Ousmane Gaoual: « Pourquoi le Gouvernement a augmenté le prix du carburant… »
CONAKRY-Quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement après la hausse du carburant ? Qu’est-ce qui a prévalu à la prise de cette décision ? Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du Gouvernement, a apporté des précisions au micro d’Africaguinee.com.
AFRICAGUINEE.COM : Les prix des produits pétroliers ont été revus à la hausse de 20%. Qu’est-ce qui a prévalu à la prise de cette décision ?
OUSMANE GAOUAL DIALLO : Je pense que tous les concitoyens sont conscients de tous les efforts que le Gouvernement a consenti depuis l’éclatement de la crise Russo-Ukrainienne qui est venue se greffer à la période post-covid et l’appréciation que cela a entrainé sur certains produits comme le blé mais aussi les produits pétroliers. Il y a eu une appréciation considérable des prix liés aux coûts de transport, liés aux problèmes d’approvisionnement.
Jusqu’à présent, nous avons essayé de contenir cette hausse qui était finalement inévitable. Le Gouvernement a fait une hausse modeste par rapport à l’appréciation du coût des produits pétroliers sur le marché qui est de l’ordre de 33% alors que l’augmentation intervenue est de l’ordre de 20%. C’est un effort qu’on demande à nos concitoyens après avoir essayé tous les moyens. L’Etat aujourd’hui, n’a plus aucun prélèvement sur les produits pétroliers.
Ces prélèvements étaient de l’ordre de 1.900 GNF, mais tout a été annulé, hormis le prélèvement pour le Fonds d’Entretien Routier qui a été adossé de 250GNF par litre. Donc, c’est un effort considérable de l’Etat de renoncer aux taxes sur les produits pétroliers et de baisser la seule taxe qui reste de la délester de 250GNF. C’est un effort que nous demandons aussi à nos concitoyens face à la crise.
On voit que même des pays qui ont des raffineries comme la Côte d’Ivoire qui produit le pétrole, ont été contraints d’augmenter les prix des hydrocarbures sur le marché. Donc, il n’y a pas d’autres explications.
Est-ce que le Gouvernement envisage tout de même des mesures d’accompagnement ?
C’est inévitable, il faut faire des rencontres pour essayer d’expliquer. Maintenant, des mesures d’accompagnement existent déjà. Il ne faut oublier que l’Etat guinéen a renoncer à toutes les taxes sur les produits de première nécessité. Les intrants agricoles qui étaient de l’ordre de 2.5% ont été ramenés à 0%. Donc, l’Etat a fait un effort considérable pour contenir l’évolution des prix pour que ceux-ci ne puissent pas se répercuter systématiquement sur les coûts des produits sur le marché.
Maintenant, il y a des efforts à faire pour être autour de la table et discuter. Dans les échanges, on verra comment faire pour que les populations puissent supporter les efforts demandés.
Au niveau du transport, on assiste à un gros cafouillage dans la circulation parce qu’en amont, il n’y a pas eu une mesure qui encadrent cette hausse. Qu’est-ce qui est envisagé à ce niveau aussi ?
C’est pratiquement la même chose, il faut qu’on arrive à discuter entre les uns et les autres pour arriver à une situation d’équilibre entre la nécessité d’augmenter les prix et la nécessité de déduire les transporteurs ainsi que tous ceux qui sont impactés, à contenir les hausses qui pourraient intervenir pour ne pas qu’il y ait un cafouillage systématique. Nous ferons les efforts pédagogiques nécessaires à cela dans les meilleures conditions.
A combien pouvez-vous estimer le gap que l’Etat perdait avant cette augmentation ?
Les montants sont élevés, puisque rien que pour le mois dernier, l’Etat a renoncé à près de 1.900 GNF sur chaque litre vendu. Nous n’avons pas une évaluation exhaustive, mais rien que sur un mois, c’est quasiment autour de 30 à 35 millions de dollars que l’Etat perdait régulièrement. Aujourd’hui, les montants sont assez importants. Mais c’est clair que lorsque le prix du baril va baisser, ça se répercuter.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 12
Créé le 1 juin 2022 14:54Nous vous proposons aussi
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