Université de Nzérékoré : « Une étudiante témoigne avoir payé un million pour… »

Docteur Ibrahima Bakayoko, vice-recteur chargé des études et président du conseil de discipline de l’Université de N'Zérékoré

N'ZEREKORE-Comme annoncé dans l’un de nos précédents articles, certains responsables de l’Université de Nzérékoré ont récemment été révoqués de leur fonction. Les encadreurs déchus se sont "rendus coupables" de vente et falsification de note, selon les responsables de l'Université.


Rencontré à l’Université de Nzérékoré ce jeudi 12 août 2021, Docteur Ibrahima Bakayoko, vice-recteur chargé des études et président du conseil de discipline de l’Université, est revenu cette histoire de falsification de notes qui a poussé le rectorat à prendre de lourdes sanctions contre ces quelques encadreurs.

Selon Docteur Bakayoko, chacune des personnes révoquées a commis des infractions. Cependant, il précise qu’en ce qui concerne le chef de département "Gestion des ressources naturelles", c’est depuis l'année dernière que ce dernier a été sanctionné. Révélations.

 «Disons que les médias en général parle de 3 cas, mais le tout premier cas date d’un an. Donc, je ne vais pas parler de ça. Ce qui est récent, c’est le cas du chef de département Biologie. Lui, il a été sanctionné, par le fait qu’il a laissé les relevés de notes originaux que les enseignants déposent à son niveau à la portée des étudiants. Donc, les étudiants ont pris tout leur temps pour falsifier les notes. On a été alerté pour ça. Il y a également les relevés de notes qu’il prenait, au lieu de les rendre à la scolarité pour que les calculs se fassent et que les résultats des étudiants soient affichés, il les gardait par devers lui. Il les a gardés pendant un bon moment. Il y a également une étudiante qui a témoigné contre lui, en disant qu'il lui a vendu des notes à 40.000 Gnf. Elle est allée plus loin, en précisant qu’il lui a donné deux billets de 20.000 Gnf.

On l'a confronté à l’étudiante qui l’accusait devant le conseil de discipline pour qu’il se défende, il n’a pas pu prouver son innocence.  Il y a aussi le manque de collaboration avec ces propres collaborateurs. Le plus souvent il est enfermé sur lui-même et parfois quand il reçoit les ordres de ses supérieurs, il est réticent. Même nous, pendant qu’on siégeait sur son cas au conseil de discipline, pendant qu’on lui posait la question au lieu de répondre directement, il ne le faisait pas. Il tournait plutôt autour de la question sans pourtant répondre. Donc, nous avons considéré cela comme un manque de collaboration, vis-à-vis du conseil de discipline. C’est pour toutes ces raisons que nous l’avons démis de ses fonctions », nous a confié Docteur Bakayoko.

Et de poursuivre ses révélations : « Le second cas en cours, c’est celui du chef de section suivi et évaluation. Lui, comme cette année le MEN-A a sollicité certains encadreurs du supérieur pour la supervision du Bac, ils ont 4 là-bas. Il y a un qui est malade et les deux sont partis pour la supervision. Il est resté lui seul. Donc, il a profité du temps d’absence de ses collèges, pour falsifier les notes de certains étudiants. Quand on a affiché les résultats provisoires, certains étudiants ont revendiqué. Il y avait des corrections à faire. Au retour du Bac, on a siégé sur les résultats définitifs, on a tout arrêté. C’est après les résultats définitifs que certains étudiants ont constaté que certains de leurs amis avec lesquels ils font la même classe, qui devaient avoir la mention ‘’passable’’ se sont retrouvés avec la mention bien. On nous a informé.

Nous on s’est dit qu’on apprend à chaque fois des choses comme ça. Mais si on n’a pas de preuve, on ne peut rien faire. Donc, les étudiants nous ont guidé pour dire que ça s’est passé entre les résultats provisoires et les résultats définitifs. C’est ainsi que nous avons pris tous les résultats définitifs, les comparés aux résultats provisoires étudiant par étudiants. Partout où il y’avait changement, on les a tous recensés et on a demandé aux chefs des départements et à la scolarité de présenter les justificatifs de ces modifications. Donc, partout où il y’ avait des justifs, on n’a pas siégé sur ces cas. Par contre, partout où il n’y avait pas de justification, nous avons convoqué la scolarité et les chefs de département. Le conseil leur a demandé de donner des explications.

C’est ainsi que nous nous sommes rendus compte que c’est le chef section suivi et cheminement à la scolarité qui a lui-même modifié volontairement ces notes-là, moyennant quelque chose. Il y a une étudiante qui a dit qu’elle lui a donné un million pour modifier sa mention, passée de passable à bien. Et d’autres étudiants ont dit qu’ils ont été accompagnés par quelqu’un sans savoir quelle a été la négociation réelle qui s’est passée avec le chef section suivi. Donc, à partir du moment où quelqu’un a confirmé qu’il lui a vendu des notes, et que le chef de section lui-même a confirmé qu’il a volontairement modifié les notes, cela suffisait pour nous pour le démettre de ses fonctions. Chaque année on apprenait ces choses, mais il n’y avait de preuve. Puisque les étudiants étaient réticents à dénoncer leurs amis. Mais c’est cette année seulement que les étudiants ont eu le courage de dénoncer. Si non d’habitude, on apprenait, mais on ne pouvait pas dire à un enseignant tu as fait ça sans preuve », ajoute le vice-recteur chargé des études précuisant que les enquêtes ont portés sur tous les départements.

Il faut rappeler que pour le moment, rien n'a été décidé par rapport à la situation des étudiants fautifs.

 

Africaguinee.com

Créé le 13 août 2021 18:18

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