Guinée : vers une baisse de salaire pour certains travailleurs ?

CONAKRY-Certains salariés guinéens risquent de voir leurs revenus mensuels baisser à cause des nouvelles dispositions de la RTS « Retenue d'impôts sur les Traitements et Salaires » dont l’entrée en vigueur est prévue ce mois de janvier 2022.
Si la RTS est appliquée, le travailleur dont le salaire est compris entre 3 000 0001Gnf à 5 000 000 Gnf, se ferait taxer à 8%, tandis que celui dont le salaire se situe dans l’assiette 5 000 001Gnf à 10 000 000 Gnf se ferait taxer 10%, de 10 000 001 Gnf à 20 000 000 gnf 15%, supérieur à 20 000 000 Gnf 20%.
Décidée à faire barrage à l’application de ces nouvelles mesures inclues dans le nouveau code général des impôts voté par la défunte Assemblée Nationale et promulgué par Alpha Condé à la veille de sa chute dans le sillage des contrats de performance, la Fesabag est montée au créneau.
Cette structure syndicale avertit qu’il est inacceptable que les acquis de 2021 sous l’ancien régime soient aussitôt foulés au sol alors que le monde fait face à une situation de crise. La fédération syndicale autonome des banques, assurances et microfinances (Fesabag) a exprimé son inquiétude dans une requête qu’elle a déjà adressée au ministre du Budget Moussa Cissé le 13 janvier dernier.
« C'est avec une très grande préoccupation que la Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et microfinances (FESABAG) a pris connaissance de la promulgation du Code général des impôts. Nous avons constaté avec regret réinsertion d'une nouvelle tranche pour le calcul de la Retenue d'impôts sur les Traitements et Salaires (RTS) et le plafonnement à 25% du salaire brut pour le remboursement des frais réel professionnels utilisés conformément à leur objet et sous réserve de justification (art 55) », précise la note consultée par Africaguinee.com.
Ce mardi 18 janvier 2022, les dirigeants de la Fesabag ont sonné l’alerte soulignant que cette modification telle que prévue, sans consultation préalable des partenaires sociaux, aura un impact direct et négatif sur la vie de l'ensemble des salariés du pays.
« Nous estimons à date, compte tenu de la situation, avec les crises économiques, ce n’est pas nécessaire, ni opportun de l’appliquer. Ce n’est pour dire que l’Etat ne doit pas chercher de niches de recettes pour le progrès national », précise le secrétaire général de la FESABAG, qui trouve « inacceptable » que les acquis de 2021 sous l’ancien régime soient aussitôt foulés au sol alors que le monde fait face à une crise.
« Nous avons fait des négociations au niveau du système financier dernièrement, nous avons eu des acquis, mais avec l’application de cette nouvelle RTS, nos acquis s’en vont. Nous pouvons pas nous assoir et ne pas faire quelque chose pour maintenir notre pouvoir d’achat. Nous lançons d’abord un appel aux travailleurs de rester mobilisés pour dire qu’il n’est pas normal que le gouvernement puisse prendre une décision de façon unilatérale qui impacte négativement la vie des travailleurs sans pour autant les associer.
Nous demandons aux travailleurs de rester mobilisés pour qu’ensemble on puisse voir comment faire barrage à cette décision. Nous lançons également un appel à l’endroit des autorités pour leur dire qu’actuellement on tire le diable par la queue. Le pouvoir d’achat, partout dans le monde on essaie de le soutenir pour que les gens puissent s’en sortir. Nous pensons que ce n’est pas normal d’appliquer cette taxe », prévient Gadiri Diallo.
C’est inacceptable de laisser tomber les acquis obtenus en 2021, renchérit un autre dirigeant de la Fésabag. « Nous estimons que c’est un mauvais travail. On peut sursoir à son application. Ce code n’a pas été fait par les nouvelles autorités, ils ne doivent pas encore l’appliquer », renchérit Issiagha Bah.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 114
Créé le 19 janvier 2022 09:29Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Fonction publique, Fonctionnaires, Politique