Exploitation bauxitique en Guinée : la SBG et son allié Monaco Ressources Group entre « mensonges » et « duplicités »
Pendant des décennies, un Etat défaillant a malmené l’économie guinéenne. Notre Guinée abonde de ressources naturelles : bauxite, fer, or, agriculture, et surtout d’une population qui a envie de travailler. Tout ceci aurait dû permettre à la Nation Guinéenne de se hisser au rang de grandes économies mondiales, à l’instar du Nigeria première économie africaine, qui a un PIB supérieur que celui de l’Irlande et talonne celui de l’Autriche.
L’exploitation minière devrait dominer l’économie guinéenne, mais ne contribue qu’à 11,3% du produit intérieur brut (PIB) 2020 avec des retombées insuffisamment perceptibles pour les Guinéens. Il a fallu attendre l’avènement du CNRD que dirige le Colonel Mamadi DOUMBOUYA pour que les Guinéens renouent avec l’espoir.
L’abondance de ressources naturelles est avérée et la misère des populations, notamment dans les zones rurales est criante, l’équilibre entre l’espoir et la fébrilité est suspendu aux décisions et actions engagées.
Quoiqu’il en soit, un ingrédient absolument nécessaire à la relance économique de la Guinée est la Confiance des investisseurs institutionnels et des entreprises de classe internationale capables de développer dans un temps court des projets qui s’inscriront dans un temps long.
Un cas illustratif : le projet SBG pour l’exploitation de la bauxite et la transformation en alumine.
Dans la convention de base SBG, l’État Guinéen affirme vouloir faire valoriser les ressources bauxitiques des préfectures de Kindia, Pita et Dalaba par leur exploitation, leur transformation et leur commercialisation sur la base d’une politique visant à encourager l’exploitation des ressources minérales tout en permettant le développement des infrastructures, d’industries extractives et par la création d’une industrie de transformation en Guinée afin de capter les valeurs ajoutées.
C’est dans ce cadre que la SBG a comme investisseur, la société monégasque Monaco Ressources Group (MRG) initialement au travers sa filiale hollandaise à SBG Bauxite and Alumina N.V. (société aujourd’hui dissoute) toutes deux, représentées par Madame Pascale YOUNES, épouse de Monsieur Axel Valentin FICHER.
La SBG et SBG Bauxite and Alumina N.V. (société aujourd’hui dissoute) s’engageaient à réaliser le Projet globalement : c’est-à-dire dans ses phases d’extraction de la bauxite, la transformation en alumine et la commercialisation de la bauxite et l’alumine. Cela impliquait un engagement quant à la réalisation de l’intégralité des investissements nécessaires à l’exécution du Projet dont le coût est estimé à 1,4 milliard de dollars avant le 31 décembre 2020 avec une raffinerie d’alumine fonctionnelle.
Mais, dans un rapport de notation de Metalcorp Group S.A., une autre filiale luxembourgeoise de Monaco Ressources Group, également représentée par Madame Pascale YOUNES, la structure levant les capitaux sur les marchés internationaux sur la base des actifs guinéens, il est indiqué que:
« Pour la construction des installations de production d'aluminium entre la mine et le port de chargement, qui est considérée comme extrêmement rentable dans la planification, des investissements considérables totalisant environ 1 000 millions de dollars US dans les années 2023 et 2024 sont encore attendus. ».
Une telle réalisation de la part du projet SBG aurait dû booster l’économie de la Guinée par le biais de l’industrialisation, la création de métiers secondaires de sous-traitants, le développement d’infrastructures mutualisées et la création de bassin d’emplois.
Hélas, bien qu’ayant le plus grand stock de bauxite au monde, la Guinée n’a toujours pas de raffinerie d’alumine. Si nous analysons la situation du projet SBG, nous notons que :
– des fonds ont été levés sur les marchés financiers internationaux et les comptes de SBG sont structurellement vides ;
– l’activité de la mine est à l’arrêt sans exportation de bauxite;
– il n’y a pas de raffinerie d’alumine, et rien n’indique qu’elle verra le jour dans un avenir proche ;
– les populations locales n’ont pas été indemnisées par SBG à un niveau permettant la réalisation du projet ;
– le contractant MCI ayant construit des infrastructures routières et portuaires pour l’évacuation de la production minières et ayant investi dans le projet SBG a déposé plainte au pénal avec constitution de partie civile contre SBG, sociétés affiliées et leurs dirigeants pour « faux, escroquerie, abus de confiance, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs » ;
– le groupe MRG/SBG est poursuivi par son actionnaire minoritaire, SOGICO, pour tentative d’augmentation illégale sur la base d’une gestion occulte au mépris des règles de fonctionnement d’une société;
– l’ancienne directrice de la société SBG S.A, Marlyatou Baldet, a été limogée suite à son refus d’exécuter des ordres de l’actionnaire majoritaire qui auraient conduits à des actions illégales.
Les gros mensonges de Monaco Ressources Group (MRG)
La société monégasque, Monaco Ressources Group, déclare avoir 7 sociétés opérationnelles en Guinée bien que leurs activités et leurs finances semblent au plus bas.
