Échauffourées à Mamou : Plusieurs citoyens interpelés par les forces de l’ordre…

Des militaires supervisent la démolition des bâtiments à Mamou

MAMOU-Plusieurs bâtiments ont été démolis ce vendredi 3 juin 2022 dans la ville de Mamou. Des militaires ont surveillé l’opération entamée hier jeudi. Dans la journée de ce vendredi 3 juin 2022, c’est un engin de terrassement qui a été utilisé pour raser plusieurs bâtiments situés, selon les autorités sur les emprises de la route.


Un bulldozer Caterpillar a démoli tout sur son passage :  concessions, cours, boutiques, magasins, conteneurs et kiosques, se trouvant non loin de la route nationale N°1 du secteur Zaïter dans le quartier Almamya jusqu'à Petel dans la commune urbaine.

Au fur et à mesure que les casses se poursuivaient, la tension montait. Dans l’après-midi, les choses ont dégénéré. Le bulldozer n'a pas pu dépasser le carrefour Saabou dans le quartier Petel. Là, des jeunes se sont opposés à travers des barricades et des jets de Pierre. Ces jeunes mécontents ont fait reculer dans un premier temps les agents des forces de l'ordre.

Quelques temps après, ils sont venus en grand nombre pour disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Les jeunes ont riposté par des jets de pierres.

Dans les échauffourées, des citoyens ont été tabassés, d’autres arrêtés et dépouillés de certains biens dans ce quartier réputé chaud en manifestation. Pendant ce temps, les victimes des casses sous le choc ont exprimé leur désolation.

« Moi je suis un diplômé. Je n'ai pas eu de l'emploi. J'ai investi ici plus de 100 millions de nos Francs. Si aujourd'hui on met tout ça à terre, qu'est-ce que je vais dire. J'ai beaucoup de personnes à nourrir. Aujourd'hui je suis attristé. Ce sont ces genres de choses qui peuvent faire révolter les jeunes », a fustige Mamadou Bailo Diallo.

Dans la même lancée, Madame Tiguidanke Diallo fustige le comportement des militaires pendant cette opération.  Elle les accuse d’exactions.

« Ils ont touchés nos bâtiments, ce n’est pas un problème. Mais, ils commencent à nous brutaliser aussi. Ils sont en train de poursuivre nos enfants jusqu'à dans nos concessions pour retirer des téléphones. Pourtant, ils n'ont rien filmé. Moi, ils ont retiré mon téléphone avec ma petite fille. Vraiment c'est choquant », dénonce cette femme enseignante. A Mamou, plusieurs citoyens sont partagés entre choc et indignation depuis le début de ces casses.

Dossier à suivre…

Habib Samaké,

Correspondant régional d’Africaguinee.com à

Mamou

Créé le 3 juin 2022 22:39

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