Faranah : plusieurs élèves interpelés et conduits à la gendarmerie…

Des collégiens à Faranah

CONAKRY-Plusieurs élèves ont été interpelés et conduits à la gendarmerie, dans la commune urbaine de Faranah. Ces écoliers venus des établissements secondaires publics, sont accusés de faire « l’école buissonnière ». Ils ont été appréhendés en dehors des écoles pendant les heures de cours.


Face au taux d’absentéisme élevé constaté dans les écoles publiques et surtout le faible des élèves, les autorités communales et éducatives de la capitale du Sankaran, ont opté pour une solution plutôt originale. Tout élève aperçu dans la rue pendant les heures de cours sera interpelé.  C’est dans ce cadre qu’une vingtaine d’élèves ont été interpelés lors des rafles opérés ce jeudi 17 mars 2022 par la gendarmerie et la police dans les collèges et lycée de la place. 23 élèves ont été conduits à la gendarmerie mobile. Ces mesures sont saluées par les responsables des écoles. C’est le cas du principal du collège Niger de Faranah ; M. Damany Condé.

« Je salue cette décision des autorités en prélude des examens nationaux qui pointent à l'horizon. Les enfants ne savent pas pourquoi ils étudient. La plupart des élèves vient en classe sans cahiers. Si les professeurs les vide, ils viennent s'assoir auprès des vendeuses. Donc, cette décision des autorités nous réjouit à plus d'un titre. La gendarmerie a arrêté plusieurs élèves de mon établissement. Ils se regroupent chaque matin aux alentours de l’école, dans un coin appelé Colombie pour fumer de la drogue. C'est là-bas que les gendarmes sont partis les arrêter. C'est une réelle satisfaction pour moi. Je veux vraiment que cette action continue et que ça ne soit pas un feu de paille », explique ce responsable du collège Niger.

Rencontrée à la gendarmerie mobile numéro 13 de Faranah, mademoiselle LENO MADELEINE élève de la 10ème année au collège Niger de Faranah, explique les circonstances dans lesquelles, elle a été arrêtée.

« J’étais en classe, mais je ne me sentais pas à l’aise. Mon état de santé n’était pas au top, c’est ainsi que j’ai pris la permission pour rentrer.  En rentrant, j’ai croisé un pickup de gendarmes au bord de la route. Les agents m'ont embarqué pour m'amener à la gendarmerie. Depuis que nous sommes arrivés, on ne nous a pas frappé, ni insulté », a-t-elle expliqué.

Marcel Béavogui élève en terminale sciences sociales au Lycée Gamal Abdel Nasser de Faranah, a lui aussi été arrêté. Il raconte.

« Ce matin je suis venu en retard. Le professeur a demandé à ce que les retardataires ne rentrent pas en classe. Je suis allé m'arrêter quelque part pour attendre jusqu’à 10h pour suivre les autres cours restants de la journée. C'est ainsi que j'ai vu un groupe de gendarmes débarquer. Ils ont embarqué les élèves dans leurs pick-up.  Moi on m'a obligé par la force de monter dans le véhicule. J'ai voulu m'expliquer, mais ils ne m'ont pas donné l’occasion. Mais je ne comprends pas leur démarche. Si un élève est en infraction, c'est aux responsables de l'école de le corriger et non la gendarmerie. Ce n’est pas leur rôle. A mon avis, leur rôle se limite à défendre les citoyens et leurs biens. Nous avons des amis qui ont été blessées, même si on n’a pas été torturé ici (la gendarmerie) », raconte le lycéen.

A suivre…

 

Alpha Amadou Barry

Pour Africaguinee.com

Créé le 18 mars 2022 11:49

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