Enseignement supérieur : Des experts renforcent les capacités des Enseignants et Étudiants de l’Université de Labé…

LABE-Créée en septembre 2001, l’Université de Labé continue de s’ouvrir vers l’extérieur en développant des partenariats solides et innovants avec de grandes universités du monde. Ces partenariats touchent plusieurs domaines dont la formation.
C’est dans cette optique que cet établissement d’enseignement supérieur situé dans la sous-préfecture de Haifa, a noué des partenariats avec l’Université de Bordeaux (FRANCE), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal). L’initiative entre dans le cadre de l’application de la nouvelle vision des autorités de cette université qui continue de se développer.
L’axe de partenariat englobe le renforcement des capacités des professeurs et étudiants, l’amélioration des programmes de formation, l’accroissement de l’employabilité des diplômés, la redynamisation de la recherche scientifique et l’innovation ainsi que le renforcement de la coopération universitaire. Pour matérialiser ce partenariat, l’Université de Labé a reçu une double mission composée d’éminents Professeurs dans ses locaux.
Pendant 5 jours, ces professeurs venus du Sénégal et de la France ont échangé avec les dirigeants, les encadreurs et étudiants de l’Université Labé. Au cœur des échanges, des conférences, des ateliers, des formations et des visites de terrain. Le tout axé sur le thème « Numérique, Énergies renouvelables et changement climatique ».
Les professeurs Gayo Diallo de l’université de Bordeaux en France, Khadime Dramé de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, Cheik Mohamed Fadel KEBE de l’ESP de Dakar, Mamadou Bailo Barry de l’Université de Labé, ont à tour de rôle eu développé des thèmes aussi divers que variés.
In fine, l’objectif visé est de renforcer les capacités des enseignants et des étudiants dans les domaines de l’informatique et des énergies photovoltaïques. Ce, afin d’améliorer la qualité de l’offre de formation. Des objectifs qui cadrent avec les priorités des autorités universitaires. Le vice-recteur chargé des études de l’université de Labé parle de la portée de la venue de cette mission.
« Nous avons reçu, il y’a quelques jours une mission conjointe composée d’éminents professeurs qui viennent de grandes universités de la France et du Sénégal, notamment de l’université de Bordeaux, l’université Cheik Anta Diop de Dakar et l’université Hassane Seck de Ziguinchor. Avec elles, il y a des prémisses de bon départ. Puisqu’il y a eu ces trois professeurs qui sont venus nous apporter des coups de mains. Donc, il y a le professeur Cheick Mohamed Fadel de l’université Anta Diop de Dakar, le professeur Khadime de Ziguinchor et professeur Gayo venu de Bordeaux. Ils sont venus passer des jours avec nous à l’université de Labé.
Samedi passé, nous avons travaillé avec ces éminents professeurs par rapport à la réforme des programmes. Donc, on a choisi quelques départements pilotes qui ont présenté les résultats provisoires de la réforme des programmes auprès de ces éminents professeurs afin qu’ils puissent apprécier le contenu. Nous sommes satisfaits de ce qu’ils ont fait au niveau des enseignants mais aussi pour les étudiants », se réjouit Dr Lanan Wassi Soromou.
Le vice-recteur chargé des études de l’université de Labé garde aussi un véritable espoir pour les étudiants qui bénéficient des modules de formation lors de la même visite
« Nous avons un espoir pour les étudiants formés dans des modules de développement personnel, dans l’entreprenariat de l’auto emploi. Parce qu’il est vrai qu’aujourd’hui, il faut avoir un diplôme mais ce diplôme obtenu ne suffit pas. Il faut le mettre en valeur. C’est-à-dire en impactant la communauté à travers l’entreprenariat. Nous voulons que ces étudiants soient des ambassadeurs de l’université demain. Après la formation, ces étudiants seront impliqués pour former encore d’autres étudiants de l’université. Cela va toujours impacter positivement les autres couches d’étudiants de l’université.
A partir de là, la réforme des programmes, ce sont les enseignants-là qui au finish vont prendre ce qui sera établi pour donner aux étudiants. Ces enseignants vont corriger les lacunes. A la fin, nous pensons avoir des enseignants compétents et compétitifs qui vont encore donner leur savoir-faire aux étudiants », a rassuré Dr Lanan Wassi Soromou, vice-recteur chargé des études.
Professeur à l’université Cheik Anta Diop de Dakar à l’ESP, Pr Cheick Mouhamed Fadel KEBE fait des recherches sur les énergies renouvelables. Il a profité de ce séjour pour visiter les Laboratoires, le FabLab et le département photovoltaïques de l’université de Labé. Il donne ses impressions.
« Je suis là dans une mission d’appui à l’université pour faire l’état lieux avec eux sur certains éléments de formation et surtout les besoins en recherche et les besoins en innovations technologiques. Nous avons sillonné l’université avec pas mal de rencontres au niveau du département Énergie Photovoltaïque, nous avons rencontré aussi les collègues du département Informatique, nous avons animé des conférences en ce qui concerne les recherches et les Énergies Photovoltaïques. Je suis spécialiste des Énergies renouvelables et j’ai beaucoup plus travaillé avec le département Énergies Renouvelables. C’était pour questionner sur ce programme de trois années de licence, sur les Énergies renouvelables et particulièrement le Photovoltaïque surtout ce qui est effectivement Génie Électrique. Et nous avons ensemble regardé ce qu’ils sont en train de faire et ce qu’il y a à améliorer.
