Kankan, des citoyens de Makono s’insurgent : « Ce qu’on a vécu ici au temps d’Alpha Condé est lamentable… »
KANKAN-Situé à une quinzaine de kilomètres de la commune urbaine de Kankan, le district de Makono relevant de la sous-préfecture de Koumban, reste confronté de nos jours à d’énormes difficultés. Les citoyens de cette localité disent avoir a été victime de déguerpissement forcé lors du lancement des travaux de reprofilage et de bitumage de la route nationale Kankan-Kissidougou, par l'entreprise Burkinabé Ebomaf, en 2013 sous l’égide de l'ex président Alpha Condé.
Près de dix ans après, cette route n’a pas connu un seul mètre de goudron. Or, des maisons, des cases et arbres fruitiers avaient été complètement démolies sans que leurs propriétaires ne soient indemnités. Rencontré, ce lundi par notre correspondant régional, le porte-parole des déguerpis décrit le calvaire auquel ils font face. Il demandent au gouvernement à ce qu’ils soient dédommagés. Aujourd’hui, les riverains de la route tombent malades à cause de la poussière qui se dégage de la piste qui n'est jamais arrosée.
« Lors la construction de la route Kankan-Kissidougou, toutes nos maisons et cases avaient été détruites sans qu’on ne soit indemnisé. Moi à l'époque j'avais une maison auprès de la route, mais ça été complètement démoli. Une équipe était venue de Kankan pour le recensement mais depuis lors, on n’a rien reçu comme information. Certains parmi nous ont été obligés de laisser le village faute d’habitation, c’est une vingtaine de maisons qui avaient été détruites à l’époque. C’est très lamentable ce qui s’est passé ici au temps d’Alpha condé, et jusqu’à présent on n’arrive pas avoir une maison digne de nom. Et cela fait plus 8 ans qu’on a perdu nos maisons », dénonce Sory Condé.
C’est n’est pas tout, les femmes du district de Makono restent aussi impactées. Depuis ce déguerpissement, l’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité.
« Nous avons de sérieux problèmes ici. D’abord, il y a un manque criard d’eau potable dans notre village. Nous n’avons que deux forages pour toute la communauté ce qui fatigue les femmes. Le poste de santé qui se trouve là, est dans un état piteux et ce qui fait parfois les femmes enceintes sont toujours transportées à Kankan pour les soins », confie Fanta Condé.
Le président du district de Makono et vice maire de la commune rurale de Koumban, évoque à son tour les problèmes de santé auxquels ses citoyens sont confrontés.
"Nous souffrons énormément ici, il y a la poussière qui rend tout le monde malade ici à Makono, en plus de la démolition des maisons et cases. On n’a eu aucune indemnité. Et pourtant ce district a été un fief du RPG. C'est le bon moment pour les autorités actuelles de nous regarder pour nous aider à mettre fin à ce calvaire. Je suis très déçu de ce qui s'est passé ici. Regardez comment les citoyens ont perdu leurs maisons…", déplore le responsable local.
Mohamed Diawara, le président de la jeunesse de Makono laisse entendre que la jeunesse aussi ne dispose pas d'un lieu de loisirs. « La jeunesse de Makono n'a pas de lieux de loisirs, ni de terrain de football…On n’a rien ici qui peut réjouir la couche juvénile alors que nous sommes à 15 kilomètres de la ville de Kankan », se plaint ce jeune du district de Makona.
Le seul poste de santé qui se trouve dans ce village, présente une image peu reluisante. Abdoulaye Camara, en le chef de poste de santé Makono, explique. "Je peux dire que nous n'avons pas de poste de santé à Makono ici. Parce qu’on ne peut pas recevoir un malade à l’intérieur actuellement. En plus, moi qui suis le chef de poste, je suis contractuel, les autres sont stagiaires. Si j'ai les patients la nuit, c'est avec des torches qu’on travaille. Même un panneau solaire, on n’en a pas. Ce qui est très compliqué déplorable ", explique Abdoulaye Camara.
De retour de Makono, Facély Sanoh
Pour Africaguinee.com
Créé le 21 février 2022 19:55Nous vous proposons aussi
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