A la rencontre de Mariama Baldé, jeune arbitre qui fait sensation dans le Badiar…

Mariama Baldé

KOUNDARA-Une jeune arbitre de football fait sensation dans le badiar. A Koundara, dans la sous-préfecture de Saréboido, une jeune fille fait l’unanimité dans le monde du sport roi, le football. Les qualités de ses prestations forcent l'admiration de certains et sa notoriété monte crescendo. Mariama Baldé, c’est son nom. Son rêve ? Devenir la "Stéphanie Frappart" de la Guinée. Mais qui est-elle, d’où vient-elle, jusqu’où compte-t-elle aller ? Africaguinee vous en dit tout.


Diplômée en finance d’entreprises dans une université de Conakry, Mariama Baldé est une jeune sportive très douée dans l’arbitrage. Originaire de Foulamory une ville de Gaoual, elle réside  à Koundara, dans la sous-préfecture de Saréboido. La jeune fille de 24 ans fait l’unanimité au sein des amoureux du cuire rond ainsi que des autorités sous-préfectorales de la jeunesse.

Ce samedi 19 juin 2021, nous sommes dans le quartier Dioulacounda, à Saréboido, c’est là qu’habite Mariama Baldé avec sa famille. Sourire aux lèvres, c’est une fille au physique d’un sportif qui nous découvrons. Elle se prépare pour une finale très attendue entre deux équipes de la sous-préfecture. Le comité d’organisation l’a choisie pour arbitrer le match à la demande des deux équipes finalistes. A la veille, des rumeurs disaient que les deux adversaires n’excluraient pas de boycotter la rencontre si elle n’était pas arbitre du jour. Une information confirmée par le Directeur sous-préfectoral de la jeunesse, Bachir Boiro, qui n’a pas manqué de souligner qu’il s’agit d’une fille qui, de par son talent, a surpris tout le monde.

 

AFRICAGUINEE.COM : Comment vous vous êtes retrouvée dans le monde des arbitres?

MARIAMA BALDE : C’est depuis Conakry que je l’ai commencé. Avant cela, j’étais joueuse de football au JTK de Kamsar. C’est lorsque je suis partie à Conakry que j’ai commencé l’arbitrage avec les tournois de quartier, à Lambangni.

De Conakry vous vous êtes retrouvée arbitre qui fait l’unanimité dans la sous-préfecture de Saréboido, pouvez-vous nous expliquer comment cela a-t-il été possible ?

Ça n’a pas été facile, surtout au village ici avec les supporters. C’est grâce à mes encadreurs, les gens que j’ai trouvés ici et qui m’ont beaucoup encouragée. Bref, ils m’ont donné le soutien nécessaire pour évoluer dans ce boulot. 

Avez-vous réussi à arbitrer un match au niveau préfectoral ?

Oui, je l’ai fait. C’était à l’occasion d’un tournoi inter école. J’ai arbitré des matchs des jeunes filles du collège et du lycée de Koundara. J’ai également été arbitre assistante des garçons du lycée. 

Quels sont vos rapports avec les autorités sportives de la sous-préfecture ?

Nous entretenons de très bons rapports. Je n’ai aucun problème avec eux. Partant de ce que j’entends et je vois, tout le monde a confiance en moi.

 Quelles difficultés rencontrez-vous dans la pratique de ce métier d’arbitrage ?

Des fois ce n’est pas facile, il y a des injures. Parfois même si tu es sur le terrain, avec les joueurs, la compréhension est très difficile. Malgré tout je me bats, il y a aussi des gens qui m’encouragent en me demandant de ne pas lâcher prise.  

Le foot, c’est aussi ces histoires de harcèlement des femmes. Qu’en est-il de votre cas ?

J’en ai entendu parler. Personnellement, c’est avec les supporters que je l’ai vécue. Une fois, lors d’un tournoi qui se jouait à (Simbo, une localité relevant de Saréboido), j’ai entendu des supporters dire, ‘’une femme c’est dans le dans la cuisine et non sur le terrain’’. J’ai juste souri parce que je m’y attendais.

Jusqu’où comptez-vous aller dans cette profession ?

J’irai jusqu’au bout. Je rêvais de faire carrière dans le foot, malheureusement mon papa n’a pas voulu. Il est décédé, mais il voulait que je continue les études et comme j’ai fini maintenant, je vais évoluer dans l’arbitrage, et là, j’irai jusqu’au sommet.

Pourquoi le choix dans une sous-préfecture alors que vous auriez dû débuter votre carrière dans une plus grande ville ?

J’ai préféré commencer par le bas niveau et aller crescendo. Au finish, je serai dans les grandes villes, si Dieu le veut bien.

A 24 ans, vous avez atteint l’âge de mariage, ne craignez-vous pas que vos parents brisent votre rêve en vous donnant en mariage ?  

Cette décision dépendra de mon futur mari mais pas de ma famille. Pour le moment, j’ai le soutien de toute la famille dans ce que je suis en train de faire. Maintenant, pour la suite, ça dépendra de mon mari.

Votre message à l’endroit de tous ceux qui vous liront à travers cet entretien ?

Je suis très contente de votre déplacement, surtout d’être venu jusqu’à chez nous pour s’intéresser à mon travail. Je remercie ma famille, mes encadreurs et tous ceux qui me soutiennent. Je voudrais également encourager les filles, femmes à choisir ce métier. Ce n’est pas facile, c’est plus compliqué que de jouer au foot, mais je les encourage à venir car c’est très bon pour les femmes.

 

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664-72-76-28

Créé le 3 juillet 2021 11:55

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