Enquête : flambée des prix des matériaux de construction, le marché du bâtiment en souffrance

Un bâtiment en construction à Conakry

CONAKRY-En Guinée, les regards sont souvent tournés vers la hausse des prix des denrées de première nécessité. Les projecteurs ne sont jamais tournés vers d'autres secteurs pourtant névralgiques. C'est le cas des prix des matériaux de construction qui ont connu une hausse exponentielle ces derniers mois.  Certains estiment que c'est une des conséquences indirectes de la crise sanitaire mondiale (Covid-19), avec l'augmentation des coûts de fret maritime et le chancellement de la monnaie locale, par rapport aux monnaies étrangères.  


La montée des prix des matériaux de construction n'est pas sans conséquences. Ses répercussions sont perceptibles au niveau des coûts des loyers. Des ingénieurs interrogés ont confié que certains entrepreneurs ont dû arrêter des contrats, à cause des fausses prévisions. Les prix sont instables. Cette hausse vertigineuse de prix se répercute sur toute la chaine.

Vendeurs et acheteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Pour savoir ce qui se passe dans ce milieu de négoce très restreint, Africaguinee.com a enquêté. C’est l’heure de faire les comptes. Depuis quelques mois, la flambée et les pénuries de matériaux en tout genre (Fers à bêton, isolants, ciment, sable et autres) perturbent les chantiers de construction. Les prix des matières de construction s’envolent, les stocks des fournisseurs s’épuisent… Quelques chiffres ‘’effarants’’ illustrent l’ampleur du phénomène. Le prix d'une barre de Fer 12 a connu plus de 100% d’augmentation.

D’après nos constats, les données font froid dans le dos. Les prix des aciers de construction ont ainsi doublé ou triplé entre décembre 2020 et juillet 2021.  Les barres de fers  Numéros 6, 8, 10, 12 ont flambé de de façon vertigineuse.

 Fer

"Ce sont nos fournisseurs de l’usine qui ont augmenté de façon fulgurante le prix de ces matériaux. Imaginons une barre de Fer 12 qui se négociait à 80 mille il y a quelques mois monte en flèche jusqu’à 150 mille voire 160 mille. C’est à notre détriment. C’est plus de 100% d’augmentation. La clientèle d’ailleurs se fait de plus en plus rare. Ce n’est pas du tout notre faute, le transport du matériel de l’usine de Dubréka jusqu’à nos places est excessivement cher. La chaine de dépense est trop vaste.

Selon nos fournisseurs, tout a flambé à l’international à cause de la crise sanitaire. La tonne de Fer qui était à 8 millions et montée en flèche pour caracoler à 14 millions’’,  nous a confié Mamadou Billo Diallo, ferrailleur et vendeur de fer à béton domicilié à Demoudoula.       

Le ciment se négocie actuellement entre 80 et 75 mille gnf le sac, selon les qualités demandées. La qualité du ciment gris communément appelé 42.5, coûte 80 mille et pour le sac de 32.5 le prix a caracolé à 75 mille au lieu de 70 mille il y a quelques mois.

‘’Les prix ne sont pas stables. Les spéculations vont dans le sens de l’augmentation du carburant. Nous ne savons plus où donner la tête. Cette variation ne nous arrange pas du tout puisque nous perdons en crédibilité et même en clientèle’’ s’est plaint Oury Sow vendeur de ciment à Nongo.

SABLE…

"Pour les camions de 8 roues motrice, le prix du sable varie entre 500 mille à 1 million, pour les camions de 12 roues avec du bon sable, le prix se négocie entre un million cinq cent mille voire à deux millions au dépôt de sable de Hamdallaye qui se veut être un endroit incontournable dans ce domaine d’activité’’ a laissé entendre Daouda Yattara, chauffeur et vendeur de sable à Hamdallaye.

En ce qui concerne les Tôles, le gravier, le bois de construction, briques,  on évoque même des prix multipliés par 2, 3 voire 4 dans certaines régions du pays. Tous ces chiffres convergent vers un constat identique, confie un ingénieur.

"Les coûts de construction flambent. Et l’on ne s'attarde  même pas sur les effets pervers pour les bâtisseurs en rade de matériaux ! Ralentissement des chantiers, défaut de payement à temps des émoluments des ouvriers.  Tous ces matériaux confondus, font que les livraisons coûtent plus cher depuis plusieurs mois. Les prix des matériaux varient tellement vite !”, commente un ingénieur qui souligne que les patrons pour la plupart, arrêtent leurs chantiers en pleine construction.

 "Certes, sur certains contrats, il existe des clauses entre patrons et architectes mais les faits conjoncturels font que beaucoup de contrats sont aux arrêts et les hausses constatées sur les matières premières sont considérables, et elles risquent de perdurer. Je crains que l’on ne revienne jamais tout à fait à la normale avant la fin de cette crise”, déplore notre interlocuteur.

"En Guinée, depuis quelques mois, les matériaux de construction ont augmenté à un point tel depuis le début de la pandémie qu'il devient presque impossible de prévoir le coût final de travaux de construction ou de rénovation", affirme-t-il.

A suivre…

 

BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 655 31 11 13

Créé le 23 juillet 2021 15:14

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