Menaces de Charles Wright : Colonel Balla Samoura brise le silence…
CONAKRY-Accusé par le procureur Charles Alphonse Wright d’interférence dans le travail des officiers de police judiciaire (OPJ), le Colonel Balla Samoura, Haut commandant de la gendarmerie nationale, directeur de la justice militaire, a brisé le silence. Joint ce mardi 29 mars 2022 par Africaguinee.com, le haut commandant de la gendarmerie nationale, directeur de la justice militaire, a indiqué qu’il n’accepterait personne d’exiger (de lui) quelque chose qui n’irait pas dans le sens du respect de la Loi. En tant que « garant de la qualité du travail des gendarme », le colonel Samoura précise que son combat est de renforcer les relations de travail entre les OPJ dans une zone déterminée et les parquets d’instance. Il appelle aussi les procureurs à prendre leur responsabilité.
AFRICAGUINEE.COM : Le procureur Charles Wright vous accuse d’interférence dans le travail des officiers de police judiciaire. Que répondez-vous ?
COLONEL BALLA SAMOURA : On ne va s’attarder sur ça, mais ce qui reste clair, à notre niveau, on a un rendez-vous pour faire en sorte que personne n’abuse sur l’autre. Un officier de police judiciaire (OPJ) dans une zone donnée, quand je prends l’exemple de Dixinn et de Ratoma, tous les officiers de police judiciaire exerçant dans cette zone, leur activité est dirigée par un procureur de la République. A savoir celui de Dixinn. Ce n’est pas un procureur général. La loi est claire là-dessus. Il surveille, le procureur de la République dirige, c’est lui le contact physique. C’est lui qui est saisi, c’est lui qui dirige, qui oriente l’enquête.
On ne peut pas faire le contraire. Sinon, ce qui va passer, le destinataire de la procédure ne sera pas au courant de ce qui se passerait dans sa conduite. Tout simplement parce que le dossier serait géré par un haut placé. Mais je suis sûr et certain que les uns et les autres reviendront (à la raison). Les anciennes pratiques, ce n’est pas facile de les changer, mais les gens finiront par comprendre et se mettront à la tâche.
L’objectif recherché, c’est vraiment de renforcer les relations de travail entre les OPJ dans une zone déterminée et les parquets d’instance. C’est mon combat. Que les procureurs de la république, les parquets d’instance prennent leur responsabilité pour que ça soit eux qui remontent les comptes rendus au Procureur Général par rapport à toutes les activités, tous les dossiers, toutes les actions qu’ils gèrent avec les OPJ. Mais pas le contraire. Et je n’accepterais pour personne d’exiger quelque chose qui n’irait pas dans le sens du respect de la Loi et de la procédure.
Aviez-vous un précédent avec le Procureur Wright ? Vous a-t-il interpelé par écrit sur les faits "d’ingérence" dont il vous reproche ?
Le dernier incident, c’est par rapport à l’invite des officiers à une réunion de travail qui n’avait pas été préparée et dont on n’a pas reçu un avis écrit. D’un seul coup, c’est de dire : « je vais voir demain tous les officiers de police judiciaire ». Je ne suis pas à 400 kilomètres de Conakry. Lancer des invitations comme ça alors qu’il n’y a pas un avis de réunion, les agents sont dans d’autres activités, ça ne se passe pas comme ça. Il faut qu’il y ait un avis pour qu’on sache de quoi il s’agit. S’il appelle ça interférence, c’est un peu difficile à comprendre. Ce qui reste clair, je suis le garant de la qualité du travail des gendarmes. C’est non négociable.
Etes-vous serein en dépit des menaces de poursuites brandies contre vous ?
Je reste serein, ça va. Il n’y a rien. Ils vont comprendre. C’est une nouveauté. On est en train de sortir d’une pratique qui ne devrait pas perdurer. C’est comme si le Gouverneur allait directement commander ou gérer l’action des chefs de quartiers sans impliquer les maires. C’est pareil.
Entretien téléphonique réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 29 mars 2022 16:26Nous vous proposons aussi
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