Nous avons aussi travaillé ensemble pour voir dans quelle mesure, nous allons accompagner l’université de Labé particulièrement les enseignants parce qu’en termes de ressources humaines, il y’a encore du travail à faire pour accompagner les chercheurs, les professeurs pour leur permettre de faire carrière dans ce domaine. Je trouve que les éléments de base qui fondent une bonne formation sont là parce qu’ils ont des laboratoires avec des équipements. Tout ce qui est automatisme, nous avons visité un laboratoire de microélectronique, ils ont une mini centrale solaire de 10 kw Photovoltaïque sur lequel effectivement une bonne partie du campus est alimentée. Donc, tout ça, ce sont effectivement des éléments qui en fait fondent les prémisses d’une formation technique en Énergies renouvelables », précise professeur Mohamed Fadel Kebé.
Quant au Professeur Gayo Diallo de l’université Bordeaux, il a échangé avec les encadreurs et certains étudiants sur la gestion de projets en informatique. Il sort heureux de cette entrevue :
« Les quelques jours passés à Labé ont été très intenses. L’enjeu c’est de réfléchir avec nos collègues ici localement d’un point de vue, faire évoluer les programmes d’enseignements qui ont été lancés par l’université de Labé. Ensuite, nous travaillons depuis déjà un an et demi avec les enseignants chercheurs en particulier du département informatique. Donc, une des missions de mes collègues, travaillent avec ces collègues-là sur un cours spécifique. Moi j’ai fait un travail avec les étudiants sur la gestion des projets en informatique. En réalité aujourd’hui, c’était une partie applicative des concepts théoriques qu’on a menés hier.
Cette formation est faite sur deux jours. Le premier jour a été consacré aux grands concepts du module. Cette fois-ci, sur toute la journée les étudiants ont travaillé en groupe, on avait 6 groupes. Et c’est de partir de zéro d’une situation réelle jusqu’à la fin quoi, avoir à la fois le projet identifié d’un point de vue informatique pour répondre à un enjeu sociétal et en particulier local en réalité. Donc, vous avez dû voir, il y a eu des jeunes qui ont réfléchi sur des questions de sécurité routière, sur la pollution de l’eau, sur l’insécurité de manière générale etc. Ils doivent encore continuer, le samedi prochain ils doivent rendre un petit dossier où justement ils auront matérialisé tout le processus de l’idée jusqu’au projet et puis j’espère que parmi ces projets peut-être on ne sait jamais, il y en a qui vont être accompagnés si on trouve qu’ils sont matures », confie cet encadreur à l’Université de Bordeaux en France.
Parmi les étudiants bénéficiaires de la remise à niveau, Mariama Dalanda Sidibé en classe de licence 3 informatique. Elle est marquée d’avoir acquis une certaine connaissance avec professeur Gayo. Une première expérience pour elle.
« Depuis que nous avons commencé lundi dernier, ça se passe bien. Hier, il a dispensé le cours théorique et aujourd’hui encore il nous a donné des projets, de lier ces projets à la pratique. Avec ça nous sommes émus et contents. Surtout moi, c’est ma première fois de participer à ce genre de formation qui concentre la théorie et la pratique à la fois.
Je suis contente et j’encourage aussi, les professeurs de faire ces genres de projets qui sont liés à la pratique. Il nous a détaillé le thème sur l’élaboration et gestion des projets en informatique. Ici nous sommes répartis en groupe, chaque groupe a un projet à présenter, des projets à pratiquer à la longue. Ces types de missions nous rendent heureux et plus productifs parce que ça nous pousse à étudier, ça nous conduit à rechercher aussi », déclare l’étudiante.
Les enseignants de l’université de Labé et deux autres venus de l’institut supérieur de Technologie de Mamou ont reçu un renforcement de capacité via cette formation donnée par le professeur Khadime Dramé de l’université de Ziguinchor en matière de JAVA. Abdoulaye Sow, chef de département informatique à l’Université de Labé fait partie des bénéficiaires de la formation. Il donne ses impressions :
« On a déroulé la formation sur un thème spécifique. il fallait donner la procédure sur les méthodologies de l’enseignement. Ce qu’on doit réellement donner aux étudiants et un peu aussi de la programmation orientée vers l’objet parce que la formation était en JAVA. Avec les formateurs, on avait besoin de rehausser un peu le niveau par rapport aux autres et avoir leur expérience, aussi leur méthodologie comment ils enseignent chez eux dans les universités avancées. Cette formation nous a permis réellement de connaitre beaucoup de techniques qu’on n’avait pas surtout au niveau de la méthodologie que nous avons eues durant ces deux jours.
Et ce n’était pas seulement des enseignants de l’université de Labé, on avait invité des universités partenaires. L’institut technologique de Mamou a envoyé deux enseignants qui ont assisté à cette formation et dans l’ensemble il y a eu satisfaction. A la fin on avait tiré des leçons des uns et des autres, nous avons partagé. À voir les lacunes qu’on avait par rapport à certains axes de la méthodologie de l’enseignement, vraiment ces deux jours nous ont permis de rehausser le niveau dans ce sens », rassure Abdoulaye Sow chef de département informatique à l’université de Labé.
Ce renforcement des capacités des professeurs et étudiants de l’université de Labé avec les partenaires des universités de Bordeaux (FRANCE), Cheikh Anta Diop de Dakar et Assane Seck de Ziguinchor a aussi été marqué par la visite des installations des laboratoires de l’université ainsi que les bâtiments devant abriter les départements des nouvelles technologies et des énergies renouvelables. Désormais des possibilités de voyage d’études s’offrent aux enseignants de l’Université de Labé vers ces pays.
Thierno Oumar Tounkara
De retour de l’université de Labé
Créé le 17 février 2023 12:23Nous vous proposons aussi
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