Rapatriement des Guinéens de Tunisie : Pourquoi l’opération est à l’arrêt ?
CONAKRY-Lancé le 03 mars dernier, le processus de rapatriement des Guinéens bloqués en Tunisie, s’est brusquement arrêté depuis le 11 mars, date de l’arrivée du dernier « convoi ».
Qu’est-ce qui est à l’origine de cet arrêt brusque ? Qu’est-ce qui est en train d’être fait pour accompagner les migrants qui sont déjà de retour ? Quelle est la situation sanitaire des malades ?
Pour répondre à ces questions, Africaguinee.com a interrogé M. Mamadou Saitiou Barry, le Directeur général des Guinéens établis à l’Etranger. Explications.
AFRICAGUINEE.COM : depuis le 11 mars, aucun convoi de migrants Guinéens de Tunisie n’a été réceptionné. Qu’est-ce qui se passe ?
MAMADOU SAITIOU BARRY : On n’est pas en pause. C’est juste qu’on est en train de faire le point. On a nos délégués qui sont sur place en Tunisie depuis 10 jours pour faire la situation. Ensuite, ils vont nous donner un tableau clair sur le nombre de guinéens qui veulent revenir volontairement et le nombre de Guinéens qui veulent rester. C’est après cela que nous allons reprendre les opérations de rapatriement. Le processus n’est ni suspendu ni arrêté. L’opération va continuer comme l’a promis le gouvernement, le premier ministre Dr Bernard Goumou lors du dernier arrivage. Tant qu’il y a un seul guinéen qui voudrait revenir, il sera ramené si Dieu le veut bien.
Nos équipes déployées sur le terrain, y compris le consul, travaillent dans ce sens. Ils partent dans les régions à la recherche de nos compatriotes qui veulent revenir volontairement. Dès qu’on aura ça, un point sera fait sur les cas vulnérables. Après, des dispositions seront prises par le ministère des affaires étrangères et le gouvernement pour ramener ces compatriotes conformément aux instructions du chef de l’Etat.
Quelle est la situation de ceux qui ont été ramenés au pays ?
Tous ceux qui sont revenus ont été identifiés, enrôlés. Une base de données est en train d’être créée au fur à mesure que les gens reviennent. Des discussions sont en cours pour voir quelles sont les actions pratiques à entreprendre au cas par cas. Mais comme le gouvernement l’a déjà promis, c’est des situations qui seront suivies de près.
Quel type d’accompagnement vont-ils bénéficier concrètement ?
Tous ceux qui sont revenus ont bénéficié d’une prime. Ceux qui sont malades ont été directement hospitalisés dans nos différentes structures sanitaires de la place. Ceux qui sont en bonne santé ont été logés dans des hôtels pour une nuit. Ils ont ensuite reçu une prime, puis enrôlés dans la base de données avant qu’ils ne rentrent chez eux. Nous sommes en contact avec eux.
Combien ont été rapatriés à date ?
Nous avons 198 de nos compatriotes qui sont revenus volontairement, à date.
Quelle est la situation sanitaire des malades ?
Lors du dernier convoi, le premier ministre a réitéré l’instruction que le chef de l’Etat avait donnée pour dire que tous ceux qui sont revenus doivent être pris en charge. Lors du dernier arrivage, il y avait trois ambulances qui étaient-là. Certaines venaient de Donka, d’autres de l’hôpital Sino-Guinéen. Il y avait huit malades qui ont été directement conduits au niveau des centres hospitaliers de Donka et de Sino-Guinéen. Il y a un autre dont le traitement devait se faire à Ignace-Deen qui a été aussitôt conduit dans cet hôpital.
L’Etat a pris entièrement en charge tous les malades qui sont revenus, tant sur le plan médical mais aussi sur le plan de l’accompagnement financier. A date, on ne nous a pas remonté autres difficultés en ce sens que l’Etat a déjà instruit une prise entière de tous les malades qui sont de retour.
En plus, le ministre des affaires étrangères nous a instruit d’aller vers tous les malades à l’hôpital s’imprégner de leur état et payer leurs primes sur place. C’est ce qui fut fait. Tous les cas qui nécessitent d’être suivis de façon rapprochée, le ministère de la santé est en train de faire ce travail.
Qu’en est-il de l’insertion socioprofessionnelle de ceux qui sont déjà en bonne santé ?
L’enrôlement qu’on a fait nous permettra de comprendre les situations au cas par cas avant d’envisager des actions. L’autre accompagnement, c’est celui psychosocial. Il y a des médecins qui viennent régulièrement à l’hôtel pour entretenir ces gens pour comprendre les maux dont ils souffrent, les accompagner, créer la confiance en eux. Parce que certains ont traversé des moments durs. C’est difficile de s’en remettre. C’est pourquoi le ministre des affaires étrangères a, dans un de ses messages, invité la population à accompagner ces compatriotes retournés. Parce que c’est de ça dont ils ont besoin.
La réinsertion commence d’abord au niveau des familles. C’est extrêmement important. Quand les familles jouent leur rôle, les rassure et essayent de leur comprendre, ça va les aider à se remettre psychologiquement. C’est ce qu’a fait le gouvernement. Dans nos familles également, chacun doit essayer de jouer son rôle en vue de faciliter leur réinsertion socioprofessionnelle.
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 664 72 76 28
Créé le 19 mars 2023 23:39Nous vous proposons aussi
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