« Impunité » à l’égard des forces de sécurité : Michelle Bachelet interpelle la Guinée
GENEVE-Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a interpellé ce mardi 13 juillet 2021, la Guinée sur l'impunité à l'égard des forces de sécurité, souvent accusées, à tort ou à raison, d'être à l'origine des crimes récents et anciens commis sur le sol guinéen.
L'ancienne présidente du Chili, qui s'exprimait aujourd'hui par vidéo-conférence en marge de l'ouverture de la conférence internationale Hernán Santa Cruz, a dit son espoir de voir un engagement positif de la Guinée à la lutte contre l'impunité – y compris à l'égard des membres des forces de sécurité – et à des garanties solides des droits civils et politiques.
"Je salue cet événement qui témoigne de l'attachement du peuple guinéen au droit au développement et à tous les autres droits humains. En tant que présidente du Groupe des 77+Chine, la Guinée a l'opportunité d'amplifier des messages importants sur les droits humains à un moment crucial pour les droits humains dans le monde", a-t-elle déclaré aujourd'hui.
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En février dernier, Michelle Bachelet, s’adressant aux membres du Conseil des droits de l’homme à Genève, s’était inquiétée du sort des militants de l’opposition et de membres de la société civile arrêtés, en marge de l'élection présidentielle d’octobre 2020 en Guinée. La haute fonctionnaire de l'ONU déclarait à l'époque que « L’arrestation et la détention de membres de l’opposition et d’activistes de la société civile sous de fausses accusations d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, dans le contexte des élections présidentielles de l’année dernière, sapent gravement les fondements de la gouvernance démocratique ».
Madame Bachelet exhortait aussi Conakry « à libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et de participation, et à garantir des procès équitables aux personnes accusées d’infractions pénales et à accélérer les procès des détenus de droit commun ».
Affirmant que les 18 derniers mois ont vu une cascade de reculs en matière de droits humains à travers le monde, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a noté ce mardi 13 juillet 2021, que ces dernières années, la Guinée a renforcé sa coopération avec son Bureau et un travail intéressant est en cours en matière de droit au développement et de droits économiques, sociaux et culturels. Cela comprend entre autres : l'autonomisation économique des femmes et des jeunes, la lutter contre la corruption, la promotion d'un secteur privé responsable.
"J'espère que cet engagement positif s'étendra également à la lutte contre l'impunité – y compris à l'égard des membres des forces de sécurité – et à des garanties solides des droits civils et politiques. La richesse des recommandations adressées à la Guinée par les experts des droits de l'homme de l'ONU constitue une base solide pour un tel travail", a-t-elle indiqué.
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Michelle Bachelet a salué l'inclusion du droit à un environnement sain dans la Constitution de la Guinée, et a encouragé les mesures visant à promouvoir efficacement ce droit en tant que facteur clé dans la réalisation de la promesse du développement durable.
"Le peuple guinéen a démontré à maintes reprises sa résilience; sa capacité d'innovation et de résolution de problèmes ; son sens de la solidarité ; et son profond attachement à la dignité humaine. D'autres peuvent apprendre beaucoup des expériences de ce pays. Mon Bureau fera tout son possible pour vous soutenir dans votre travail continu de défense des droits de l'homme", a assuré Michelle Bachelet.
Africaguinee.com
Créé le 13 juillet 2021 18:32
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