dans cette décision judiciaire réside dans l’idée que l’acte d’avorter ainsi que les actes chirurgicaux réalisés par le médecin peuvent être considérés par un tribunal non pas comme de la chirurgie pour préserver la vie, en soignant le mal, mais des coups et blessures qui mettent en avant l’instinct criminel d’un professionnel, dont la noblesse doit l’amener à protéger plus qu’à tuer.

Dans le contexte général de lutte contre l’impunité, cette décision doit conduire les praticiens du droit et les acteurs de la société civile, à réclamer d’améliorer les textes pour réprimer les violences commises ou susceptibles d’être commises en milieu médical et du fait des professionnels de ce secteur », a ajouté l’avocate de la famille de M’mah Sylla.

L’éthique et la déontologie doivent être déterminants du port et de la conduite de la blouse blanche, a-t-elle dit.  « Repensons le code de déontologie médicale pour assurer plus de cohésion et plus d’harmonie dans un secteur clé de la vie. Le drame et la tragédie de la famille de M’Mah SYLLA devrait stimuler nos consciences citoyennes et collectives contre l’immobilisme, insupportable, la torpeur, irréprochable, pour enfin prendre conscience et faire face à nos engagements, les uns et les autres.

La lutte contre la violence sexiste et sexuelle ne saurait être disputée par rien ni personne, y compris par un instinct corporatiste, oubliant les exigences qu’impose le serment d’Hippocrate », fait observer le collectif.

Faut-il rappeler que le tribunal de première instance de Mafanco a tranché ce 04 avril 2023 en retenant dans les liens de la culpabilité Patrice LAMAH, Célestin MILLIMONO, Daniel LAMAH, Sébory CISSE. Le TPI de Mafanco a aussi retenu à leur encontre les faits de coups et blessures ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

Patrice Lamah et Daniel Lamah ont été condamnés à 15 ans de prison chacun. M. Sebory Cissé lui, purgera un an de prison. Ils ont tous été reconnus coupables par le TIP de Mafanco de coups et blessures et d’avoir pratiqué un avortement. Patrice Lamah et Célestin Millimono ont également été reconnus coupables de viol.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 6 avril 2023 20:24

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)