Présidence du RPG arc-en-ciel : Le triomphe du charisme de Kassory sur la rébellion de Malick, Damaro, Diané et consorts
Le Président fondateur du parti "GPT" (Guinée Pour Tous), une des composantes du RPG-ARC-EN-CIEL a été installé, jeudi 10 mars 2022, à la présidence du Comité exécutif national provisoire de l'ancienne formation politique au Pouvoir.
La rébellion de Malick Sankhon, Amadou Damaro Camara ou la duplicité de Dr Mohamed Diané n'ont pas fait le poids face à la mobilisation des responsables et militants estimant que seul le charisme de l'ancien Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana est en mesure de combler le grand vide créé par la brutale chute du Président Alpha Condé, sauver le parti réunifié de l'implosion et lui assurer un leadership compétitif face aux autres ténors de la scène politique nationale. Avec cette nouvelle stature, le nouveau leader du RPG-ARC-EN-CIEL, qui a presque tout gagné dans son parcours administratif, a désormais sur les épaules la grande responsabilité de faire hisser sa formation de son statut actuel de grand parti à dominance régionaliste à celui de Parti à rassemblement réellement national et Arc-en-ciel. Réussira-t-il ce dernier combat politique de sa vie ?
Tourmenté par la surprenante irruption du Colonel Mamadi Doumbouya sur la scène nationale, le RPG-ARC-EN-CIEL, orphelin de son leader Alpha Condé, semblait totalement perdu et se cherchait. Dans ces conditions difficiles sinon désespérées d'après pouvoir où il faut faire face et affronter la nouvelle donne et envisager l'avenir devenu illisible sinon incertain, les dirigeants se distinguent et déterminent leur orientation dans un sens ou l'autre. Si pour d'aucuns, le caractère, le sens de l'honneur ou l'intégrité sont des principes de vie même face au danger ou dans l'incertitude, pour d'autres, l'intérêt personnel conduit partout et dans tous les sens.
La logique est rarement faussée, et les hommes sont souvent rattrapés par leur réalité.
Malick Sankhon : De feu Siradiou Diallo au colonel Mamadi Doumbouya
Au RPG-ARC-EN-CIEL, il n'aura pas fallu attendre trop longtemps pour que ceux qui sont constamment guidés par la direction du vent commencent à tanguer.
Les 6 mois d'après Alpha Condé semblent avoir été si pénibles si insupportables pour eux qu'ils auront largement suffit aux habitués des faveurs et privilèges du pouvoir pour déclencher des hostilités spectaculaires cachant mal une intention manifeste de se démarquer, de rompre avec un parti dont ils estiment qu'il ne peut plus satisfaire ou assouvir leur ambition.
En ce sens, la sortie médiatique de l'ancien directeur général de la CNSS, inamovible durant les 11 ans du régime défunt, menaçant de quitter le RPG-ARC-EN-CIEL en est une preuve éloquente et constitue pour Malick Sankhon le signe annonciateur de la fin de sa relation ou de ses liens politiques avec Alpha Condé. Pour lui, la page de l'ancien Président est définitivement tournée et ne sera plus en mesure de lui être utile ou de lui apporter quoi que ce soit.
L'évocation de la désignation de Dr Ibrahima Kassory Fofana par le Bureau politique, le comité central et l'ancien chef de l'État comme Président de la direction exécutive provisoire d'un Parti assommé par la perte brutale du pouvoir et qui a besoin d'un nouveau leadership pour exister et se réinventer est perçu comme un gros prétexte qui ne convainc aucun observateur avisé de la vie politique Guinéenne.
Cependant, aucun de ces observateurs ne semble surpris par cette tentative de repositionnement politique de Malick Sankhon, considéré comme l'une des figures marquantes de la transhumance politique en Guinée.
Pour eux, en voulant s'éloigner aujourd'hui du RPG-ARC-EN-CIEL, parti déchu dont il a été l'un des plus grands profiteurs et bénéficiaires pour lorgner vers le CNRD, Malick Sankhon ne dément pas sa réputation.
S'il troque aujourd'hui le costume d'Alpha Condé pour le treillis du Colonel Mamadi Doumbouya, il reste en harmonie avec sa propre logique, celle qui a toujours déterminé son engagement politique sinon son amitié ou sa proximité avec les principaux acteurs politiques Guinéens durant les 30 dernières années.
