Conakry : Quand EDG risque de « saper » les efforts du CNRD…

Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne entouré  de sa garde rapprochée

CONAKRY-Au lendemain de son arrivée au Pouvoir, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), avec à la tête le Colonel Mamadi Doumboua, a pris une série de mesures hautement saluée pour amoindrir le coût de vie aux populations. C’est dans ce cadre qu’on a assisté à la baisse du prix du carburant à la pompe, mais aussi à la relance du train Conakry express, pour ne citer que ceux-là.


Alors que les nouvelles autorités consentissent des efforts dans plusieurs secteurs pour soulager le citoyen lambda, d’autres entités étatiques font le contraire. Et si l’on n’y prend pas garde, les conséquences de ces actions risquent d’être fâcheuses. Puisqu’elles pourraient être à l’origine du déclenchement d’une crise majeure allant jusqu’à la révolte chez les populations.

Tandis que le Gouvernement s’active pour que le calme et la sérénité retrouvés soient pérenne dans le pays, dans certains quartiers de la capitale, certains citoyens ruminent leur colère. Quand est-ce va-t-elle exploser ? Nul ne le sait.  

Au quartier Dabompa, dans la commune de Matoto, les citoyens ne sont pas contents de la Guinéenne de l’électricité (EDG). Raison de leur colère ? Une augmentation faramineuse voire fantaisiste de leurs factures d'électricité. La situation est inédite. Il y a deux semaines, ils se sont fait entendre devant le siège de EDG, à Dabompa.  Et le moins qu’on puisse dire, c'est qu'ils ne comptent pas baisser les bras.

Selon plusieurs citoyens interrogés, les factures fraîches qu'on leur a envoyé ont été doublées. Une situation qu'ils n'arrivent pas à comprendre. Ibrahima Bah est l'une des victimes. Facture en mains, ce jeune explique avec des chiffres à l'appui la différence abyssale entre la facture fraîche et celle ancienne. 

" Les factures qu'on nous a envoyé cette fois-ci sont exorbitantes. La dernière facture, on a payé une somme de 71 000 francs guinéens, et la facture fraîche qu'on nous a envoyée, on se retrouve 234.000 francs guinéens à payer. Et c'est cette différence qu'on ne comprend pas.

On a été à l'agence d'EDG pour avoir des explications, la seule chose qu'ils nous ont dit est qu'il y a eu des changements. Et que le prix au Kilowattheure a augmenté. Selon eux, c'est à la direction générale que ça été décidé. C'est le seul argument qu'ils nous brandi", explique Ibrahim tout en faisant une invite à l'endroit des autorités.

"J'invite les nouvelles autorités à venir dans les quartiers et écouter les cris de cœur des citoyens. Avec la conjecture actuelle, si EDG annonce qu'il y a eu augmentation de l’électricté au Kilowattheure, franchement la pilule sera dure à avaler", prévient M. Ibrahima Bah habitant à Dabompa Tassana. 

Assis auprès de son ami, tous retraités de la fonction publique, Marcos Dacosta ne cache pas sa colère. Sa facture a doublement augmenté. Pire, alors qu'il n'avait aucun arriéré avec la société, il a été surpris de constater une somme de 300.000 GNF à rembourser. Il affirme ne pas comprendre cette situation. 

"C'est hier 29 octobre qu'on m'a déposé la facture. Et la date butoir pour le payement c'est aussi le 29, ce qui m'amène d'abord à m'acquitter de 24 000 GNF comme pénalité de retard. Et j'ai remarqué sur la facture fraîche que c'est 234.000 francs guinéens. En plus de cette somme, ils ont écrit que je leur dois une somme de 300 mille francs guinéens. Ce qui est archi-faux. Ma dernière facture que j'ai payée, c'était 87 mille GNF. Je ne leur devais rien. Maintenant, la facture fraîche qu'ils ont envoyée plus la somme qu'ils ont ajoutée comme arriérée, font plus de 500.000 GNF. Vous vous imaginez ? Qui peut payer une telle somme comme frais d'électricité ? Nous nous sommes des retraités, des pauvres. C'est un vol ça, je ne suis pas d'accord", dénonce M. Dacosta. 

