Crimes économiques: La garde des sceaux s’engage à « sévir » contre les prédateurs

CONAKRY-Alors que la Cour de Répression des Infractions Économiques et financières (CRIEF), vient d’être créée, madame Fatoumata Yarie Soumah, la garde des sceaux siffle la fin de l’impunité dans la gestion de la chose publique. Elle a pris l’engagement de « sévir » contre les malversations et tous les prédateurs économiques.
La ministre de la justice indique la mise en place de cette juridiction répond au souci des nouvelles autorités d’apporter la transparence dans la gestion des biens publics. Assurant que cette nouvelle juridiction n’est pas instrument de chasse aux sorcières ou de règlement de compte, la garde des sceaux précise que la création de la CRIEF est la résultante de l’engagement que le président de la transition a pris de faire de la justice la boussole.
La CRIEF est une justice pénale au premier et au deuxième degré avec pour vocation de juger les infractions économiques et financières. « Les détournements de deniers publics dont les montants sont égaux ou supérieurs à 1 milliard Gnf sont de la compétence de la CRIEF. Les infractions qui sont en deçà de ce montant seront commis par les juridictions des droits communs, les tribunaux de premières instances, les cours d’Appel ordinaires », précise la garde des sceaux.
40 dossiers classés dans les tiroirs…
Cette nouvelle juridiction s’intéressera aussi aux questions de corruption, de blanchiment des capitaux, des infractions des droits des affaires, définies dans les actes uniformes de l’OHADA.
« Avant la création de cette juridiction, ces infractions économiques et financières étaient traitées par les tribunaux de première instance et les cours d’Appels ordinaires. Mais nous sommes partis du constat que ces juridictions avaient de la peine à se prononcer sur des questions sensibles de corruption, sur des questions sensibles de détournement de deniers publics. Je vais même vous dire qu’à date il y a 40 dossiers qui sont classés dans des tiroirs et qui n’ont pas connus de traitement. Donc, c’est pour remédier à cela. Nous sommes engagés à traiter ces dossiers jusqu’à l’aboutissement de décision de justice. Donc, c’est un des motifs qui nous a poussé à créer la CRIEF pour s’occuper de toutes ces questions-là », explique la garde des sceaux.
La Cour de répression des infractions économiques et financières, sera exclusivement et spécialement réservée aux questions économiques et financières, précise dame Yarie Soumah qui ajoute que les magistrats qui vont la composer sont des professionnels de la question.
« Ce qui va nous permettre de créer une expertise nationale dans ce domaine. Ensuite il y a la mutualisation des moyens matériels et financiers parce qu’il faut savoir que tous les acteurs de cette chaine spéciale sont concentrés en seul endroit. Donc ce qui représente une économie. Le dernier, c’est la spécialisation, qui est un gage d’efficacité, de célérité et surtout de gain du temps dans le traitement des dossiers », soutient la ministre de la justice qui garantit la tenue de procès équitables.
Au besoin, un avocat sera commis d’office si les parties incriminées n’en ont pas. Ce qui est un gage du respect des droits des justiciables, selon la garde des sceaux qui assure cette Cour n’a rien de politique.
« Le président de la transition et ses collaborateurs que nous sommes, cherchons juste à normaliser la Guinée. La création de cette CRIEF est un message, un signal fort à l’endroit de tout le peuple de Guinée pour leur dire qu’il n’y aura plus d’impunité dans la gestion de la chose publique. Quelques personnes ne peuvent pas s’accaparer de la chose publique et penser ne pas pouvoir être jugées et punies éventuellement si elles sont reconnues comme coupables. C’est aussi un message de bonne foi vers nos partenaires pour leur signifier que la Guinée est en pleine mutation et que nous prenons l’engagement de sévir contre les malversations qui auront lieu dans notre administration. La CRIEF n’est pas un instrument de règlement de compte encore moins de chasse aux sorcières. C’est un instrument de normalisation », a martelé madame Fatoumata Yarie Soumah.
Bah Boubacar Loudah
Pour Africaguinee.com
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Créé le 4 décembre 2021 10:50Nous vous proposons aussi
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