En effet, suite à l'annonce par le Général Lansana Conté, à la fin des années 1980 et bien avant le sommet de La Baule, de proposer une Loi Fondamentale instaurant le bipartisme en Guinée, débarquent à Conakry de nombreux Guinéens de la diaspora intéressés par l'activité politique. Dans le lot, un jeune du nom de Malick Sankhon proche de Siradiou Diallo se fait remarquer au service du futur leader du PRP dont il semblait être l'envoyé.
Mais, très rapidement, Malick Sankhon s'émancipe de Siradiou Diallo et se retrouve curieusement à la présidence de LCC ( La Cause Commune). Il change radicalement de discours passant d'un extrême à un autre, prend ses distances avec l'opposition, tente de se rapprocher du pouvoir mais se heurte à la méfiance et à la crise de confiance du PUP pour qui la démarche de Malick Sankhon frise l'opportunisme primaire. Mais, il fascine et se fait adopter par Kassory Fofana, l'un des hommes de confiance du Président Lansana Conté.
En 1994, en déclinant poliment mais fermement l'offre d'entrer au Gouvernement d'après première élection présidentielle pluraliste de décembre 1993, Kassory Fofana consolide sa crédibilité auprès du Général Lansana Conté. Ce dernier, impressionné par cette réaction inattendue de la part d'un cadre Guinéen, décide d'investir sa confiance en Kassory Fofana, en lui confiant d'énormes responsabilités à travers l'ACGP (Administration et Contrôle des Grands Projets), une superstructure chargée de gérer ou d'avoir un droit de regard absolu sur toutes les dépenses publiques au-dessus de 100 millions de francs Guinéens à l'époque.
Patron du vaste portefeuille spécialement créé, Ibrahima Kassory Fofana recrute personnellement les cadres nommés par décrets présidentiels dans les différents services de l'ACGP. Parmi eux, Malick Sankhon promu conseiller juridique. Par cet acte, il intégrait ainsi la fonction publique Guinéenne et occupait, pour la première fois, une haute fonction administrative.
En juillet 1996, après sa nomination au poste de ministre délégué auprès du 1er ministre chargé du budget et de la restructuration du secteur parapublic, Kassory Fofana désigne Malick Sankhon comme son remplaçant à la tête de l'ACGP, son adjoint un certain Cellou Dalein Diallo étant également nommé ministre des Transports, Télécommunications et Tourisme dans le même Gouvernement du Premier ministre Sidya Touré.
Peu de temps après la formation de ce Gouvernement dit de "technocrates", le Président Conté exprime le besoin de trouver un nouvel ambassadeur chef du protocole. Malick Sankhon, bénéficiaire de cette promotion avec l'infaillible parrainage de Kassory Fofana, estime avoir enfin l'occasion toujours rêvée, grâce à ses nouvelles fonctions stratégique auprès du Maître du Palais, de se faire reconnaître politiquement dans le sillage présidentiel avec son parti LCC, de se venger des caciques du PUP et de l'entourage du Président Lansana Conté qui n'ont jamais oublié encore moins pardonné ses premiers discours virulents contre le régime et le considèrent, à ce titre, comme un cheveu sur la soupe.
Dans ce bras de fer de plus de 3 ans, le ministre secrétaire général, Fode Bangoura et ses alliés du PUP auront le dernier mot et la peau de Malick Sankhon en faisant admettre au Général Lansana Conté l'idée selon laquelle son chef protocole est "présomptueux et prétentieux".
Toujours est-il qu'en 1999, le Président de la République décide enfin de se passer des services du chef de son protocole. Logiquement, c'est au Parrain Kassory Fofana que le Général Lansana Conté intime l'ordre de trouver un point de chute pour Malick Sankhon " tu peux l'amener où tu veux, j'en ai plus besoin " tonne le Général Lansana Conté dans un de ses mauvais jours.
En janvier 2000, Kassory Fofana quitte lui-même le Gouvernement et le pays pour les États-Unis où il met à profit ses 7 ans de séjour pour s'inscrire à 2 doctorats.
Ce double départ de Kassory Fofana désarme et affaibli Malick Sankhon au sein de la mouvance présidentielle confronté qu'il est aux foudres de puissants dignitaires de l'époque comme Fode Bangoura, ministre secrétaire, la direction du PUP et d'autres personnalités proches du Palais qui n'ont jamais voulu croire en sa sincérité.
