Gouvernement Beavogui: faut-il miser sur l’équité ou l’égalité ?

Le Gouvernement de la Transition dirigé par Mohamed Béavogui tenant son premier conseil interministériel ce mardi 02 novembre

La Guinée vit un tournant décisif dans sa tumultueuse évolution vers un État-Nation à travers cette 3e transition après celles de 1984 et de 2008.Tous les guinéens fondent l’espoir que celle du Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD) serait la dernière. Cet espoir repose notamment sur la vision du CNRD de refonder l’État par le biais d’une administration publique efficace, efficiente et performante dans l’objectif de créer enfin une nation réconciliée avec son passé et orientée vers un destin commun.


À cet effet, on observe une sorte de discrimination positive afin de « favoriser » l’équilibre dans la représentativité des régions au sein du gouvernement. Et tout porte à croire qu’il en sera ainsi pour l’ensemble de l’administration.

Cependant, l’on peut s’interroger sur la procédure et les critères qui ont prévalu notamment dans les nominations des ministres. Certes il y a quasiment une égalité dans chaque diffusion des décrets, à savoir quatre nommés représentant les quatre régions naturelles de la Guinée, toutefois il serait judicieux de prévaloir l’équité à l’égalité.

Équité Vs Égalité

À première vue, le risque serait que le CNRD institutionnalise cette procédure de sélection aux aspirants gouvernants en ne tenant pas compte du poids démographique et de la sociologie de la Guinée.

Certes, il est salutaire de faire la promotion des minorités visibles sachant qu’on entend par minorité non pas en termes de poids démographique mais par rapport à la représentativité d’une communauté dans les sphères de pouvoirs (politique, économique et culturel).

C’est pourquoi en France, les juifs ne sont pas considérés comme une minorité contrairement aux Noirs et aux Beurs (Arabes) pourtant plus nombreux du point de vue démographique.

Nous avons en Guinée quatre grands ensemble régionaux qui ne reflètent pas forcément une identité communautaire homogène. Il y existe par le fait des migrations récentes et lointaines, des échanges matrimoniaux et même au gré des mouvements de transhumance ou fait de l’histoire que certaines familles, clans ou tribus se sont retrouvés dans un espace géographique autre que celui de leurs aïeux. Ceci est d’autant plus marquant que la patronymie ne correspond pas/plus forcément à l’origine ethnique ou linguistique.

C’est ainsi que nous avons une mixité sociale en Basse-Guinée par excellence du fait de l’encrage de la Capitale Conakry et des activités économiques, il existe également des îlots de peuplade cosmopolite dans certaines préfectures comme Dinguiraye, Mali, Boké, Lola qui constituent à bien des égards de véritables laboratoires sociaux. 

Sans vouloir encourager le cocktail très délicat ethnicité et pouvoir mais il semble qu’un échantillonnage par grappe est plus inclusif que de faire des choix par nom/région.

De toute évidence la diversité culturelle des sociétés modernes est devenue un objet de débat public selon les pays qui, sous la pression des mouvements féministes, nationalistes et ethniques s’attèlent à prendre en compte cette dimension dans un monde de plus en plus globalisé. C’est ainsi un des gros défis des gouvernements de trouver cet équilibre sans pour autant fissurer les fondements d’une République car à force de vouloir lutter contre l’injustice et la fracture sociales on risquerait d’en créer d’autres…

Focus Africaguinee.com

Créé le 2 novembre 2021 18:47

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