Conakry se vide : Pourquoi certains citoyens préfèrent passer la tabaski en province?

Des véhicules en provenance de Conakry, boqués dans la ville de Mamou,

MAMOU- C'est devenu presqu'une tradition, à chaque fête de tabaski encore appelée fête du mouton, des milliers de personnes quittent Conakry pour migrer vers l'intérieur du pays. D'année en année, le nombre de personnes quittant la capitale à l'occasion de cette grande fête musulmane, monte crescendo.


Depuis vendredi 16 juillet 21, la route nationale numéro 1 est envahie par des milliers de véhicules venus de Conakry. Dans la capitale, il y a moins de bouchons depuis quelques jours. Conséquence des vagues de départ, enregistrées ces derniers jours.

A Mamou, la ville carrefour, on assiste à un scenario inédit. La ville est bloquée par   des embouteillages monstres. Pourquoi cet engouement d'aller fêter l'Aid El Kébir dans les villes et villages en province ? Notre correspondant dans la région de Mamou, a interrogé certains voyageurs.

Thierno Hamidou Diallo, explique : "Je pars à Labé pour la fête. Nous, chaque année c'est comme ça. C'est devenu une tradition, quand c'est la fête de Tabaski, tous les ressortissants de notre village qui ont les moyens partent pour la circonstance. C'est l'occasion pour nous, pendant cette fête de se connaître et d'échanger sur les besoins de la localité. Je suis du Noussy, situé dans la préfecture de Labé", relate-t-il, avant de décrire les difficultés du voyage.

"Mais, pour venir ici c'est des problèmes. Depuis le jeudi, il n'y avait presque pas de véhicules. Si tu en trouves, on te fait payer même un sac à dos, le reste, on n'en parle pas. Sans compter les heures qu'il faut faire pour circuler sur 2 kilomètres à cause des embouteillages. L'autre calvaire, les agents aussi ont multiplié les barrages. Si tu n'as pas de carte de vaccination ou de test covid, on te fait payer.  De Conakry à Mamou, il y a au moins douze barrages. On a vraiment souffert", a témoigné ce passager en escale à Mamou.

Pour sa part, Ibrahima Sow natif de Dinguiraye précise : "Il n'y a pas un évènement qui mobilise les ressortissants de Dinguiraye plus que cette fête. Je suis né à Conakry où j'ai grandi. Mais depuis mon enfance, on se rendait à Dinguiraye à l'occasion de cette fête. Mon père prenait toute la famille pour aller fêter là-bas.

C'est une fête pendant laquelle il y a plus de bénédictions. Car là, tout le monde se mobilise, prie ensemble et reçoit les bénédictions des sages. Il n'y a pas un évènement qui mobilise les fils de Dinguiraye plus que la fête de Tabaski. C'est aussi la fête du mouton. Pour cette fête, on abat du bétail en guise de sacrifice et toute la famille est contente. Voilà ce qui différencie cette fête aux autres comme la fête de Ramadan. C'est vraiment un moment de communion", a indiqué cet autre voyageur.

Oustage Tidjane Bah, sage de Mamou partage ce retour à la source pour chercher des bénédictions  à  cette occasion. "Les gens le font, parce-que c'est devenu une coutume. Ça se fait depuis longtemps. C'est aussi une manière pour les citoyens de se retrouver et mettre en place des projets de développement pour leur localité. Aussi, pour avoir la bénédiction des sages qui vivent dans ces localités", confie ce notable de Mamou.

Habib Samaké,

Correspondant régional d'Africaguinee.com

A Mamou

Créé le 19 juillet 2021 02:46

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