Guinée : Ce que l’OIF compte faire face aux crises…
DJERBA-Ouvert samedi sur l'île de Djerba en Tunisie, le 18ème sommet de la Francophonie s'est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Pendant deux jours, les dirigeants des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ont abordé des sujets brûlants. Avenir de l’organisation et de la langue française, conflits, défiance citoyenne, jeunesse, développement du numérique. Les deux jours de travaux ont été intenses.
Ses 88 membres ont dépêché des délégations, exceptés la Guinée, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso, suspendus de l’OIF en raison de coups d’Etat. Point d’orgue du rendez-vous de Djerba, la réélection de Louise Mushikiwabo à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le choix de la France pour abriter le prochain sommet prévu en 2024.
Parmi les sujets phares ayant connu de longues discussions pendant les huis-clos des chefs d’Etat et de Gouvernement, figure la résurgence des conflits, tensions et autres crises politiques majeurs dans certaines parties de l’espace francophone.
Catalyseur de médiation
Qu’il s’agisse des transitions politiques en cours en Guinée, au Mali, au Tchad, au Burkina Faso, théâtre de putsch militaires, de l’Arménie en conflit avec l’Azerbaïdjan ou encore de l’Est de la République Démocratique du Congo avec la présence du M23, les dirigeants les ont passé en revue. Mais peu de propositions concrètes ont été mises sur la table.
« Toutes les zones de conflits et de tensions ont été sujet de longs débats (…) la Francophonie est un catalyseur de médiation entre les parties en conflits, en apportant des soutiens techniques sur des domaines importants. Par exemple sur les domaines électoraux, le combat de notre organisation est notamment sur la fiabilité des fichiers électoraux. Tous ces sujets ont été débattus », a déclaré la Secrétaire Générale en conférence de Presse.
Priorité à la subsidiarité
Louise Mushikiwabo indique que la Déclaration de Djerba contient des aspirations et recommandations, mais elle précise qu’en matière de médiation, l’OIF travaille avec les organisations sous-régionales, au nom du principe de subsidiarité.
« Nous donnons la priorité de travailler en subsidiarité avec les organisations régionales et sous-régionales qui sont beaucoup plus proches de ces conflits. Tous ces pays font partie du champ d’action politique de notre organisation », a-t-elle déclaré, précisant qu’ils vont continuer le travail politique avec une meilleure analyse des situations conflictuels dans le monde francophone.
La Guinée vit de crise en crise ces dernières années. Le clou a été le coup d'Etat de septembre 2021. Interpelé sur ce cas spécifique, un proche de la Secrétaire Générale a relevé que l'OIF est très regardant sur ce qui se passe en Guinée, rappelant que ses experts avaient décelés des millions d'électeurs fictifs sur le fichier électoral à la veille du scrutin législatif et référendaire de 2020. Une situation qui, d'ailleurs l'avait amené à renoncer à déployer des observateurs, rappelle notre source.
"L'OIF compte bien accompagner la transition pour un retour à l'ordre constitutionnel de manière apaisée, mais comme l'a dit la secrétaire générale, le principe de subsidiarité est toujours de mise", indique notre interlocuteur, qui précise qu'en mars dernier, une mission de l'OIF a séjourné à Conakry pour évaluer l'appui que l’organisation va apporter dans le processus du retour à l'ordre légal.
Nous y reviendrons !
Depuis Djerba, Diallo Boubacar 1
Envoyé spécial d’Africaguinee.com
Créé le 20 novembre 2022 18:28