Ousmane Goual Diallo, porte-parole du Gouvernement : « le FNDC est coupable de toutes les accusations portées contre lui… »

Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de transition

CONAKRY-Comment le Gouvernement compte-t-il "encadrer" les prochaines manifestations ? Pourquoi le FNDC a-t-il été dissous ? Qu’envisage l’exécutif pour renouer le fil du dialogue ? Ousmane Gaoual Diallo a levé un coin du voile sur ces différentes questions qui alimentent les débats dans la cité. Entretien exclusif.


AFRICAGUINEE.COM : Le FNDC a été dissout par le gouvernement. Beaucoup de juristes et même des acteurs politiques dénoncent une décision arbitraire et illégale. Peut-on savoir concrètement qu'est-ce qui a amené le gouvernement à aller vers une telle extrémité ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : Tout est indiqué dans le contenu dans le courrier. Parce que le FNDC est coupable de toutes les accusations qui ont été portées contre lui par le ministre de l'Administration du territoire qui a justifié sa décision. Il ne faut pas chercher ailleurs. Tout le monde est libre. Chacun est libre de dire que c'est illégal, c'est arbitraire c'est ceci cela. Mais on ne peut pas quand-même dire qu'on ne sait pas pourquoi. Le pourquoi est dans le courrier qui a pris la décision. Le reste, on est libre de partager ou de ne pas partager.

Pour autant le FNDC maintient ses manifestations. Comment vous comptez gérer cette crise ?

On verra, on est là, on va suivre. Mais tout ça n'a aucune importance. C'est pour arriver à quoi ? On manifeste pourquoi ? Pour obtenir le dialogue ? Mais c'est du faux. Le FNDC va venir dialoguer avec qui ? Les acteurs politiques qui sont là, on leur dit venez, vous avez votre place autour de la table. S'ils ne viennent pas vous voulez quel dialogue ? Quand le Premier ministre a invité les acteurs politiques, vous étiez là. Quand le représentant du FNDC a pris la parole, quand il a lu son discours, il est parti. Vous étiez là. Il n'a même pas écouté quelqu'un d'autre. C'est comme ça qu'on dialogue ? Quand le représentant de l'ANAD a lu son discours, il est sorti. Il est allé s'arrêter dehors pour dire je ne viens plus. C'est comme ça qu'on dialogue ? Je pense qu'à un moment donné, vous-mêmes (journalistes) parce que vous êtes de la société civile, vous devez pouvoir dire les choses.

Pas que dire que le Gouvernement refuse le dialogue, l'autre réclame le dialogue, tout ça c'est du pipeau. Ça n'a aucune importance. Je l'ai dit tantôt, ce n'est pas la communauté internationale qui va amener les Guinéens à s'entendre, c'est la volonté des Guinéens d'aller de l'avant qui permettra aux intervenants internes et externes de faciliter l'entente et d'aller de l'avant. A part la volonté de régler nos problèmes, ils ne seront pas réglés quelle que soit la puissance des tiers. C'est notre volonté de régler nos contentieux qui va amener à aller de l'avant. Moi je me réjouis du fait que ce Gouvernement reste ouvert et dit que les places des acteurs qui le souhaitent sont là. On est allé jusqu’à demander aux gens de réfléchir sur comment ils voudraient qu’on conduise le dialogue. Ils disent non.

Est-ce que le Gouvernement ne devrait pas changer d'approche ?

On va faire quoi ?

Vous dites que la place des acteurs est là mais pour autant -l'UFDG, le RPG, l'UFR, la Cored- et leurs alliés ne sont pas là. C'est quand-même des acteurs représentatifs…

Vous voulez qu'on fasse quoi ? Changer de méthode en faisant quoi ? Ce que le Gouvernement peut faire, c'est de dire voici le cadre de dialogue. De concertation, ils ont dit non il faut dialogue. On a écrit dialogue, ils disent on ne veut pas que ça soit dirigé par un ministre mais par le chef du Gouvernement. Le Premier ministre a dit Ok. Aussitôt installés, ils sont partis. Ils n'ont même pas écouté le Premier ministre, celui qui les a invités. Quelqu'un vous invite à un dialogue, vous venez vous dites ce que vous avez à dire et vous tournez le dos vous partez. Vous voulez quoi ? C'est en cela que j'ai parlé d'humilité. C'est ce qui s'est passé. Si c'était juste de venir lire le discours et partir ce n'était pas la peine de venir. Quand vous venez dans une discussion, il faut prendre la peine de dire je suis là. Je dis ce que j'ai à dire j'écoute l'autre. C'est comme ça qu'on peut trouver un équilibre.

Si c'est pour venir dicter ce que tu as à dire, prendre la décision que tu ne reviendras plus, comment voulez-vous qu'on dialogue ? Je pense qu'à un moment donné, il faut reconstruire les choses et dire les faits qui se sont passés. Moi personnellement je n'ai aucun intérêt à dire les choses qui ne sont pas passées et c'est ce qui s'est passé. Je le dis parce que vous étiez dans la salle, tous les observateurs étaient là. Alors quand ça se passe comme ça, rappelez au moins que ça s'est passé. Il n'y a pas l'expression de mauvaise foi du Gouvernement. Le Premier ministre ne s'était même pas exprimé pour savoir ce qu'il pense, si c'était bon ou mauvais, il n'avait pas parlé, eux sont venus, ils ont parlé et sont partis. Ils n'ont même pas écouté l'autre et ont dit on ne reviendra plus. Dites-nous comment il faut faire ? C'est notre pays à tous.

Est-ce que vous ne faites pas des démarches personnelles ?

Nous parlons avec certains d'entre eux de manière informelle. Le jour où ils vont avoir le courage de le dire, ils diront. Ce qu'ils disent en coulisses là qu'ils le disent publiquement pare-ce qu'aucun acteur politique guinéen ne dira que ce qui est prévu par le ministre de l'administration du territoire pour sortir de la transition, il y a quelque chose qui est inutile dedans. Nous avons besoin de recensement, nous avons besoin de toilettage institutionnel et nous avons besoin d'élection. Ces trois volets sont détaillés en dix étapes. Personne ne dira qu'il y a quelque dedans qui n'est pas nécessaire.

Si on est d'accord sur le contenu, comment on va implémenter, on peut toujours discuter si le contenu ne nous divise pas. Or là, le contenu ne divise personne. Il n'y a aucun débat sur le contenu. Ça veut dire qu'il y a un consensus. J'étais ce matin avec l'ANAD dans un débat sur la télévision nationale qui va passer dans les prochains jours, il y avait d'autres partis, tout le monde était d'accord qu'il n'y a rien à dire sur les thématiques. S'il n'y a rien à dire sur les thématiques, qu'on appelle au dialogue ou concertation, il s'agit de se retrouver et d'échanger.

Par rapport à ce contenu, nous sommes pratiquement à un an du CNRD, qu'est-ce qui a été fait ?

L'acte préparatoire. Les TDR vont être présentés dans les prochains jours au CNT, aux forces vives etc. pour écouter leurs critiques et amendements avant de commencer à dérouler. Mais on est déjà au niveau de la phase préparatoire. 

A suivre…

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 15 août 2022 10:43

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