L’ex ministre Diaby révèle : « Makambo m’a dit si d’ici 04h du matin vous ne prenez pas le Pouvoir on vous égorge tous… »
CONAKRY- C’est un autre pan de la prise du Pouvoir par le CNDD mais qui était peu connu du grand public que l’ex ministre de la Santé, Abdoulaye Chérif Diaby a révélé ce lundi 14 novembre 2022. Répondant aux questions du ministère public à la barre du tribunal criminel de Dixinn, l’officier a été amené à s’exprimer sur la prise du Pouvoir.
Le Général Diaby révèle que les officiers supérieurs de l’armée d’alors étaient sous pression des soldats de rang pour la prise du Pouvoir par un coup d’Etat après la mort de feu Général Lansana Conté.
Pour étayer cette pression, l’accusé a raconté un épisode qui s’est passé entre lui et le commandant Makambo, tué le 03 décembre 2009 par Toumba Diakité. Il confie que ce proche de Dadis Camara lui avait dit au camp Alpha Yaya que s’ils (les officiers supérieurs de l’armée) ne prenaient pas le Pouvoir d’ici 04h du matin, ils allaient tous être égorgés. Extraits.
« A l’époque (avant le coup d’Etat), j’étais Directeur Général des Services de Santé des Armées. Lorsque le Président (Lansana Conté) est décédé, il fallait d’abord que je m’occupe de son corps. Le Général Sékouba Konaté m’a appelé pour me demander si je n’ai pas fini de préparer le corps. Au téléphone, ils m’ont dit seulement que nous devons nous voir au camp Alpha Yaya, mais on ne m’a pas parlé de coup de l’Etat », a entamé l’ancien ministre.
« Qu’avez-vous constaté lorsque vous êtes arrivés au camp ? », lui demande le Procureur. « J’ai trouvé un autre problème plus fort que moi. Ils (les militaires) étaient réunis au BATA (bataillon autonome des troupes aéroportées) devant le bureau du Général Sékouba Konaté. Lorsque je suis arrivée, Makambo qui était posté dehors, m’a reçu.
Il m’a dit : mon colonel entrez vos amis sont dans le bureau de votre ami le Général Sékouba Konaté. Si d’ici 04h du matin, vous ne prenez pas le Pouvoir on vous égorge tous, on met un sergent (à la tête du pays). Malgré ma taille, j’ai grandi encore de plus. C’est comme ça que je suis renté les rejoindre dans la salle parce que je n'avais pas le choix. Lorsque je suis rentré, j’ai salué, mais personne ne m’a répondu. Je suis ressorti dans l’intention de fuir.
Mais dès que je suis sorti, Makambo m’interpelle : où allez-vous mon colonel ? Je lui réponds : je ne peux pas uriner ? Ensuite, il a dit à deux militaires de m’accompagner pour me mettre à l’aise. Comme j’ai vu que je n’avais pas d’échappatoire, je suis revenu pour entrer dans la salle ».
« Pourquoi avez-vous voulu fuir ? », enchaîne le procureur. « On ne m’avait pas dit que c’était pour perpétrer un coup d’Etat. On m’avait juste parlé d’une réunion à laquelle je devais prendre part ».
A suivre…
Africaguinee.com
Créé le 14 novembre 2022 16:49Nous vous proposons aussi
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