Exclusif/Desserte de courant : Pourquoi la junte a décidé de se passer des turcs?

Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition guinéenne

CONAKRY-Début 2020, alors que Conakry la capitale guinéenne faisait face à une crise d’électricité majeure, Alpha Condé a été « secouru » par son « ami » Recepp Tayyip Erdogan en l’aidant à avoir une centrale thermique flottante.

Pour juguler cette crise envenimée par des frustrations politiques, l’ex chef de l’Etat s’est offert les services d’un navire flottant spécialisé dans la production et la fourniture du courant électrique.

Lorsqu’il a accosté à l’époque au port autonome de Conakry, Alpha Condé en personne s’était déplacé pour accueillir ce cargo RoRo d’une capacité de 120 mégawatts, venu de la Turquie.

La junte qui lui a succédé à la tête de l’Etat a décidé de se passer des services de cette centrale thermique flottante. Le navire Karadeniz Powership Ibrahim Bey est actuellement en train d’être déconnecté sur la ligne haute tension, a-t-on appris. Pourquoi ? Africaguinee.com lève le voile.

Selon les explications fournies par EDG à votre quotidien électronique, le contrat de ce bateau électrique est arrivé à échéance depuis fin décembre 2022. Ses dernières énergies ont été livrées en début du mois de janvier.

« Depuis deux ans, l’énergie contractée à partir de ce bateau a baissé. Dans la première phase (sous Alpha Condé, ndlr), l’énergie générée par ce bateau était de 115 mégawatts. Durant toute l’année 2022, on est descendu à 71 mégawatts. Pourquoi ?

Quand le CNRD est arrivé, on nous a demandé de faire des scenarios pour une réduction de la subvention de l’Etat dans le secteur énergétique. Un des leviers, il fallait réduire l’énergie qu’on achetait de ce bateau flottant.

La situation s’explique aussi par la bonne production de nos barrages (la Guinée dispose de 1000 mégawatts de capacité, ndlr). Le contrat qui était renouvelable d’un an a pris fin en fin décembre. Les dernières énergies ont été livrées jusqu’au 08 janvier dernier », explique Nabilaye Camara, responsable de communication d’EDG.