Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du Gouvernement : « Comment je compte accomplir ma mission… »

Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de transition

CONAKRY- C’est sa toute première réaction ! Nommé ce jeudi 25 novembre 2021, porte-parole du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo parle. Dans cet entretien qu’il a accordé à votre quotidien en ligne Africaguinee.com, le ministre de l’Urbanisme, de l'Habitat et de l’Aménagement du Territoire évoque sa mission. Comment va-t-il concilier ses charges de porte-parole du Gouvernement et de ministre de l’Urbanisme ? A quel niveau se situe le processus de récupération du patrimoine bâti de l’Etat ? Comment « l’imbroglio » du CNT sera-t-il tranché ? Oumane Gaoual Diallo parle sans détours. Il revient aussi sur la question névralgique lié aux déguerpissements enregistrés çà et là pendant l’ancien régime. Entretien exclusif !


 

AFRICAGUINEE.COM : Vous avez été désigné porte-parole du gouvernement. Quels sont vos sentiments ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : Cela me donne un sentiment de joie mesuré dans la mesure où j’appartiens à un Gouvernement de transition qui vient après une période extrêmement difficile pour les populations et qui a pour principale vocation de restaurer la confiance, rétablir un certain nombre de paramètres et de recréer les bases d’une nation réconciliée pour pouvoir aller de l’avant. La mission est forte et les charges sont importantes. Le poids de la confiance du chef de l’État et du Premier ministre m’obligent à une certaine forme d’humilité et de compréhension ainsi que la confiance des autres collègues du gouvernement.  Tout ceci augmente la charge et la pression qu’on peut ressentir à pareil moment.

Vous dirigez également un département névralgique qu’est le Ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Aménagement du Territoire. Comment pouvoir concilier les deux ?

Disons que les missions sont différentes. Il faut une très bonne et rigoureuse organisation de la gestion du temps. Il faut avoir le temps de traiter les dossiers sectoriels qui sont liés à un domaine qui sera la vitrine de cette gouvernance et par lequel on pourra apporter les preuves d’une meilleure gestion de la chose publique. J’ai conscience de cela. Maintenant, le travail de communication du gouvernement est une tâche collégiale, les responsabilités sont partagées entre les membres du gouvernement, le Premier ministre. Cela fait que nous ne sommes pas seuls, je ne peux être que le porte-parole.  Parce que c’est exactement ça, le porte-parole du gouvernement. C’est-à-dire que je ne porte au public que la parole du gouvernement et c’est moins un travail personnel qu’un travail d’équipe.

La question du choix des représentants au CNT fait assez de bruit. Comment elle va être tranchée par le Gouvernement ?

Je pense que c’est le bon sens qui va amener les uns et les autres à trouver les équilibres. Le Cnrd, son président et le gouvernement auraient pu fixer des critères pour réduire le nombre de prétendants. Mais, il ne faut pas oublier le fait qu’il invite les Guinéens au dialogue, au consensus et à l’élévation pour privilégier l’intérêt national. C’est ce qui est important. Donc, si on transcende les contradictions, les émotions, que l’on mette au-devant l’intérêt du pays, les accords on peut les trouver facilement. Je peux vous donner un exemple : lorsqu’ils disent que les coordinations régionales ont deux (représentants), le plus simple aurait été de dire que chaque groupe ethnique ou régional n’a qu’à avoir son représentant ça n’aurait pas été quelque chose de fondamental.  Mais en disant que c’est deux, il invite les coordinations régionales à dialoguer et à considérer que l’intérêt du pays et Supérieur à leur propre considération individuelle.

Maintenant, comment ils peuvent s’en sortir ? Ils peuvent simplement élaborer des critères, dire pourquoi on va au CNT. On va au CNT pour élaborer des textes de lois. Donc si les critères pour y aller c’est sur la compétence de la rédaction et de la compréhension des textes, l’éventail des choix se réduit parce qu’à ce moment-là on s’adresse à des spécialistes juridiques qui ne courent pas toutes les rues. Et on s’accordera sur l’essentiel dans choix des gens qui vont porter la parole des coordinations. Donc, il faut un certain degré de compréhension de l’intérêt des missions que le Cnrd veut que les populations adoptent pour pouvoir transcender les contradictions. Pour cela, je pense que les partis politiques s’en sortent plutôt bien.

Comment comptez aborder le problème de déguerpissement enregistré çà et là ?

Il faut d’abord dire que nous ne faisons pas de mélange de nos responsabilités. Le ministère de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire est un ministère de la construction. Donc, nous distribuons du bonheur.  Lorsqu’il y a des conflits, soit avec l’État ou entre des particuliers, il y a d’autres ministères qui s’occupent de cela, il la Justice.  Cela ne relève pas de notre responsabilité. Il faut absolument que les choses soient claires, nous ne comptons pas aller sur des périmètres qui ne relèvent pas de nous. Lorsqu’il y a de problèmes de déguerpissement, d’occupation illégale de territoire ou de contentieux de quelque nature que ce soit, je pense que la justice est mieux outillée pour apporter des explications et des solutions à ces questions que le ministère que je dirige.

Il y a trois semaines le Premier ministre avait publié un communiqué, sommant certains hauts commis de l’Etat de libérer le patrimoine bâtis de l’Etat qu’ils occupent. Où en êtes dans ce processus ?

Disons qu’un certain nombre de ministres et présidents d’institutions occupent encore arbitrairement des lieux de résidence. Ce qui fait que les membres du gouvernement actuel ne sont même pas logés dans leur totalité. Ceci pose un problème important. Donc, il y a eu ce communiqué pour rappeler aux anciens membres du gouvernement et des présidents des institutions qu’il est de leur responsabilité de libérer aussi les domiciles qu’ils occupent pour permettre aux nouveaux membres du gouvernement et aux nouveaux présidents des institutions de prendre possession des lieux. Je n’imagine même pas un instant l’arrivée d’un Premier ministre à Matignon en France et qui trouverait dans les lieux les familles de l’ancien Premier ministre qu’il remplace. Ce n’est pas imaginable. Je pense que nous devons normaliser un certain nombre d’habitudes en Guinée et cela permettrait à chacun de retrouver sa dignité, de vivre tranquillement sans avoir à subir quelques récriminations que ce soit.

Est-ce qu’il y a des difficultés à ce niveau ?

Il n’y a pas de difficultés particulières. Les gens ont reçu des lettres leur demandant de débarrasser les lieux et il y a un certain nombre d’entre eux qui se sont acquittés et d’autres vont le faire dans les jours et semaines à venir. Pour le reste, les choses vont rentrer dans les normes sans problème.

A suivre…

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 26 novembre 2021 01:54

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