Agression rebelle : La sévère contre-attaque de Mamadou Sylla contre « Super Bobo »…
CONAKRY-Elhadj Mamadou Sylla est très irrité contre Elhadj Mamadou Aliou Bah connu sous le nom de « Super Bobo ». Cet opérateur économique dans une sortie médiatique sur Espace Fm, a accablé l’ancien président du patronat, insinuant que ce dernier aurait joué un rôle « second » lorsque la Guinée a été attaquée par les rebelles début des années « 2000 ». Mamadou Sylla bat en brèche les propos de Super Bobo sur fond de révélations croustillantes. Il s’est confié ce vendredi 24 décembre 2021 à Africaguinee.com. Extraits.
« Super Bobo raconte sa vie. Tout le monde sait que c’est quelqu’un qui dit des contrevérités. J’ai des témoins comme Elhadj Alsény Barry. A l’époque, j’étais président du secteur privé, Alpha Amadou Diallo était mon adjoint. Mais quand Bobo dit que les opérateurs économiques avaient donné 10.000 tonnes de riz au Général Conté pour bouter les rebelles hors du pays, c’est des histoires. Personne n’a donné de riz au président Condé pour faire face à cette rébellion. C’est faux. Même moi, je ne l’ai pas fait. J’ai été appelé pour vendre du matériel à l’Etat pour doter l’armée. Jusqu’à présent, je réclame en vain le paiement des factures de cette créance. Quand le président Conté a fait appel aux opérateurs économiques, c’était les vendeurs de véhicules tout terrain, Nissan, Toyota, qui étaient concernés. C’est Alpha Amadou Diallo qui était l’un des fournisseurs de l’Etat.
Mais quand le président Conté a fait appel aux opérateurs économiques pour l’aider à avoir des véhicules pour l’armée, tout le monde avait refusé sous prétexte que les banques n’acceptaient pas de les financer pour de tels projets. Parce qu’ils se disaient qu’avec la rébellion, ils risquaient de perdre leur argent. La plupart des opérateurs économiques avaient quitté le pays à l’époque. Le ministre des finances d’alors qui vit encore est mon premier témoin. Il s’agit d’Ahmed Cheick Camara qui est là.
En 2000, l’Etat n’avait pas d’argent. Le premier ministre qui vient de quitter, Kassory Fofana avait passé la main à Ahmed Cheick Camara. Ce dernier est venu alors qu’il n’y avait rien. Les bailleurs de fonds avaient refusé de financer. C’est en ce temps que j’ai été appelé par le président pour me demander de travailler avec le ministre des finances Cheick Camara qui m’a exposé les besoins de l’Etat. Quand j’ai exigé des contrats, ils m’ont dit non. L’urgence était là parce que les rebelles étaient aux portes de Pamélap. En ce temps, je crois que Bobo était à Dakar ou Paris, il avait quitté la Guinée. Il n’était même pas là.
C’est dans ce contexte que j’ai pris mon avion pour aller à Dubaï pour le matériel. A l’époque étant le président du secteur privé, tout ce qui émanait du privé passait dans ma main avant d’arriver chez le président. Elhadj Alsény Barry, Elhadj Guerguédji, Elhadj Ousmane Fatako « sans loi », Alpha Amadou Diallo, eux tous le savent. Super Bobo se vante alors qu’il n’avait pas d’argent. Je sais. Parce que je lui passais de l’argent des fois. J’ai toutes les preuves chez moi ici. Il sait, je sais. A l’époque, il n’était même pas dans le riz. Il était dans la cigarette avec son affaire super marché. Il ne vendait pas le riz ni la farine, il était dans la cigarette.
Les vendeurs de riz à l’époque, c’était Elhadj Alsény Barry, Guerguédji, Elhadj Alpha Amadou Diallo, même moi, je n’étais pas dans le riz proprement dit. C’est quand le riz se faisait rare que le président Conté m’a expressément demandé de me lancer dans ça pour que les populations puissent accéder à cette denrée à moindre coût. Donc, Bobo ne sait rien du tout. C’est Moussa Solano qui était président du comité de défense à l’époque en tant que ministre de l’intérieur. Si Bobo dit qu’ils ont envoyé 10.000 tonnes de riz avant que je ne vienne, c’est loin d’être la réalité.