Orphelin de son Parrain, chassé du Palais présidentiel, Malick Sankhon se cherche de nouveaux protecteurs chez des proches du Général Lansana Conté. Tour à tour, il se fait parrainer par feu Fode Soumah, l'ancien vice-gouverneur de la BCRG et très convoité Parrain du PUP, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, alors ministre de l'administration du territoire ( qu'il a promis de présenter candidat LCC à la présidentielle ), Cellou Dalein Diallo, Premier ministre qui l'a fait nommer dans son gouvernement mort-né du 03 avril 2006, Mamadou Sylla Futurelec qui l'associe à ses marchés de vente des produits alimentaires notamment le riz, Lansana Kouyaté qui le nomme, en 2007, Gouverneur de la ville de Conakry etc.
Comme avec Alpha Condé aujourd'hui ou Kassory Fofana depuis ( 2 de ses plus grands bienfaiteurs), Malick Sankhon a toujours tourné le dos sinon combattu, les unes après les autres, toutes ces personnalités qu'il a adoubées dès qu'elles sont tombées en disgrâce ou perdu la partie.
Cependant, si la séparation, l'abandon, le changement de camp ou même la trahison ne sont pas des crimes pour certains en politique qui n'est pas non plus une religion, beaucoup estiment que la politique sans un minimum de conscience morale est une forme aggravée de mépris pour le peuple.
Malick Sankhon heurte souvent les consciences en tenant rarement compte de ce principe.
En parlant si vite avant tous les autres hauts cadres du régime déchu bloqués à Conakry, qui plus est à l'étranger où il est l'un des très rares sinon le seul à jouir de cette clémence de la part du CNRD, Malick Sankhon se montre particulièrement insensible et intolérant sur la difficile situation de ses désormais anciens partenaires. Et pourtant, les premiers mois de son successeur, Bakary Sylla à la Caisse Nationale où les chiffres mensuels sont passés de moins de moins de 30 milliards à plus de 70 milliards GNF montrent qu’un audit de sa gestion réserve de gros scandales financiers (à suivre).
En révélant une tronquée version de sa conversation avec Alpha Condé :
"Fori, nous allons droit au mur. Aujourd’hui, la situation est très difficile, parce que nous n'avons pas une lisibilité. Tous les corps intermédiaires du pays sont morts. Notamment les partis d'opposition, le Syndicat, la Société civile. La seule force qui reste en face, c'est l'armée. Donc, dès l'instant qu'il y a dysfonctionnement, c'est le seul groupe qui est à même de prendre le pouvoir", il déçoit profondément.
Malick Sankhon, toujours à l'extrême au service de tous les régimes qui se sont succédé en Guinée contre les oppositions, partisan de la punition maximale contre Alpha Condé quand le Président et candidat du RPG a été arrêté dans sa campagne fugitive en décembre 1998 à Pinet (Lola), Parrain de 3 000 miliciens chevaliers contre les opposants (Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté etc) a t-il l'âme d'un défenseur des droits politiques de l'opposition ou des Syndicats ?
Assurément, non.
D'autre part, si le pouvoir allait droit au mur et que les partis et leaders étaient réprimés, la responsabilité de Malick Sankhon (au-delà de sa facile reconnaissance) n'est pas partielle mais totale.
L'opinion n'a pas la mémoire si courte.
Jamais, dans l'histoire de la Guinée, un directeur d'entreprise publique ne s'était illustré partisan de la méthode forte sinon de la violence contre l'opposition comme Malick Sankhon.
Apparemment, il voudrait se relancer par la destruction du RPG-ARC-EN-CIEL. Mais, tout porte à croire que cette tentative a échoué. Au regard de l'affluence, du rythme de défilé à son domicile, à l'analyse des discours, motions de soutien venant des différentes structures internes et externes du RPG-ARC-EN-CIEL, il va s'en dire que le charisme de Kassory Fofana a déjà vaincu la rébellion incarnée par Malick Sankhon, Amadou Damaro Camara et Dr Mohamed Diané.
Pour les militants et responsable, il est le seul capable de tenir face aux autres ténors de la vie politique, également anciens Premiers ministres que sont Sidya Touré de l'UFR, Cellou Diallo Diallo de l'UFDG, Lansana Kouyaté du PEDN et d'autres non moins significatifs.
Finalement Investi dans la plénitude de ses nouvelles charges politiques, le désormais Président du RPG-ARC-EN-CIEL, face à l’immense espoir et confiance placés en lui, par rapport aux grands enjeux de sa mission, des défis à relever et paris à tenir, est à la croisée des chemins. Le Président Kassory Fofana a intérêt à comprendre que la rude bataille qu'il engage ne se gagne pas dans le sentimentalisme, mais dans le pragmatisme et le réalisme.
Mohamed Diarra
NB : ce contenu n'engage pas pas Africaguinee.com
Créé le 15 mars 2022 18:57Nous vous proposons aussi
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