Revendication de la classe politique : Dr Ousmane Doré précise…
CONAKRY- Facilitateur dans le projet de rassemblement de la classe politique, Ousmane Doré déplore le retard dans la mise en place du Cnt, l’organe législatif de la transition. L’ancien candidat à la présidentielle de 2020, interpelle le CNRD (comité national du rassemblement pour le développement) sur la nécessité d’ouvrir un dialogue avec la classe politique pour la conduite de la transition.
AFRICAGUINEE.COM : La classe politique a réclamé lundi un dialogue au CNRD. Quelle est l’urgence ?
OUSMANE DORE : C’était dans une suite logique, ça n’a pas été dicté par une urgence. Dès notre première rencontre au mois de novembre, nous nous sommes fixés pour objectif de rassembler la classe politique pour avoir à jouer un rôle dans le processus de la transition. C’était ça l’objectif initial. Après il y a eu la question de désignation des membres de la classe politique au Cnt. Une fois que cet exercice a été clos, nous avons continué les efforts de rassemblement qui ont abouti à ce qu’on a fait lundi à savoir demander qu’il y ait une passerelle de dialogue avec le Cnrd pour pouvoir faire des recommandations et apporter nos avis sur les différentes questions de cette transition.
Quelles sont les coalitions signataires de cette déclaration ?
Il y avait une dizaine de coalitions et de partis qui ne sont pas dans des coalitions que nous avons invitées. C’est une participation globale à part deux coalitions qui, jusqu’à présent, sont dans une suite logique de contestation depuis la répartition des postes. Nous pensons que ce mémorandum dûment signé par toutes ces coalitions peut nous amener à avoir une réponse au niveau du Cnrd.
En parlant des coalitions absentes faites vous allusion à qui ?
C’est la Cored et le Adc-Boc qui ne sont pas venues depuis les deux premières rencontres. Il y aussi la Cpr de Faya Milimouno qui, au départ, avait boudé, mais finalement est rentrée dans l’ordre. Je crois que les gens comprennent qu’il n’y a vraiment aucun autre agenda que celui de pouvoir s’affirmer et faire bouger la transition dans les meilleures conditions ce qui veut dire conduire à des élections libres auxquelles la classe politique est carrément intéressée. Je pense que les gens ont compris que ce n’était pas une question de gâteau à répartir, mais un forum de discussion et de concertation afin de prendre de positions plus ou moins communes et harmonisées que nous pouvons véhiculer au Cnrd à travers ce cadre formel que nous avons sollicité.
Est-ce que vous avez adressé un courrier au Cnrd ou bien vous vous êtes limités à la déclaration ?
Le mémo est quasiment prêt. Une fois que tout le monde est d’accord sur le contenu, il sera signé par toutes les parties prenantes. Il y a beaucoup d’autres questions, on s’est dit qu’il faut tendre la main à la société civile pour avoir une marge coalition des forces vives. Comme ce n’est pas le cas pour le moment, certains estiment qu’il faut revoir le texte. Nous sommes là-dessus et ça va aller d’un moment à l’autre.
Quelles sont les informations que vous avez sur le retard de la mise en place du Cnt ?
Je n’étais pas là pendant 2 semaines. Je suis arrivé il y a 3 jours. (…) A mon avis, la procédure devait être mieux fixée en amont. La classe politique s’est réunie et a défini ses propres critères sur la base desquels la répartition des 15 places a été faite et on a déposé notre liste. Malheureusement, du fait qu’il n’y a pas eu d’orientation claire ça s’est éclaboussé à tous les niveaux et on voit ce que ça donne. Notre espoir est que le Cnrd comprenne l’enjeu puisque sans le Cnt, les organes de la transition ne sont pas au complet. Nous estimons qu’ils ont suffisamment des dossiers là-bas, nos candidats sont de bonne probité morale et répondaient à tous les profils voulus par le Cnrd. Nous pensons qu’au moins du côté de la classe politique, ils ont une liste. Nous estimons que ce processus ne devait pas traîner pour longtemps.
Quelle va être la prochaine étape ?
S’agissant du rassemblement de la classe politique c’est un processus qui se déroulera tout le long de la transition. Actuellement, nous sommes au tout début. Quand on réussira ce rassemblement, la deuxième chose c’est d’établir le pont avec le Cnrd. Une fois qu’il est acquis dans un cadre formel, il va y avoir de réunions entre la classe politique avec les présidences tournantes entre les états-majors des partis politiques et s’il y a ce pont avec le Cnrd, on va savoir la fréquence de rencontre. Notre objectif c’est la bonne marche de la transition, qu’elle soit inclusive et apaisée. Et si la classe politique est regroupée avec la société civile, ça donne un poids dans le contexte actuel de la Guinée.
La société civile est elle aussi profondément divisée. Il y a la branche du Fndc d’un côté et de l’autre, la faction de Dansa Kourouma qui a lancé la plateforme de défense de la transition. Comment comptez-vous les réunir ?
La Guinée était un pays profondément divisé. Au sein de la société civile, il y a des organisations faîtières. Ici, il y a la création à tout bout de champs des organismes pour des intérêts parfois privés. (…) Nous avons été approchés par certains, nous pensons gérer ça lorsqu’on va valider notre plateforme avec une dénomination acceptée par tous. Après, on va établir le pont avec les organismes de la société civile qui comptent. Si de leur côté, il y a un engagement de s’unir ça facilite la tâche parce qu’on n’a pas besoin de groupuscules qui naissent de gauche à droite et qui compliquent la chose.
Un pays comme le nôtre c’est plus de 180 partis politiques. Nous espérons qu’au bout du compte, il y aura une sorte de vision commune et que nous restons de partenaires, pas d’adversaires et que nous allons rester dans ce cadre jusqu’au moment où on arrivera à la phase électorale où chacun pourra décliner sa stratégie.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 23 décembre 2021 13:32Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: CNT, Interviews