D’abord, j’étais leur président. J’avais plus d’argent que lui. Comment peut-il dire qu’il a envoyé 10.000 tonnes de riz à Guéckedou ? Il a donné à qui ? C’est 200.000 sacs qui fait 10.000 tonnes de riz. Il raconte des mensonges. Mieux, à chaque fois que le Gouvernement demandait au secteur privé de l’aider pour faire face à certaines urgences, Super Bobo ne cotisait pas. Elhadj Alsény Barry est là pour témoigner. Il n’avait pas d’argents.
Je vais vous dire le jour où tout le monde a su qu’il n’avait pas d’argent. On s’est organisé pour mettre en place une société (SOGEPAM) qui achetait le café et le cacao produits en Guinée pour le revendre à l’extérieur en vue d’aider l’Etat d’avoir de la devise à la Banque centrale. Le Gouvernement avait dit que la devise était trop chère. Pour démarrer, il fallait mettre les fonds. Elhadj Alsény Barry avait payé 600 millions, Elhadj Amadou avait payé 100 millions, Guerguédji 300 millions etc. Le capital de la société était plafonné à 5 milliards Gnf. Or, il fallait tout de suite trouver les fonds. Qui était notre notaire à l’époque ? C’est l’actuelle ministre de la Justice, madame Yarie Soumah dont le père a travaillé chez moi, dans ma holding. C’est l’un des premiers gros dossiers qu’elle a eus parce qu’elle venait d’ouvrir son cabinet.
Quand tout le monde a fini de cotiser, la somme faisait deux milliards cinq cent. C’est-à-dire la moitié. On était loin du compte. C’est là j’ai décidé de compléter le reste. J’ai sorti mon chéquier sur le champ, j’ai payé le reste. Ce que Bobo a payé dans ça, c’est moi qui l’avais avancé. C’était 175 millions Gnf si j’ai bonne mémoire. J’ai les documents avec moi ici.
Le problème de super Bobo c’est quoi ? Il a la haine de sa déconvenue au patronat. Moi je n’y étais pas au début. C’est Elhadj Ann qui a été le premier président du patronat. Bobo avait voulu être président, il n’avait pas réussi. Elhadj Ann l’avait battu aux élections au palais du peuple. Bobo avait menacé de bloquer l’Etat. C’est ainsi qu’on a prié Elhadj Ann pour qu’il soit son vice-président. Je dois avouer qu’il avait empêché Elhadj Ann de travailler, il l’a embêté. Après ce mandat, il pensait que la succession lui revenait de droit. Or ce n’était pas comme ça. Je me suis lancé dans la course. Voyant sa défaite arriver, il a fui. Le jour du congrès j’avais gagné haut la main parce qu’il n’y avait pratiquement personne contre moi. Thiagui s’était rallié à moi.
Mais après le congrès, le ministre de la fonction publique Lamine Camara Kapi m’avait prié pour accepter Bobo afin qu’il ne soit pas honni. On l’a approché. Mais durant mon mandat, il avait tout fait pour me bloquer, il n’avait pas pu. Je suis resté 18 ans à la tête du patronat. Si Dieu n’a pas voulu que tu sois quelque chose, ne force pas. Pourquoi c’est maintenant qu’il raconte sa vie ? Qu’il arrête un peu. A son âge, il doit faire attention, qu’il me laisse tranquille. Hier je l’ai appelé au téléphone pour lui faire la remarque. Je l’ai averti, s’il recommence, je suis plus prêt qu’avant. Je lui ai dit que s’il continue je le mettrai devant la scène. En ce moment, il saura que je suis plus propre que lui. Je lui ai dit ça au téléphone hier ».
Joint par Africaguinee.com, par rapport à ces accusations, Elhadj « Super Bobo », n’a pas souhaité faire de commentaires. L’opérateur économique a indiqué qu’il ne rentrera pas dans des polémiques stériles avec Mamadou Sylla. Il assure qu’il est un homme de parole, qui n’entend pas rompre l’engagement qu’il avait pris vis-à-vis des parents du leader de l’UDG.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguine.com
Créé le 24 décembre 2021 16:28Nous vous proposons aussi
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