"Les agents doivent revoir leur manière de faire. Il ne faut pas qu'ils nous arnaquent ou nous vole. La facture qu'ils ont déposée est tout sauf vraie. Je ne leur dois rien. Les deux cent trente-quatre mille francs guinéens, je peux accepter, mais les trois cent mille là je ne suis pas d'accord", s’insurge ce fonctionnaire à la retraite. 

Aboubacar Condé est aussi responsable de famille. Il habite à Dabompa Tassana. Dans sa concession, en dehors de ses téléphones, il n'a que deux postes téléviseurs et un ventilateur, d'après lui. Mais sa facture fraîche a connu une hausse qu'il dit n'avoir jusque-là pas compris. 

" Depuis que j'ai commencé à payer mes factures d'électricité, elles n'ont jamais dépassé les deux cent mille francs guinéens. Mais cette fois-ci ils ont envoyé une facture gonflée jusqu'à neuf cent mille francs guinéens. On ne sait pas comment en est-on arrivé à une telle somme ? D'autant plus que dans ma concession ici on a que deux télés et un ventilateur, je n’ai même pas un congélateur. Ils nous ont envoyé une facture de 950 mille francs guinéens. On ne sait pas comment faire pour que cela soit réduit parce que nous vivons du jour le jour. Ma dernière facture était entre 80 à 100 mille francs guinéens que j'avais payé", explique-t-il. 

Une augmentation due à une décision antérieure du gouvernement ?

Selon Aboubacar Condé, la seule raison évoquée par l'agence d'EDG de Dabompa est que cette augmentation est due au remboursement des précédentes consommations. C’est-à-dire les mois gratuits qu'avait annoncé l’ancien gouvernement comme mesure d'accompagnement à la population suite à la crise sanitaire mondiale de la Covid-19. 

" On a été pour demander aux agents de l'Edg les raisons de cette augmentation. Ils nous ont dit que les mois que l’ancien gouvernement nous avait dit de ne pas payer, on n'avait pas payé. Mais lorsque la mesure a pris fin et qu'ils ont recommencé à envoyer les factures, ils ont commencé à gonfler les montants à payer. On ne sait pas si c'est une décision du gouvernement ou bien qui est derrière cela. C'est pourquoi je demande aux autorités de revoir cette situation pour nous réduire cette augmentation afin que nous puissions survivre. Parce que nous sommes des responsables de famille, on a des enfants à nourrir et d'autres charges. Qu'ils nous réduisent cela pour que nous puissions survivre", lance Aboubacar Condé. 

Même cris de cœur pour cet autre citoyen. Kadé Sékou Camara, ingénieur agronome est partagé entre colère et incompréhension.

"L'avant dernière facture, nous avions un montant de cent cinq mille francs guinéens à payer. Ça c'est déjà payé. Maintenant la dernière facture qu'on nous a envoyée, il y a une différence de deux cent et quelques milles francs guinéens. Ce qui fait un montant de plus de 300.000 GNF au lieu de 105 mille. C'est énorme. Il faut que ceux qui gèrent le courant tiennent compte de la situation du panier de la ménagère. Nous vivons dans une situation difficile. On ne peut pas supporter le coût. C'est le manger et la santé qui nous intéressent le plus. Il nous a été dit ici qu'avec la construction de tous ces barrages hydrauliques qu'on allait avoir le courant à moindre coût mais comme ça là, on ne peut pas être d'accord", ajoute-t-il. 

Cet autre habitant du quartier Dabompa dit ne pas comprendre l’agenda d’EDG alors que le CNRD s’est engagé dans un processus d’atténuation du coût de la vie aux populations. « Franchement, ce qu’on voit là est sans précédent.  On ne comprend pas ce qui est derrière ces augmentations, si on ne règle pas cette situation, elle risque de provoquer une crise majeure. J’invite les nouvelles autorités à se pencher sur cette question, sinon elles risquent de faire face à des surprises désagréables. Et on sait qu’on en n’a pas besoin, dans le contexte actuel », a averti ce citoyen qui a préféré garder l’anonymat.

Pour l'heure, nous n'avons pas pu entrer en contact les responsables d'agence d'EDG de Dabompa ni encore ceux de la direction générale.

Dossier à suivre… 

 

Africaguinee.com

Créé le 1 novembre 2021 11:38

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