Labé : À la rencontre des fermiers avicoles secoués par une épizootie…

Un fermier arrêté devant devant sa ferme avicole à Labé

LABE- L'aviculture se développe dans la préfecture de Labé et ses environs. Ces dernières années, les investisseurs dans ce secteur jadis moins convoité, se multiplient. Mais les difficultés ne manquent pas.


A l’allure où vont les choses, le secteur avicole est devenu presqu’un fourre-tout où professionnels et amateurs se « bousculent ». Le manque d’organisation et surtout de réglementation du secteur n’est pas sans conséquences. Les fermiers avicoles sont confrontés à d’énormes difficultés liées au manque de formation de certains acteurs sur les techniques d'élevage et de gestion. A cela s'ajoutent aux difficultés liées à l'alimentation et au manque de vétérinaires compétents.

Actuellement une maladie (l’épizootie) qui serait venue de la préfecture de Dalaba, frappe les fermiers à Labé. Pourtant, les aviculteurs de cette préfecture peinent encore à se remettre de la dernière épidémie qui avait dévasté les fermes il y a cinq mois. Les pertes étaient estimées à près de cinq (5) milliards de francs guinéens.

Alpha Nadhel Diallo pratique l'aviculture et vend en même temps du matériel avicole. Il indique que les fermes sont souvent frappés d'épizootie qui ravage le cheptel aviaire.

« Ces derniers temps-là, j'ai constaté qu'il y a une maladie qui attaque nos poules pondeuses, on l'appelle, la bronchite infectieuse. Mais notre vétérinaire nous a prescrit un produit que nous avons acheté. Depuis qu’on a commencé à l’administrer, ça commence à aller. Mais cette maladie nous a énormément fatigué. Elle vient très rarement chez nous, mais à chaque fois qu’elle apparaît, elle décime les fermes. Elle contribue à faire chuter drastiquement nos productions. Par exemple moi, j’avais 80 à 85% de production en temps normal. Mais à cause de maladie, elle a chuté jusqu’à 5% », relate le fermier.

Grâce au vaccin, cet aviculteur a pu sauver in extremis son cheptel. « Dans les conditions normales au 4ème mois, on administre un vaccin. A partir de là, il y a des traitements qu'on donne. A chaque fois qu'il y a une maladie, nous faisons un traitement à travers des produits que les médecins vétérinaires prescrivent. Si le tableau est respecté, la plupart du temps la maladie est maîtrisée », précise-t-il.

Autres difficultés rencontrées par les fermiers avicoles de Labé, c’est le manque de vétérinaires pour faire face à la demande. Ousmane Alghassimou Diallo explique :

« On a un minimum de vétérinaires spécialistes qui sont disponibles. Mais le problème est qu’ils ne sont pas suffisants. Ce sont les mêmes qui circulent dans toutes les fermes de Labé. Cela cause problème parce que d'autres sont satisfaits alors que d'autres ne le sont pas. Si ça continue comme ça ce secteur d'activité risque de disparaître », explique-t-il.

Ce n’est pas tout. Les fermiers avicoles rencontrent aussi des difficultés d’approvisionnement en alimentation pour leur cheptel.

« 50% de l'alimentation des volailles, c'est le maïs. Mais la Guinée ne produit pas le maïs en quantité suffisante. Pire encore, actuellement, la fédération au lieu de prendre des dispositions pour investir sur l'agriculture pour qu'on cultive le maïs en quantité suffisante, on est là à discuter : est-ce qu'on ne va pas aller au Burkina Faso ou bien au Brésil pour chercher le maïs ? Tout ça constitue un frein pour le rayonnement du secteur avicole », fustige l'aviculteur.

A suivre…

Thierno Oumar Tounkara

Pour Africaguinee.com

Créé le 20 mars 2022 10:33

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