Métaux et minéraux
Société des Bauxites de Guinée S.A.R.L. – 73,76%
GM Mining Sarlu – 100%
Taressa Mining Logistic S.A.R.L. – 80%
Infrastructure et logistique
KP Gestion Portuaire SA – 100%
R-Logistic Guinée SA – 100%
Société de Gestion Fluviale SA – 100%
Agriculture
Société Agricole de Guinée S.A.R.L – 75%
La société GKI est également une des filiales de MRG en Guinée.
Une demande de radiation de Cycorp First Investment, la société chypriote détenant 100% de Monaco Ressources Group (MRG) a été enregistrée. Une objection à cette radiation a aussi été enregistrée : les circonvolutions et les mouvements récents de cette holding permettront-ils de commencer à percevoir ce que les fonds levés sur les marchés internationaux sur la base des actifs guinéens sont devenus ?
Une des structures du groupe MRG non titulaire des actions dans SBG et non garant des obligations de SBG vis-à-vis de l’Etat Guinéen, qui est une société luxembourgeoise appelé Metalcorp Group S.A. lève des capitaux sur les marchés internationaux sur la base des actifs guinéens. Voir le Prospectus de 2021 pour l'émission d'un maximum de 250 000 000.00 € d'obligations garanties à taux fixe de 6,25 % à 6,75 % avec une échéance en 2026.
De plus, en mars 2021 dans le rapport de notation de Créditreform liée à la levée de fonds sur les marchés financiers, Metalcorp Group S.A. a déclaré vouloir réduire ses engagements dans SBG à 30%, volonté que le groupe avait affiché depuis plusieurs années, du 24/03/2021.
De plus, Metalcorp Group S.A. a déclaré vouloir réduire ses engagements dans SBG d’environ 78,5% à 30% en Guinée, une déclaration dans le rapport de notation liée à la levée de fonds sur les marchés financiers (Rapport de Créditreform du 24/03/2021) : Cette démarche démontre clairement un désengagement de MRG juste après la levée de fonds.
Des montants minimes et très loin des 1,4 milliards de dollars ont été investis dans le projet SBG.
En plus d’avoir détourné les fonds dédiés à la Guinée avant même que ceux-ci n’atteignent les comptes en banque des sociétés guinéennes, MRG s’est appliqué à déstabiliser le marché local.
Une entreprise de déstabilisation et de désorganisation du marché local
Avec la complicité de sociétés locales, accompagnées d’avocats dont une partie de l’activité a été l’organisation du système MRG en Guinée, des sociétés écrans, filiales de MRG en Guinée, ont désorganisé et désorganisent encore le marché Guinéen : Ils ont siphonné les ressources et actifs de leurs sous-contractants.
MRG ne laisse aucune liquidité en Guinée qui permettrait de payer les centaines de personnel impliqués dans les activités de SBG.
Aujourd’hui comme hier et comme demain, les comptes guinéens des sociétés de MRG en Guinée sont désespérément vides. Aucun engagement de MRG pris hier comme aujourd’hui ne sera tenu. MRG a cru qu’il pourrait payer les guinéens avec des billets de loterie sachant que Monsieur Axel Valentin FISCHER détient dans sa poche l’unique billet gagnant…
Comment bâtir l’avenir ? L’espoir raisonnable est permis
Il convient de reprendre une activité dont les fruits arrachés à nos sols seront reversés sur le territoire guinéen pour les Guinéens en s’assurant que les entreprises soient dirigées par des capitaines d’industrie compétents et honnêtes.
Les actions de l’Etat Guinéen commencent à démontrer la capacité du nouveau régime à reprendre le contrôle de la situation afin d’assainir le climat des affaires, de lutter contre un système de corruption qui a gangrené la Guinée.
Le triangle vertueux du développement implique que l’Etat Guinéen, les opérateurs économiques et les investisseurs institutionnels internationaux travaillent de concert. L’attitude ferme des Autorités Guinéennes démontrent que l’Etat Guinéen commence déjà à jouer son rôle dans la mise en place d’un vaste plan de relance économique adapté aux spécificités guinéennes. Les opérateurs économiques accompagnés des investisseurs institutionnels doivent emboiter le pas de l’Etat Guinéen car l’Etat Guinéen, comme tout Etat ne peut rien seul.
Vu les actes posés dans le cadre de l’assainissement de l’environnement économique, il est à saluer que le nouveau Pouvoir, affiche cette volonté claire de lancer un vrai programme de développement pour la Guinée, et cela en communion avec les opérateurs économiques respectant la nouvelle donne en Guinée, démontrant ainsi une vision positive de création de richesse justement partagée.
Un élan de fraternité sera l’ingrédient ultime d’une relance économique paisible, où les générations futures sauront reconnaitre le courage de leurs ainés.
N’diaye N
Ce contenu publié dans la rubrique libre opinion n'émane pas de rédaction
Créé le 15 décembre 2021 10:16Nous vous proposons aussi
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