Rentrée scolaire : un citoyen interpelle le colonel Mamadi Doumbouya…
Les années passent mais les rentrées scolaires se ressemblent. Cela fait maintenant près de 4 années d’affilée que la Guinée n’a pas connu une rentrée scolaire stable et respectueuse des normes et standards dans ce domaine. Si ce n’est pas Ebola, c’est la grève des enseignants ou encore les crises socio-politiques et enfin tout dernièrement la pandémie de COVID-19. Pour une fois, un vent d’espoir est permis avec l’avènement du CNRD à condition que les différents Ministères en charges des secteurs éducatifs et de la formation professionnelle prennent convenablement leurs responsabilités. A défaut la surprise et la déception risquent d’être encore plus grandes.
Il est vrai enfin qu’une date vient d’être fixée pour l’enseignement pré-universitaire et l’enseignement technique mais les conditions sont-elles vraiment réunies pour permettre aux milliers d’élèves et étudiants de reprendre le chemin de l’école ?
A la vétusté des infrastructures scolaires, il faudrait rajouter le manque de tables bancs, de manuels et fournitures scolaires à l’intérieur du pays, l’absence totale de séminaires de formations et de sensibilisations aux nouveaux outils didactiques en direction des enseignants. Tout cela explique en partie la situation désastreuse dans laquelle se trouve actuellement l’école Guinéenne et comme l’a dit Laurent Bordelon dans son ouvrage la belle éducation, « une bonne éducation est le plus grand bien que vous puissiez laisser à vos enfants »
On comprend aisément pourquoi les cadres et hauts fonctionnaires de l’Etat ainsi que toutes les personnes ayant des moyens, envoient leurs enfants dans les écoles privées où le taux d’encadrement est meilleur et les outils didactiques disponibles pour dérouler dans son ensemble le programme d’enseignement. Comment l’enfant du paysan de Kindia ou celui de l’éleveur de Boké ou Pita pourrait-il s’en sortir dans un pays ou l’égalité des chances est devenu un concept aux oubliettes ?
Au moment même où nos voisins Ivoirien et Sénégalais consacrent une bonne partie de leur Budget aux secteurs socio-éducatifs, notre pays quant à lui n’arrive même pas à renouveler les infrastructures scolaires afin d’accueillir plus d’élèves dans des conditions acceptables et pire laisse le secteur de l’enseignement privé s’accaparer toute la sphère d’un espace régalien qui a fait la fierté d’antan des rivières du sud (République de Guinée).
Les nouvelles autorités du pays devraient prendre à bras le corps le problème de l’éducation nationale qui est l’une des bases du développement humain et économique car elle constitue le fondement même du développement durable et l’arme la plus puissante contre la pauvreté, l’anarchie et la misère.
En attendant, on espère que cette année encore ne ressemblera pas aux années précédentes caractérisées par le manque d’outils pédagogiques, le taux d’absentéisme des enseignants, les plannings inadaptés, les programmes bâclés, les classes bondées sans portes ni fenêtres et parfois même sans tableau noir. Il y’a urgence et le peuple observe.
F.B. Keita
Citoyen et Patriote Guinéen.
Créé le 11 octobre 2021 20:57
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