Meurtre d’un imam à Djiifin « Porédaka » : Ce qui s’est passé…
MAMAOU-Dans le sillage de la résolution d’un vieux conflit domanial qui a rejailli à Djiifin, des agent des forces de l’ordre sont accusés d’avoir commis de graves crimes dont le meurtre d’un imam.
Dans cette localité relevant de la sous-préfecture de Porédaka, préfecture de Mamou, un conflit domanial a resurgi en ce mois de février. Il oppose des habitants de Djiifin centre à ceux de Djiifin Saato. Les protagonistes qui se déchirent autour de ce lopin de terre ont presque tout en partage, nous apprend-on. Tout a commencé le 24 février 2023.
Des habitants de Djiifin Saato interrogés soutiennent que c’est un certain Sabou qui aurait voulu s’accaparer d’un terrain qui appartiendrait à un des leurs. Plus grave selon nos sources, des proches de ce nommé Sabou auraient brulé des clôtures appartenant à des habitants de Djiifin Saato.
Les nombreuses tentatives de médiation pour résoudre le conflit à l’amiable ont échoué. A la suite d’une plainte formulée contre les auteurs de ces actes, des agents des forces de l’ordre ont débarqué dans la bourgade afin de procéder à des arrestations.
Arrivés à Djiifin Saato, les agents ont mis mains sur le nommé Sabou et un autre citoyen de la localité. C’est lorsqu’ils revenaient dans la ville de Mamou que leur convoi a été attaquée dans la localité de Bantankountou. Des affrontements s’en sont suivis et un imam (voir photo) de la localité a reçu une balle qui lui a été fatale, selon Mohamad Diaby, citoyen de Djiifin Saato.
Bangaly Sidibé, responsable de Bantankountou, accuse des militaires d’avoir ouvert le feu à bout portant sur son frère qui était le troisième imam de leur localité.
« Je n’étais pas là au moment des faits. C’est quand ils ont tiré sur mon frère qu’on m’a informé au téléphone. Il a été atteint au niveau du ventre (…). Quand je suis venu sur les lieux, j’ai trouvé l’imam à terre, gisant dans le sang. Les militaires étaient en provenance de Djiifin où le conflit a éclaté entre deux villages riverains », a-t-il expliqué. Le défunt était marié à trois femmes et père de plusieurs enfants.
Selon Alseny Camara, un des habitants de Djifin, les agents déployés dans leur village ont mis le feu dans sa maison. « J’étais à la mosquée. A mon retour, j’ai trouvé les agents devant ma porte. Ils ont dit qu’ils sont venus me chercher. Ils n’avaient de convocation, ni de mandat. Ils m’ont brutalisé en voulant m’arrêter alors que je n’étais en conflit avec personne. Quand ils ont voulu m’arrêter, j’ai appelé au secours. Les gens se sont mobilisés. L’un des gardes a pris son briquet pour incendier ma maison. Ils ont fait des sommations qui ont semé une grosse panique », a précisé ce citoyen.
A entendant la suite des enquêtes, le corps de l’imam a été rendu à la famille pour son inhumation.
Habib Samaké
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Mamou
Créé le 28 février 2023 18:25Nous vous proposons aussi
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