Alerte : 26 étudiants guinéens risquent de perdre leur bourse faute de prise en charge par l’Etat…
CONAKRY-Vingt-six (26) jeunes guinéens ont obtenu une bourse d’étude pour aller poursuivre leurs études en Malaisie. Depuis 2021, ces boursiers guinéens se font trainer par les autorités guinéennes à travers l’Office national des bourses extérieures, (ONABE). A date, l’université internationale Albukhary de la Malaisie, qui a accordé ces 26 bourses d’études à la Guinée menace de les annuler pour non-paiement des frais de voyage. Kémo Bamba, porte-parole des 26 boursiers que nous avons eu au téléphone est revenu en détails sur cette situation. Il invite les autorités à agir pour ne pas qu’ils perdent cette opportunité. Explications
« Tout a commencé en février 2021. A la suite des résultats du BAC, j’ai été orienté à l’université Gamal de Conakry. Les bacheliers qui avaient eu 15 ou 14 de moyenne au BAC ont été orientés dans des grandes universités comme Gamal. C’est ainsi que je me suis retrouvé ici.
Et un jour on m’a appelé depuis la DPE (direction préfectorale de l’éducation) Beyla où j’ai fait le Bac. Le DPE a appelé ma famille pour lui dire que la Primature a donné une commission à l’IRE (inspection régionale de l’éducation), disant qu’ils ont besoin des premiers de chaque préfecture. C’est ainsi que j’ai été appelé ici. Et le lundi qui a suivi mon arrivé, j’ai été à l’Office national des Bourses extérieures (ONABE) avec mes amis. L’ancien directeur nous avait dit que nous sommes concernés par une bourse pour la Malaisie. Ce jour, il a dit que nous étions des lauréats et non des boursiers parce que n’est boursier que celui qui a une attestation de bourse. Et que nous étions donc des lauréats et que nous devrions bénéficier d’une bourse pour allait étudier en Malaisie.
Il nous a dit qu’il y avait des critères d’éligibilité pour cette bourse. Premièrement l’âge. Il fallait être âgé de 18 à 22 ans. Deuxièmement, c’est la moyenne obtenue au BAC. Nous avons postulé. Le gouvernement avait prévu 50 places pour cette bourse, mais puisque certains ne remplissaient pas les critères, seuls 26 qui ont répondu aux critères d’éligibilité, ont été retenus. Ceux-ci dont je fais partie ont eu l’admission et la lettre de bourse de la part de l’université Malaisienne.
A partir de là, nous avons continué la procédure. Nous avons traduit nos documents en Anglais, effectué la visite médicale et nous avons pris les passeports et tous les documents de voyage nécessaires jusqu’au paiement des frais de visa. A ce niveau, on a été voir pas mal d’autorités dont le ministre de l’enseignement Pré-universitaire Guillaume Hawing avec qui nous avons eu trois rendez-vous. Mais il nous a fait savoir que ceci ne relevait pas de ses compétences et de nous référer à l’ONABE (Office National des Bourses Extérieures). Il nous a également mis en contact avec la ministre de l’enseignement supérieur Dr Djaka Sidibé. Avec son département, nous avons eu à échanger avec le secrétaire général qui nous a redirigés vers l’ONABE. Mais à l’époque, il y avait trop de murmures au niveau de l’ONABE, c’est pourquoi on a jugé nécessaire de rencontrer les autorités de l’éducation qui nous ont tous suggérés de voir avec l’ONABE. Finalement, c’est ce qu’on a fait.
Un jour nous sommes allés à l’ONABE, il y avait déjà un nouveau directeur. Ils nous l’ont présenté et ce nouveau directeur nous a dit de rester à l’écoute et que les choses évoluent très bien. Une semaine après cela, il nous a rappelés pour nous demander d’aller le rencontrer. C’était un vendredi. Nous y sommes allés. Il nous a reçus en nous disant qu’il était très content de nous annoncer que notre situation est réglée. La situation financière, tout a été réglée et que le papier est signé par le ministre secrétaire général de la Présidence Colonel Amara Camara et qu’il a eu la confirmation du paiement de l’argent qui concernait (les frais de visa, les billets d’avion). Bref tout était prêt, selon ce qu’il nous avait dit. Trois semaines après, on n’a pas eu d’informations pour le voyage. Quand on les appelle, ils raccrochent. Nous sommes allés les voir pour savoir qu’est-ce qui retarde encore notre voyage, le directeur général Mohamed Bamba Camara n’a trouvé à nous dire que d’attendre pendant que nous avons suivi des cours en ligne en anglais avec l’université pendant trois mois.
C’est le 28 février qu’on a terminé ces cours en ligne. Et l’université nous a dit clairement que ceux qui ne vont pas payer les frais de visa, leur bourse sera annulée parce que c’est une université internationale qui reçoit plus de 50 mille candidatures pour seulement 500 places par an. La Guinée a donc eu 26 places. Ça fait presqu’un an, nous courrons derrière le gouvernement pour ces frais.
Et avec l’arrivée de ces nouvelles autorités (CNRD) on a plusieurs fois eu la confirmation que l’argent a été payé au ministère de l’économie et des finances et que ce qui reste maintenant, c’est de virer cet argent au compte de l’université, on ne comprend pas pourquoi jusqu’à présent ça traine » s’interroge Kemo Bamba.
Interpellé sur cette situation, le chargé de ce dossier au niveau de l’ONABE, Mamady Bérété a confirmé que tout a été fait. Mais le blocage se situerait au niveau du ministère de l’économie des finances.
« Tout ce que je sais, le dossier se trouve au niveau du ministre de l’économie et des finances. Le ministre directeur de cabinet à la Présidence a donné son accord, c’est ce qu’on m’a dit à travers mon chef hiérarchique. Depuis, lors je n’en sais rien. Mon boulot était de monter leur dossier jusqu’à l’obtention de la bourse, celle-ci est obtenue pour 30 personnes mais il y a 4 qui ont désisté. Il y a eu 26 qui ont eu des bourses scolaryships c’est tout ce que je sais. Le reste c’est le pool financier qui gère. A mon avis, c’est le virement qui reste. C’est bloqué au niveau du ministère de l’économie et des finances. La bourse a été obtenue officiellement à travers le nommé Ismaël Nabé, qui est le conseiller du Premier ministre. Donc, il n’y a pas de doute là-dessus », a précisé le chargé d’étude de l’office national des bourses extérieures.
Pour l’heure, nous n’avons pas pu obtenir une réaction officielle du directeur l’ONABE, encore moins au niveau du ministère de l’économie et des finances.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 655 311 114
Créé le 12 mars 2022 20:00Nous vous proposons aussi
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