Guinée : la grogne des enseignants contractuels gagne du terrain…
LABE-Acculée par les acteurs politiques et par certaines organisations de la société civile, la junte militaire au pouvoir en Guinée fait face à une grogne des enseignants contractuels d’Etat. La protestation qui a commencé, mardi 1er mars 2022, à Conakry gagne du terrain à travers le pays. A Labé tout comme à Kindia, des enseignants ont pris d’assaut la rue ce mercredi 02 mars 2022 pour se faire entendre. Ils réclament leur engagement sans condition à la fonction publique.
Dans la ville de Labé ils étaient nombreux à avoir rallié l’esplanade de la DPE (direction préfectorale de l’éducation) à avant de prendre la direction de l’IRE (inspection régionale de l’éducation) de Labé. Les manifestants expriment leur désapprobation à la volonté des autorités d’organiser un concours avant de les engager à la fonction publique. Ces enseignants menacent de boycotter les cours dans les écoles si toutefois leur revendication n’est pas satisfaite.
« Vive les contractuels d’Etat de Guinée », « non à l’exploitation », « oui à l’intégration à la fonction publique sans concours », « ensemble nous vaincrons », « oui à l’abandon des classes » ; c’est à travers ces slogans que les manifestants ont investi l’enceinte de la DPE de Labé.
Depuis 2018 ces contractuels d’Etat ont été déployés par le ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation. L’objectif était de contrer la grève du SLECG d’alors pilotée par Aboubacar Soumah. Après « le service rendu », ils ont été abandonnés par le département de tutelle. Une « ingratitude » que certains manifestants ne comprennent pas.
« Avant qu’on ne soit déployé, tous ces enseignants avaient été évalués à l’école. C’est après cette évaluation que les gens ont été déployés sur le terrain par ce qu’ils ont compris nous étions capables de dispenser des cours aux élèves. A chaque fois, ils parlent de contractuels d’Etat de Guinée, nos dossiers ont été authentifiés pour nous engager à la fonction publique. Aujourd’hui nous déplorons quoi ? La liste qui était à 11 mille et quelques enseignants est allée jusqu’à 25 mille enseignants » déplore Ibrahima Sory Diallo.
Ces enseignants jurent qu’ils iront jusqu’au bout pour réclamer leur prise en charge. Quitte même à boycotter les cours dans les établissements scolaires. Mais pourquoi ont-ils « peur » du concours ?
« Dès que nous partons tout à l’heure au concours, ce sont les leurs qu’ils ont mis en rajout sur cette liste qu’ils vont prendre et laisser nous qui sommes toujours sur le terrain. On n’a vraiment pas peur de faire le concours, mais vous savez les magouilles qu’il y a en Guinée. C’est les bras long, les affinités, le népotisme (…)
Nous réclamons vraiment l’intégration à la fonction publique sans concours par ce que on a déjà été évalué voici notre objectif. Si cela n’est pas fait nous manifesterons, nous avons demandé à tout le monde pour cette semaine d’abandonner les cours. A Labé ici on est 400 et quelques enseignants contractuels » précise le porte-parole des manifestants
Le Directeur préfectoral de l’éducation de Labé qui les manifestants, promet de transmettre leur revendication à qui de droit.
Thierno Oumar Tounkara
Pour Africaguinee.com
Créé le 2 mars 2022 15:24Nous vous proposons aussi
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