Nzérékoré : Vague d’arrestations de jeunes non identifiés…

N’ZEREKORE-Les forces de l’ordre ont arrêté plusieurs jeunes non identifiés ce vendredi 19 novembre 2021 à Nzérékoré, principale agglomération de la Guinée forestière. Ces jeunes interpelés logent dans des concessions de certains quartiers de la commune urbaine. Après une opération de ratissage, les services de sécurité ont mis aux arrêts plusieurs d’entre eux.
Ce qui crée la psychose dans la ville, c’est que la provenance de ces jeunes arrêtés n’est pas connue encore moins le motif de leur présence dans la cité Zaly. Ces jeunes non identifiés habitent de 8 à 10 par chambre dans certains foyers de la ville. L’affaire défraie la chronique dans la capitale de la région forestière.
Ce vendredi 19 novembre 2021, plusieurs d’entre eux ont été interpelés par les services de sécurité au quartier Gbahana, situé dans la banlieue de la commune urbaine de Nzérékoré. Interrogé, le chef de quartier les a qualifiés de brigands.
« Ces jeunes n’ont pas une identité claire. Et j’avais dit ça à la radio que dans 72h nous allons mener des patrouilles. Aujourd’hui on a appelé la police, nous sommes en train de les interpeler maison par maison. S’ils disent qu’ils ne sont pas des brigands, comment ils peuvent être là sans être identifiés ? Un citoyen non identifié est considéré comme un brigand », a confié Niankoye Lucien Kpohomou, vice-président du conseil de quartier de Gbahana.
Une citoyenne rencontrée dans le quartier explique ces jeunes logent au minimum 8 par chambre. « Quand ils rentrent dans leur chambre, ils peuvent faire plusieurs heures, enfermés dedans. En plus, ils ont des documents qu’ils lisent souvent. Quand tu t’approches d’eux, ils les referment aussitôt pour ne pas que quelqu’un s’imprègne du contenu. Lorsqu’on leur demande ce qu’ils font là, ils te disent qu’ils sont là pour un travail qui n’a pas débuté encore sans fournir de détails. Ce matin les agents sont venus ici, il y’avait deux qui étaient enfermés dans la chambre. Ils ont tapé à la porte avec insistance, mais ils n’ont pas accepté d’ouvrir. Il a fallu que les agents jettent du gaz lacrymogène dans la chambre. C’est après 15 min quand ils étaient étouffés qu’ils ont finalement ouvert la porte. Les deux ont été embarqués ici et il y a 6 autres qu’ils ont aussi embarqué dans l’autre foyer », témoigne-t-elle.
Dans la soirée du dimanche 14 novembre 2021, plusieurs autres jeunes avaient été arrêtés dans le même quartier. Selon nos informations la provenance des jeunes interpelés n’était pas connue. Certains d’entre eux disaient être des étudiants, alors que d’autre ont confié être des commerçants. Sauf qu’après vérification, rien de tout ça n’a été prouvé.
« Le dimanche passé dans les bandes de 19h j’ai reçu un groupe de jeunes qui avait interpelé 8 autres jeunes. Pendant leur interpellation, il y a une fille et deux hommes qui avaient pris la fuite. Ils logent à 8 dans une seule chambre. Vous voyez ce que ça fait ? Quand on leur a demandé les motifs de leur présence, certains ont dit qu’ils étaient des étudiants, d’autres des commerçants. Après vérification, on a vu qu’ils ne sont ni commerçants ni étudiants. Il y a beaucoup de bâtiments qui sont habités par ces jeunes.
Nous avons interpellé les propriétaires des bâtiments pour qu’ils viennent afin qu’on puisse identifier ces gens. Parce que tu ne peux pas loger quelqu’un que tu ne connais pas. S’ils ne viennent pas, d’autres dispositions seront prises contre eux-mêmes (les propriétaires). Je veux parler de ceux qui ont logé ces jeunes. Il y en a plein. Il y a beaucoup de bâtiments qui sont habités par ces gens. Mais des dispositions sont en train d’être prises », explique Niankoye Lucien Kpohomou, vice-président du conseil de quartier de Gbahana.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 19 novembre 2021 14:27