H. Cissé surveillant au Bac : « Chaque candidat a cotisé 50.000 Gnf mais… »

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CONAKRY-Le ministère de l’éducation nationale a pris une batterie de mesures pour lutter contre la fraude lors des examens nationaux session 2021. Malgré cela, des dysfonctionnements ont été enregistrés çà et là. Certains candidats déterminés à frauder ont tenté de soudoyer les surveillants. H. Cissé, a surveillé le baccalauréat dans un centre situé au quartier Yimbaya. Il a accepté de nous livrer son témoignage.


 

AFRICAGUINEE.COM : vous avez été surveillant au baccalauréat session 2021. Dites-nous comment les évaluations se sont-elles déroulées dans votre centre ?

H.CISSE : La surveillance était difficile, puisque les élèves sont habitués à copier. Mais cette fois-ci, les choses étaient complètement différentes. Parce que les surveillants étaient surveillés et les délégués aussi étaient surveillés. Nous, à chaque 5 minutes, on recevait des inspecteurs. Quand ils venaient, ils procédaient à une fouille systématique. Nous-mêmes on avait peur que quelqu’un soit attrapé, cette peur même a fait que j’ai renoncé de surveiller au BEPC.

Les candidats ont l’habitude de soudoyer les surveillants pour pouvoir copier. Etait-ce le cas cette année encore ?

Lors du premier jour du BAC, les enfants ont cotisé de l’argent, (50.000 Gnf/ par candidat) afin qu’on leur permette de copier. Mais vu la surveillance qui était là, c'était compliqué. Parce que dans notre centre, il y avait deux délégués, l’un au rez-de-chaussée et l’autre au balcon. Il y avait aussi deux chefs de centre. Les quatre étaient en perpétuel mouvement. Les inspecteurs aussi venaient à tout moment, on ne pouvait laisser un enfant copier parce que si les inspecteurs te prenaient, ils vont te créer des problèmes. Il a été dit que la personne ne va pas surveiller pendant 5 ans. Mieux, si c'est un fonctionnaire, son salaire pourrait en subir les conséquences.

En plus, il y avait des militaires à côté, si on attrape un élève avec un téléphone, les deux surveillants seront considérés comme complices, ils seront jugés et condamnés. C’est pour cela je n’ai pas voulu m’amuser avec les enfants. Le premier jour, les enfants ont cotisé 50 mille FG, mais même cet argent on n’a pas pu le manger. Quand mon grand frère m’a demandé si je pouvais aller le remplacer pour le BEPC, je lui ai dit non.

Comment les enfants ont réagi face à votre attitude ?

Ils disaient que nous sommes des méchants alors que ce n’était pas le cas. Chacun est surveillé, ce n’était pas facile de tenter quelque chose.

Que pensez de ces dispositions ?

Moi je pense que c’est une bonne chose. Parce que si ça continue comme ça, l’éducation guinéenne va changer. Les enfants vont prendre les études au sérieux et les enseignants aussi vont se donner à fond dans la formation des élèves.

 

Propos recueillis par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664-72-76-28

Créé le 27 juillet 2021 15:31

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