Salam Sow : « J’ai défié mon papa pour jouer pour le Syli National… »
CONAKRY- C’est un autre pan peu connu de l’histoire de sa carrière de footballeur que Abdoul Salam Sow vient de révéler. Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, l’ancien international guinéen, est revenu sur ce qui l’a amené à jouer au football.
Issu d’une famille « polygame », l’ex milieu de terrain guinéen oroginaire de Mamou, explique qu’il a défié son « papa » pour jouer pour le Syli National. Il abandonne l’école en classe de 9ème année contre le « gré » de son père marié à quatre femmes. Si Salam Sow a décidé de jouer au football, c’est pour sa mère, qui selon lui n’était pas « aimée » dans la fratrie. Il explique que tout l’argent qu’il a gagné dans le football, il donnait à sa maman qui é été son repère en tout. Hadja Aissatou Touré est décédée en septembre 2020.
Dans la seconde et dernière partie de l’interview qu’il nous a accordé la semaine écoulée, il a donné sa lecture sur les changements à apporter pour redorer le blason du Syli national. Il est également revenu sur l’affaire Gana Gueye qui a agité la fin de la ligue 1 française.
AFRICAGUINEE.COM : En 2014 vous avez entamé une licence pour devenir entraîneur. Où en êtes-vous ?
Ça fait 9 ans qu'on attend nos diplômes, qu'on passe la licence A. Nous les anciens footballeurs et les entraîneurs, avons besoin de nos licences. Depuis 9 ans on attend, il n'y a rien. La seule chose qui les intéresse c'est le Syli Senior parce qu'il y l'argent à prendre.
Qu'est-ce qu'il faut pour que le Syli National ramène des Coupes pour la Guinée ?
Il faut des hommes forts. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut. C'est pourquoi nous voulons rencontrer le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya parce qu'il faut mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Après, le football guinéen va marcher. Il faut un grand dirigeant pour avoir des grands joueurs. Nous on n'avait pas ramené des trophées parce qu'on n'avait pas des bons dirigeants. La seule personne qui pouvait nous accompagner c'était Salifou Super V et à lui tout seul il ne pouvait pas. Grands dirigeants est égale à grands joueurs et un grand résultat. Mais petits dirigeants ou sans dirigeants, on ne gagnera pas.
Quel conseil avez-vous à donner aux footballeurs qui jouent aujourd'hui pour le Syli National de Guinée ?
Le Syli ça se mérite. Il faut avoir l'amour du Syli avant te porter son maillot. Il ne faut pas qu'on oblige quelqu'un de venir jouer pour le Syli. Moi, j'ai joué pour ma maman et non pour l'argent. J'ai défié mon papa pour jouer pour le Syli National. Comme mon papa avait quatre femmes, il n'aimait pas ma maman, j'ai abandonné l'école en classe de 9ème année. Le français que je parle là, j'ai appris ça à la maison pas à l'école. J'avais pris une décision d'être le meilleur, de jouer au foot pour que tout le monde parle de moi, d'être au sommet du Syli National.
Lire aussi-Salam Sow : "Si on ne fait pas attention, la Guinée n’ira pas à la CAN…"
Lorsque j'étais petit, quand je voyais les joueurs du Syli, je disais que je vais prendre vos places un jour. Au final j'ai réussi à m'imposer et je me suis installé au sommet du Syli et ça duré pendant 20 ans. Ça vraiment été tout un sacrifice. Je me suis battu pour une cause qui est noble. Tout l'argent qu'on me donnait quand je jouais pour le Syli, je le donnais à ma maman.
Quelle lecture avez-vous eu par rapport à l’affaire Idrissa Gana Guéye ?
On a été toujours petits par rapport à l'homme blanc. Gana Guéye est un joueur important du PSG. Mais le problème, même au sein de son club il n'est pas pris en grande considération. Il est meilleur que les Parades et tout ce beau monde au milieu du terrain du PSG mais à chaque fois on le met sur la liste des transferts parce qu'il est africain. Ça ne m'étonne pas qu'on le traite ainsi. Gana Guéye a parfaitement raison et je partage son avis. C'est l'homme-femme, femme-homme. Mais homme-homme ou femme-femme non non je ne suis pas d'accord.
Ça, c'est mon choix et je partage le choix de Gana Guéye. Chacun a son avis sur ce sujet. Ce n'est pas parce que je n'adhère pas à leur choix que je vais les empêcher non je ne vais pas les attaquer ni les empêcher parce que c'est leur vie. Mais de grâce qu'ils respectent nos choix aussi. C'est ça la vie mais tout le monde est devenu hypocrite. Il faut respecter les choix des gens. Moi en tout cas je ne veux pas ça dans ma famille.
Interview réalisée par Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023
Créé le 29 mai 2022 14:31Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Interviews, Salam Sow