Faranah et ses écoles hangars : « 20 mesures de riz et 50.000 Gnf », la prime mensuelle d’un contractuel

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FARANAH-Dans la préfecture de Faranah, l’Etat est totalement absent dans certaines localités, confrontées à un manque criard d’infrastructures scolaires, sanitaires et routières. Toutefois, les communautés s’organisent à leur façon pour inverser la donne. C’est le cas dans le District de SABERE Kalia, situé à 45 km du chef-lieu de la sous-préfecture de Maréla. Cette localité essentiellement agropastorale se trouve aujourd'hui confrontée à d'énormes difficultés. Le président de district Abdoul Aziz Barry explique le calvaire quotidien de ses citoyens.


« Notre District compte 6 secteurs. Il est peuplé de 4.700 habitants. Nous n’avons aucune école construite par l'Etat. La communauté a construit des écoles hangars pour que nos enfants puissent étudier. Mais même avec ça, l’Etat n’a affecté aucun enseignant titulaire dans notre district. On s'est débrouillé à trouver des contractuels communautaires que nous payons à nos propres frais. Nous avons une école de 4 salles de classe qui accueillent 90 élèves.

Nous l’avons construit sur fonds propres grâce à l'aide de nos ressortissants. C'est un seul enseignant qui gère ces quatre (4) salles de classe par rotation. Certains élèves parcourent 5 km pour venir suivre les cours à Misside Centre. Nous n’avons pas de route, toutes les pistes rurales sont dégradées. Nous sommes également confrontés à un manque d'eau. Les femmes souffrent pour avoir l’eau en cette saison sèche. En saison des pluies également, les routes deviennent impraticables », explique le premier responsable du village.  

Le président de l'APEAE (association des parents d’élèves) Alpha Mamadou Diallo explique les difficultés auxquelles ils font face.

 « Sur le plan de l'éducation les parents d'élèves souffrent. Certains enfants sont non scolarisés à cause du manque moyen de leurs parents qui n’arrivent pas à payer les frais de scolarité. Pour réunir le salaire des enseignants contractuels, chaque parent d'élèves paye 20.000 Gnf comme frais de mensualité par élèves et 5 mesures de riz pour l'année. Or, certains ont 5 à 6 enfants à scolariser. Ça fait beaucoup. Donc, certains chefs de famille scolarisent 1 enfant, les autres vont avec eux au champ », explique le président de l’APEAE

Abou 1 Condé est un contractuel communautaire dans le secteur Gaya Gbely. Il enseigne dans un hangar qui a un effectif de 50 élèves avec 3 groupes pédagogiques de la 1ère à la 3ème année. 

« Depuis 2 ans, j'enseigne ici grâce à l’appui de la communauté.  Je suis venu remplacer un autre enseignant. Ce dernier n’avait fait qu’une année à cause des conditions de travail difficiles.

Depuis que je suis là, même si j'ai envie de partir, la communauté me plaide de rester pour ne pas que les enfants chôment. J'avoue que je suis dans des difficultés. A chaque fin de mois, la communauté s'arrange à me donner 20 mesures de riz locale et une somme de 50.000 Gnf, alors que je suis ici avec ma femme.  Vraiment c'est difficile. Si l'Etat pouvait nous prendre en charge afin qu'on puisse bien enseigner les enfants ça sera bon. Sinon dans ces conditions, je ne pense pas pouvoir rester ici longtemps », se plaint cet instituteur contractuel communautaire. 

 

Depuis Faranah, Alpha Amadou Barry

Pour Africaguinee.com

Créé le 17 mars 2022 15:50

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